Au cours des dix dernières années, la Banque mondiale est devenue le chef de file mondial de la gestion du risque de catastrophe, en aidant les pays à apprécier leur degré d’exposition aux aléas et à faire face aux risques. Le Groupe de la Banque mondiale apporte en effet une aide financière et technique dans les domaines suivants : évaluation et réduction des risques, préparation, protection financière, relèvement et reconstruction durables.
Les investissements annuels de la Banque mondiale dans la gestion des risques de catastrophe n’ont cessé d’augmenter au cours des six dernières années, passant de 3,7 milliards de dollars sur l’exercice 2012 à 4,4 milliards en 2017, soit 10 % du total des engagements du Groupe de la Banque mondiale. Dans le cadre de cet appui, l’institution défend une approche globale et multisectorielle de la gestion du risque. Tous les projets de la Banque font désormais l’objet d’une évaluation des risques climatiques et de catastrophe, ce qui permet de s’assurer qu’ils renforcent la résilience locale.
Le pôle mondial d’expertise en Développement social, urbain et rural, et résilience de la Banque rassemble les principaux spécialistes de la gestion des risques de catastrophe et pilote les interventions qui aident les pays clients à réduire leurs risques et à améliorer leur résilience. La Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR) (a), un partenariat administré par la Banque mondiale qui réunit 37 pays et 11 organisations internationales, fournit l’appui financier et technique nécessaire dans l’ensemble du Groupe.
La Banque mondiale déploie sa stratégie par domaines d’action, compte tenu des priorités définies dans le Cadre de Sendai, tout en contribuant à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) et de l’accord de Paris. Les domaines d’action sont les suivants :
Promouvoir le libre accès à l’information sur le risque
Toutes les opérations qui visent à réduire les risques climatiques et de catastrophe reposent sur une appréciation pertinente de ces aléas. Le Laboratoire d’innovation (a) de la GFDRR recourt à des moyens scientifiques et technologiques de pointe pour produire des informations solides, en libre accès et facilement compréhensibles par tous les acteurs de la gestion du risque. En outre, il aide les populations à cartographier leur exposition en veillant à ce que leur point de vue et leur savoir soient pris en compte dans l’élaboration d’une solution qui renforcera la résilience.
Promouvoir des infrastructures résilientes
Les infrastructures à financement public, par exemple dans les secteurs du transport, de la santé, de l’eau et de l’assainissement, des télécommunications et de l’électricité, doivent être conçues de manière à être résilientes, afin d’assurer le maintien des services essentiels lors d’une catastrophe et d’éviter que des infrastructures sous-optimales ne fassent courir des risques aux usagers. De plus, étant donné que les infrastructures attirent les populations et les investisseurs, il faut les mettre en place dans des zones peu vulnérables, là où elles peuvent favoriser le développement. Le Programme mondial pour des écoles plus sûres (GPSS) (a) a pour objectif d’accroître la résilience des services éducatifs en réduisant l’impact des aléas naturels, afin de limiter les perturbations et de protéger les élèves. Le GPSS s’appuie sur la technologie et l’analyse des données pour guider des interventions à une échelle jusqu’ici inédite.
Renforcer la résilience urbaine
Le renforcement de la résilience urbaine nécessite plusieurs milliards de dollars d’investissements et, par conséquent, de constituer de solides partenariats et de trouver de nouvelles sources de financement. Par manque de compétences techniques et d’accès à des fonds, les villes ne peuvent parfois pas réaliser ces investissements. En juin 2017, le Groupe de la Banque mondiale a lancé le Programme pour la résilience urbaine (CRP) (a) dans l’optique d’améliorer la capacité des municipalités à faire face aux risques climatiques et de catastrophe. Ce programme i) met à profit la vaste expérience multisectorielle acquise par le Groupe de la Banque mondiale dans la conception de projets de résilience urbaine et ii) aide les villes à trouver les fonds nécessaires. Il aide à développer les possibilités d’investissement grâce à des projets bien préparés et rentables, et à améliorer l’accès des investisseurs privés et institutionnels à de nouveaux marchés.
Renforcer les services hydrométéorologiques et les systèmes de préalerte
Tous les pays du monde ont besoin de services hydrométéorologiques et de systèmes de préalerte efficaces, car ces dispositifs ont démontré qu’ils pouvaient sauver des vies et protéger les moyens de subsistance. La GFDRR apporte une assistance technique et renforce les capacités dans les pays qui souhaitent moderniser leurs services hydrométéorologiques (a). Ces activités s’inscrivent notamment dans le cadre plus particulier du programme Hydromet en Afrique, une initiative conjointe de la Banque mondiale et de l’Organisation météorologique mondiale, et de l’initiative CREWS pour le développement des systèmes d’alerte précoce (a).
Renforcer la protection financière
Il est essentiel que les pays aient accès à des ressources financières avant la survenue d’une catastrophe, par exemple à des fonds d’urgence, des mécanismes d’assurance ou des lignes de crédit préventives, comme l’option à tirage différé en cas de catastrophe (Cat DDO) (a). Pour qu’ils puissent se relever et se développer durablement, ils doivent être à même de faire face aux conséquences financières des chocs imputables à une catastrophe ou à l’évolution du climat. Le Programme de financement et d’assurance contre les risques de catastrophe (DRFI) (a) les aide à élaborer des programmes d’assurance climato-intelligents, des instruments financiers novateurs et des stratégies de protection financière globales.
Renforcer la résilience des populations
La GFDRR a lancé une initiative pour promouvoir l’inclusion et la résilience des populations (a). Cette initiative s’appuie sur le savoir local en matière de gestion des risques de catastrophe et encourage l’utilisation de modèles évolutifs qui consistent à travailler directement avec les populations pour qu’elles pilotent elles-mêmes des mesures qui accroîtront leur résilience.
Renforcer les projets de résilience au changement climatique
Nul ne peut dire comment va évoluer le climat de notre planète, mais, grâce à des partenariats intersectoriels, la Banque mondiale aide les pays à investir dans la résilience en intégrant ce facteur d’incertitude. L’Initiative pour la résilience des petits États insulaires (a), par exemple, est en train de constituer une communauté de pratique qui réunit la Banque mondiale et des experts nationaux dans le domaine de la gestion des risques de catastrophe et de l’adaptation au changement climatique. Elle a pour finalité de renforcer et d’harmoniser les mesures destinées à accroître la résilience des petits États insulaires.
Permettre un relèvement durable
Les interventions axées sur le relèvement durable aident les pays à évaluer l’impact d’une catastrophe et à planifier leur relèvement, notamment dans les situations de fragilité ou de conflit. La Banque mondiale et la GFDRR ont une grande expérience en matière d’évaluation des besoins et de planification du relèvement. Ce savoir est librement accessible sur la plateforme en ligne Recovery Hub (a), qui donne des conseils, essentiellement aux pouvoirs publics et aux principaux décideurs participant au processus de relèvement à la suite d’une catastrophe majeure, pour une action rapide et adaptée.
La promotion de la résilience au changement climatique et de l’égalité des sexes est au centre de ces interventions, et ces deux thématiques sont intégrées dans toutes les activités de la Banque mondiale liées à la gestion des risques de catastrophe.
Dernière mise à jour: mars 28,2018