Le Groupe de la Banque mondiale est aujourd'hui la première source de financements climatiques dans les pays en développement. Les quelque 26 milliards de dollars investis rien qu'en 2021 représentent plus de la moitié des financements multilatéraux pour le climat dans les pays en développement et plus des deux tiers des financements en faveur de l'adaptation.
- L'une des grandes priorités consiste à accompagner un petit groupe de pays fortement émetteurs dans leur transition vers une économie sobre en carbone, en stoppant la construction de nouvelles centrales au charbon et en fermant les centrales existantes.
- Pour les pays les plus pauvres du monde, qui ne sont responsables que moins d'un dixième des émissions mondiales, le soutien permettra d'investir à grande échelle dans les énergies propres pour leur éviter de dépendre d'infrastructures polluantes, tout en réalisant leurs objectifs d'accès à l'énergie.
- Certains effets du changement climatique étant désormais inévitables, tous les pays devront investir dans l'adaptation et la résilience, et leurs besoins seront très localisés et spécifiques.
En juin 2021, le Groupe de la Banque mondiale a publié son deuxième Plan d'action sur le changement climatique (2021-2025) qui représente un véritable changement de paradigme : il ne vise plus seulement à investir dans des projets écologiques, mais à « verdir » des économies entières en se concentrant, au-delà des ressources mobilisées, sur la mesure des impacts.
Voici quelques points clés de ce plan :
· Un renforcement notable de l'intégration systématique du climat et du développement dans un grand nombre d'activités, avec notamment l'élaboration de nouveaux rapports nationaux sur le climat et le développement (ou CCDR selon leur acronyme en anglais), qui permettront de guider les stratégies de développement de chaque pays. Ces rapports seront rendus publics par la Banque mondiale pour que d'autres acteurs — donateurs, institutions de prêt et entreprises — puissent aussi les utiliser pour orienter leurs investissements.
· Un accroissement considérable des financements. Le Groupe de la Banque mondiale s’engage à porter la part de ses fonds alloués à l'action climatique à 35 % en moyenne de la totalité de ses financements entre 2021 et 2025. En outre, 50 % au moins des financements climatiques de la Banque mondiale seront consacrés à l'adaptation. L'engagement d'aligner les flux financiers sur l'accord de Paris signifie que toutes les activités du Groupe de la Banque mondiale tiendront compte des enjeux climatiques à l'avenir.
· Une intensification du soutien aux pays pour qu'ils favorisent une reprise verte, résiliente et inclusive. Un volet essentiel du Plan d'action sera axé sur les principaux systèmes qui doivent être transformés pour faire face aux dérèglements du climat, forger un avenir résilient et sobre en carbone et soutenir la protection du capital naturel et de la biodiversité. Il s'agit de l'énergie, de l'agriculture, l'alimentation, l'eau et l'utilisation des terres, des villes, des transports et de l'industrie manufacturière.
· Ensemble, ces systèmes contribuent à plus de 90 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et doivent aussi relever des défis considérables sur le plan de l’adaptation.
· En outre, il sera essentiel de développer les marchés de capitaux locaux et d'y recourir davantage pour financer les investissements privés dans l'adaptation au changement climatique et l'atténuation des émissions.
· Le Plan d'action met également l'accent sur les approches qui associent les populations et les communautés à la transition décarbonée pour faire en sorte qu'elles ne soient pas laissées pour compte et qu’elles bénéficient au contraire de la nouvelle économie verte de demain.
Néanmoins, en dépit de ces nouveaux objectifs ambitieux, les besoins ne sont pas couverts et, aux côtés des institutions multilatérales, les secteurs privé et public auront un rôle capital à jouer dans le financement de la transition.
- Le déploiement de politiques adaptées est une première étape cruciale. Cela va de la protection du système financier contre les effets du dérèglement climatique à la réglementation des véhicules ou à la définition de normes en matière d'efficacité énergétique, en passant par des plans climatiques nationaux, sous la forme des contributions au titre de l'accord de Paris ou de stratégies à long terme pour la décarbonation.
La définition claire d'une trajectoire à faible émission de carbone et résiliente envoie un signal au secteur privé. Les banques, les investisseurs institutionnels et les gestionnaires de fonds détiennent des milliards de dollars d'actifs financiers.
- IFC, l'institution du Groupe de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, s'attache à mettre en place des plateformes innovantes, développer et renforcer les marchés de capitaux locaux et rendre les systèmes financiers nationaux plus écologiques. Ces activités favoriseront l'émergence de projets financièrement viables et de flux de capitaux privés à grande échelle, tant pour l'atténuation que pour l'adaptation.
- Les marchés financiers doivent également adopter une démarche globale pour intégrer le climat et le développement durable dans toutes leurs décisions. Ainsi, la Banque mondiale émet des obligations labellisées « développement durable » pour signifier que les préoccupations relatives au climat et au développement durable sont intégrées dans l'ensemble de ses activités, quels que soient le secteur, la région ou le pays.
Dernière mise à jour: avr. 07, 2022