Le Groupe de la Banque mondiale œuvre aux côtés des pays à une meilleure santé, une plus grande équité et à l'amélioration de leurs résultats budgétaires et de leur compétitivité. Ces dix dernières années, l'Association internationale de développement (IDA) a fourni 13,5 milliards de dollars pour financer des interventions sanitaires essentielles en faveur de 770 millions de personnes et la vaccination de 330 millions d'enfants. La part du financement de l'IDA consacrée à la santé et à la nutrition a augmenté de 60 % au cours de la même période.
Le Groupe de la Banque mondiale a concentré ses investissements et ses travaux de recherche dans des domaines de la santé particulièrement critiques pour aider les pays à se doter d'une couverture sanitaire universelle à l’horizon 2030, en étroite collaboration avec les donateurs, les partenaires du développement, les pouvoirs publics et le secteur privé. Ces domaines d’intervention visent entre autres à mettre fin aux décès évitables chez les mères et les enfants ; à enrayer les retards de croissance et améliorer la nutrition chez les nourrissons et les enfants ; à renforcer les systèmes de santé et le financement de ce secteur (a) ; à assurer la prévention et les interventions d’urgence en cas de pandémie ; à promouvoir la santé sexuelle et reproductive et les droits y afférent ; et à prévenir et traiter les maladies transmissibles (a).
Domaines d’intervention
Santé des femmes et des enfants
Pour mettre fin à la pauvreté, bâtir des économies robustes et garantir une couverture sanitaire universelle, il faut que chaque femme et chaque enfant aient accès aux soins de santé. Si la communauté mondiale a fait des progrès considérables au cours des 30 dernières années pour améliorer la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents, ces avancées sont encore insuffisantes. Selon les plus récentes estimations (a), 2,8 millions de femmes enceintes et de nouveau-nés meurent chaque année, soit un décès toutes les 11 secondes, et la plupart de causes évitables.
Le Mécanisme de financement mondial pour les femmes, les enfants et les adolescents (GFF), un système de financement innovant placé sous l’égide de la Banque mondiale, soutient les pays dans leurs efforts d'amélioration de la santé et du bien-être des femmes, des enfants et des adolescents, et d'optimisation des investissements dans le capital humain. Le GFF aide les gouvernements en établissant des plateformes nationales qui rassemblent toutes les principales parties prenantes pour élaborer un dossier d'investissement et un plan de mise en œuvre qui donne la priorité aux grandes réformes nécessaires pour améliorer la santé et la nutrition des femmes, des mères, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents, et pour mettre en place un système de santé primaire robuste.
Urgences sanitaires
Les pandémies compromettent non seulement la sécurité sanitaire mondiale et la couverture santé universelle, mais aussi la sécurité économique. Certes, les flambées épidémiques sont inévitables, mais les pays pourront mieux détecter ces maladies, organiser une riposte sanitaire et éviter que des foyers se transforment en pandémie s’ils sont dotés de systèmes de santé solides. En dépit des progrès obtenus depuis la crise Ebola de 2014-2015 en Afrique de l'Ouest, un nouveau rapport du Conseil mondial de suivi de la préparation, un organisme indépendant institué conjointement par le Groupe de la Banque mondiale et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), constate que malgré le risque de plus en plus grand d'épidémies généralisées, le monde est encore mal préparé à y faire face.
En réponse à la pandémie de COVID-19, le Groupe de la Banque mondiale collabore étroitement avec l'OMS et d'autres partenaires pour accélérer la riposte internationale et aider les pays à gérer l’urgence sanitaire mondiale. Pour aider les pays à faire face aux conséquences sanitaires et économiques de la pandémie, le Groupe de la Banque mondiale a mobilisé d'urgence une enveloppe de 14 milliards de dollars de financements rapides, accompagnés de services de conseil et d’assistance technique. Ce dispositif d’aide accélérée a pour but d’aider les pays en développement à renforcer leurs systèmes de santé, leurs dispositifs de veille sanitaire et leurs interventions de santé publique, tout en collaborant avec le secteur privé afin de minimiser les répercussions économiques de la pandémie.
Depuis août 2018 et le début de la dixième épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo, le Groupe de la Banque mondiale a débloqué 286 millions de dollars de financements provenant de l'IDA, auxquels s’ajoutent 50 millions de dollars mobilisés par le Mécanisme de financement d'urgence en cas de pandémie (PEF) (a), un dispositif administré par la Banque. Ces fonds ont permis aux intervenants d'intensifier la réponse sanitaire de première ligne, de mettre en place des programmes de travail contre rémunération pour soutenir l'économie locale, de renforcer la résilience des communautés touchées et de contenir la propagation de ce virus mortel.
