La Banque mondiale est en bonne voie pour atteindre les cibles qu’elle s’est fixées, et elle renforce l'attention portée aux questions de genre ainsi qu’à l’impact et aux résultats des interventions. Trois publications récentes dressent le bilan de ses travaux dans le domaine de l'égalité des sexes :
La Banque mondiale utilise un système de label pour signaler les opérations qui remédient aux inégalités entre les sexes dans trois dimensions : analyse du projet, conception des interventions et indicateurs au niveau des résultats. La part des opérations qui reçoivent le « label genre » a augmenté de manière spectaculaire, passant de 50 % en 2017 à 92 % en 2022. Cette hausse s'accompagne d'une ambition accrue d'intensifier ces interventions et de s'attaquer aux écarts de genre les plus importants.
De même, IFC utilise une approche similaire (a) pour signaler ses investissements et services de conseil qui comblent les écarts entre les hommes et les femmes en s’attachant à : analyser les disparités de genre que le projet peut contribuer à réduire ; prévoir au moins une intervention pour y parvenir ; et spécifier des indicateurs ventilés par sexe pour assurer le suivi de la mise en œuvre. Les opérations d'IFC qui tiennent compte de la dimension de genre sont de plus en plus nombreuses et la réalisation de ses engagements pour 2030 est en bonne voie. Au cours de l'exercice 2022, tous les objectifs liés au genre figurant dans la fiche de performance institutionnelle et les indicateurs clés de performance d'IFC ont été dépassés.
À l'appui de cette démarche, le portail de données sur le genre de la Banque mondiale offre en libre accès un ensemble complet de statistiques actualisées et ventilées par sexe pour plus de 900 indicateurs compilés à partir de sources internationales officiellement reconnues et couvrant notamment les domaines suivants : démographie, éducation, santé, activités économiques, patrimoine, leadership et violences de genre. Ce portail permet aux utilisateurs de tous niveaux techniques d’accéder facilement aux données et de les explorer grâce à des représentations graphiques interactives et à une mise en récit puissante, dans le but d’influer sur les politiques et la prise de décision.
Les Laboratoires d'innovation sur le genre (GIL) en Afrique (a), Asie de l'Est et Pacifique (a), Amérique latine et Caraïbes (a), Moyen-Orient et Afrique du Nord et Asie du Sud (a) produisent des documents publics pour promouvoir l'égalité entre les sexes. Ils réalisent des évaluations d'impact des interventions de développement en cherchant à produire des données probantes sur la manière de combler les écarts entre les hommes et les femmes en matière de capital humain, de revenus, de productivité, d'actifs, de participation et de capacité d'action. Leurs études orientent l'élaboration de politiques fondées sur des données probantes pour les gouvernements, les organisations de développement et le secteur privé afin de s'attaquer aux causes sous-jacentes de l'inégalité entre les femmes et les hommes.
Aperçu des résultats obtenus :
Lutte contre les violences de genre (a)
- Le nombre d'opérations de la Banque mondiale qui intègrent des interventions de prévention ou de lutte contre les violences faites aux femmes est passé de 38 à 390 entre 2012 et 2023. Elles concernent actuellement 97 pays, de toutes régions et tous niveaux de revenu, et couvrent l’ensemble des secteurs. Le montant des investissements s'élève à 680 millions de dollars en ne tenant compte que des opérations pour lesquelles ces financements sont clairement spécifiés, soit 4 % des 390 projets mentionnés.
- En République démocratique du Congo (RDC), le projet de prévention et de lutte contre les violences sexistes (100 millions de dollars) avait pour objectif d’augmenter la participation aux programmes de prévention et d’accroître le recours à des services de prise en charge multisectorielle de qualité chez les victimes. Avec le concours d’organisations non gouvernementales et de la société civile, le projet a touché 7 millions de personnes.
Opportunités économiques
- En Zambie, la Banque mondiale s’emploie à verser directement des aides aux femmes pour leur permettre de prendre en main leur avenir économique et celui de leur famille. Ces programmes de transferts monétaires (a) ont aidé plus de 973 000 familles et fourni à 75 000 femmes des programmes de soutien aux moyens de subsistance grâce auxquels elles ont pu acquérir des compétences pratiques et commerciales, bénéficier d’un accompagnement et constituer des groupes d’épargne.
- En Asie du Sud, la Banque mondiale soutient un réseau professionnel féminin qui vise à combler les disparités en matière d'emploi des femmes dans le secteur de l'énergie et de représentation des filles dans les filières scientifiques. En 2021, WePOWER (a) avait déjà réalisé plus de 1 400 activités au profit de plus de 28 000 femmes : séances de sensibilisation, voyages d'étude, stages, forums de recrutement, formations techniques et aménagement d'espaces adaptés aux besoins féminins.
Leadership féminin
- Au Panama, l’appui de la Banque mondiale au Plan national de développement des peuples autochtones (a) a contribué à accroître la participation des femmes dans des instances de décision comme le Conseil national pour le développement intégral des peuples autochtones (CONDIPI). En 2018, seulement 8 % des participants au CONDIPI étaient des femmes autochtones, contre plus de 35 % en 2023 ; elles sont désormais 17 sur 48 représentants, dont 12 à des postes de conseiller.
- L’Initiative de financement en faveur des femmes entrepreneures (We-Fi) montre le rôle essentiel de l’entrepreneuriat féminin. Depuis 2018, elle a collaboré avec des centaines de partenaires dans plus de 60 pays et permis de lever plusieurs milliards de dollars pour fournir des financements et des formations aux entrepreneuses et combler des lacunes systémiques en matière de données et de politiques publiques.