au cours des prochaines années et réduire à néant les progrès de développement durement acquis.
- Alors même que les pays doivent désormais faire face aux conséquences sanitaires et économiques de la pandémie de COVID-19, ils continuent d’être confrontés à des dérèglements climatiques qui obligent les populations à abandonner leur foyer ou les exposent à l’insécurité alimentaire, à la déforestation et aux pertes de biodiversité.
- Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les catastrophes naturelles coûtent environ 18 milliards de dollars par an rien qu'en raison des dégâts causés aux infrastructures de production d'électricité et de transport.
- Plus largement, elles provoquent des perturbations dans la vie des ménages et des entreprises, dont le coût s'élève à au moins 390 milliards de dollars par an.
- Les pays les plus menacés risquent fort de voir leurs systèmes de santé débordés ou anéantis, leurs fonds d'urgence épuisés et difficiles à reconstituer dans un cadre budgétaire contraint, alors qu'ils doivent faire face à la vulnérabilité économique croissante des personnes et des communautés.
Néanmoins, les pays ont désormais une occasion historique de s'engager sur la voie d'un développement durable, inclusif et résilient.
- Réaliser les bons investissements dès maintenant peut entraîner des résultats à court terme — emplois et croissance économique — ainsi que des bénéfices à plus long terme pour les populations, notamment la décarbonation de l’économique et une résilience accrue.
L'action climatique est synonyme de nouveaux débouchés économiques et de création d’emplois.
- Investir dans des infrastructures résilientes dans les pays en développement pourrait rapporter 4 200 milliards de dollars (a), sachant qu'un dollar investi génère en moyenne un bénéfice de quatre dollars.
- Une meilleure résilience des infrastructures permet d’éviter des réparations coûteuses et de limiter les multiples conséquences des catastrophes naturelles sur les moyens de subsistance et le bien-être des habitants.
- La transition vers des économies résilientes et sobres en carbone pourrait créer plus de 65 millions d'emplois nets (a) dans le monde d'ici à 2030.
L'action climatique aide les pays à se développer de manière durable. La lutte contre le changement climatique s’accompagne de nombreux bienfaits : un air pur et une eau propre, des océans en bonne santé, des villes résilientes et des systèmes alimentaires et agricoles durables.
- La Banque mondiale a aidé le Mexique et la Colombie à mettre en place des taxes sur le carbone qui maximisent les synergies entre gestion de la pollution atmosphérique et atténuation des effets du changement climatique.
- Au Viet Nam, elle a soutenu des investissements dans les infrastructures hydrauliques afin de limiter les conséquences des inondations et de l'intrusion d'eau saline et de protéger les ressources hydriques pour l'agriculture, ce qui a profité à 215 000 familles d'agriculteurs.
- La production et les revenus des bénéficiaires ont augmenté de 30 % en moyenne, ce qui a amélioré la sécurité alimentaire d’environ 50 millions d’habitants dans la région.
- Les activités de la Banque dans le domaine du développement urbain sont déterminantes pour la résilience des villes. Au Mozambique, elles ont permis de renforcer la protection de la ville côtière de Beira contre les aléas climatiques en réhabilitant son système de drainage des eaux pluviales et en installant des stations de prévention des crues et un bassin de rétention d'eau. Ainsi, lors du passage du cyclone Idai en mars 2019, Beira a subi des inondations moins dévastatrices que d'autres régions du pays.
L'augmentation rapide des financements est indispensable, mais les budgets publics seuls ne suffiront pas. Outre ses contributions directes, le Groupe de la Banque mondiale répond également à la demande des pays en mobilisant l'investissement privé et en aidant à créer des marchés bas carbone là où ils n'existent pas.
- Avec d'autres banques multilatérales de développement et les Fonds d'investissement climatiques (CIF) (a), la Banque finance le plus grand complexe à énergie solaire concentrée du monde (a). Capable de produire 580 mégawatts (MW) d'énergie propre, le complexe Noor, au Maroc, desservira bientôt 1,1 million d’habitants et contribuera à renforcer l'intérêt pour la technologie solaire thermodynamique dans le monde.
- L'Inde est l'un des premiers pays à déployer à grande échelle des climatiseurs à haut rendement énergétique, dans le cadre d'un programme d'achats groupés mené par la compagnie Energy Efficiency Service Limited (EESL). Un premier achat de 100 000 unités, présentant un rendement supérieur de 30 % à la moyenne du marché, a permis de faire baisser les coûts de 15 %. La Banque mondiale apporte son soutien à la compagnie publique au travers d'une assistance technique et de prêts.
Les pouvoirs publics doivent agir, notamment en instaurant une tarification du carbone, pour inciter au changement.
- La tarification du carbone est une politique à la fois simple, équitable et efficace pour faire face au changement climatique. Elle peut également avoir des effets bénéfiques supplémentaires (réduction de la pollution atmosphérique et des embouteillages, par exemple), tout en évitant l’adoption de mesures, de plus en plus coûteuses, destinées à remédier aux impacts délétères des trajectoires de croissance carbonées. La tarification du carbone permet aux entreprises de gérer leurs risques, de planifier leurs investissements dans des processus de production sobres en carbone et d’encourager l’innovation.
- Au 1er novembre 2019, 46 pays et 31 entités infranationales mettaient en œuvre ou avaient prévu de mettre en œuvre des initiatives visant à fixer un prix pour le carbone. Pour obtenir les informations les plus récentes, consultez le Carbon Pricing Dashboard (a), un portail en ligne interactif qui s'appuie sur les données et les analyses du rapport annuel de la Banque mondiale consacré aux tendances du marché du carbone, State and Trends of Carbon Pricing (a).
Dernière mise à jour: sept. 30, 2020