La résistance aux antimicrobiens constitue également une menace sanitaire et financière importante et croissante pour tous les pays (a), quel que soit leur niveau de revenu. Elle se produit quand les bactéries et parasites ne peuvent plus être combattus par des médicaments auparavant efficaces. Investir dans le renforcement des systèmes de santé et la préparation contre les pandémies et les maladies infectieuses est l'un des meilleurs moyens de contenir la résistance aux antibiotiques.
Nutrition
Toutes les études montrent qu’en matière de développement, les interventions axées sur la nutrition offrent le meilleur rapport coût-efficacité. Cependant, on estime que 149 millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent d'un retard de croissance (taille trop faible pour l'âge), ce qui compromet le développement du cerveau, l'apprentissage et les revenus à l'âge adulte. À l'échelle mondiale, la malnutrition est une cause sous-jacente d'environ 45 % des décès d'enfants de moins de cinq ans. Plus de 70 % des pays, dont la grande majorité à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure, souffrent actuellement du « double fardeau de la malnutrition », à savoir une forte prévalence à la fois de la sous-alimentation et de l'obésité. La Banque mondiale a été le fer de lance des efforts déployés pour estimer le coût et la rentabilité des interventions en faveur de la nutrition, de manière à renforcer les actions de sensibilisation et à accroître les investissements dans ce domaine à l’échelon mondial et national.
Au niveau mondial, et en partenariat avec le Results for Development Institute (a), 1000 Days (a), la Fondation Bill et Melinda Gates (a) et la Children's Investment Fund Foundation (a), la Banque mondiale a présenté un Cadre d’investissement pour la nutrition, qui propose une feuille de route ainsi que des estimations des ressources nécessaires et des scénarios de financement envisageables pour atteindre les cibles mondiales de nutrition définies par l’Assemblée mondiale de la santé et reprises dans les Objectifs de développement durable. Ces travaux se sont poursuivis avec l’élaboration d’un outil baptisé Optima Nutrition (a), qui doit permettre aux pays d’optimiser l’efficacité des investissements consacrés à la nutrition et d'obtenir ainsi les résultats escomptés.
Maladies infectieuses
Si l’incidence des maladies infectieuses (a) dans le monde a diminué, celles-ci continuent de peser lourdement sur la santé et l’économie. Provoquées par des micro-organismes pathogènes (bactéries, virus, parasites ou champignons), ces maladies peuvent se transmettre directement ou indirectement d’une personne à l’autre. Stopper leur propagation à l’échelle mondiale contribue à améliorer l’économie d'un pays et l’état de santé de sa population, mais c'est aussi une condition essentielle à l'instauration de la couverture sanitaire universelle. Pour lutter efficacement contre les maladies infectieuses (paludisme, tuberculose et VIH), il faut organiser leur prévention et donner l’accès à des traitements de qualité et à des systèmes d'assainissement adaptés.
Lutte contre le tabagisme
Le tabagisme est l’un des principaux facteurs de maladies et de décès évitables : il fait plus de victimes par an que le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose cumulés. Son coût économique est supérieur à 1 400 milliards de dollars par an, soit 1,8 % du PIB mondial annuel. Face à ce fléau, le programme de lutte contre le tabagisme (a) du Groupe de la Banque mondiale accompagne les pays dans la promotion et la mise en œuvre de réformes fiscales visant à réduire l’acceptabilité du coût et la consommation de tabac dans une visée de santé publique. Le programme aide également les pays à mobiliser des ressources intérieures afin qu’ils disposent de plus larges marges de manœuvre budgétaires pour financer des programmes et des investissements prioritaires au bénéfice de l’ensemble de la population et, enfin, à lutter contre le commerce illicite des produits du tabac en renforçant les systèmes douaniers.
Les troubles de la santé mentale (a) font peser un fardeau considérable sur tous les pays de la planète. À elle seule, la dépression touche 350 millions de personnes et constitue la principale cause d'incapacité à l’échelle mondiale. Souffrant d’un faible niveau d’investissement et d’une couverture thérapeutique réduite, les troubles mentaux ont également un coût économique considérable. Le Groupe de la Banque mondiale soutient les efforts visant à placer la santé mentale au centre des programmes mondiaux de santé et de développement afin de réaliser pleinement l'objectif de couverture sanitaire universelle et d'améliorer les résultats en matière de capital humain dans le monde entier.