Skip to Main Navigation
Podcast25 avril 2023

Mamane : des plantes et des planches | People First Podcast

Utilisez les liens suivants pour écouter le podcast.

[00:00] Introduction

[02:45] Plaidoyers sur la crise climatique aux Réunions de printemps

[04:51] Des plantes aux planches

[06:10] Changer le narratif sur l'Afrique grâce à l'humour

[07:40] Mamane, ambassadeur du climat au Sahel

[09:36] Un engagement soutenu par les pouvoirs publics

[11:30] Les besoins de financement et de sensibilisation sur le climat

[13:15] Menaces du changement climatique et développement durable

[16:16] Faire rire pour faire bouger les lignes

[18:08] Caravane artistique pour la Grande Muraille Verte

[19:12] Conclusion

Dans ce quatrième épisode de People First Podcast, nous déroulons le tapis rouge pour un invité spécial : Mamane, "Président de la République très très démocratique du Gondwana".

Célèbre humoriste et Ambassadeur Climat pour le Sahel, Mamane a participé activement aux dernières Assemblées de printemps, où il s'est joint à d'autres acteurs plaidant pour le développement durable et pour une meilleure gestion de la crise environnementale.

Entre autres sujets, la Grande Muraille Verte et d'autres initiatives visant à lutter contre les effets du changement climatique ont été abordées !

Écoutez People First Podcast maintenant ! Laissez un commentaire ici. Votre avis nous intéresse !

People First Podcast

TRANSCRIPTION - Épisode 4

Mamane (Extrait de spectacle, Washington DC, Avril 2023) : Est-ce qu’il y en a qui connaissent le Gondwana ici ? J’en vois. Alors, pour ceux qui ne connaissent pas le Gondwana, comment dire ? Le Gondwana, c’est un pays qui est comme un nuage en fait. C’est un nuage qui vole comme ça, puis de temps en temps, il s’arrête là et le pays qui est en bas devient le Gondwana. Puis, il bouge et le pays qui est en bas devient le Gondwana. Donc peut-être, vous êtes gondwanais sans le savoir !

Rires

Erick Kaglan : Citoyen d’un pays imaginaire qu’il appelle ‘Le Gondwana’, Mamane écume les scènes en Afrique et un peu partout à travers le monde comme lors des dernières assemblées dites de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, à Washington.

Mamane (Extrait de spectacle, Washington DC, Avril 2023) : Alors, à la Banque mondiale, on m’a parlé d’un projet qui s’appelle ‘La grande muraille verte’. Vous en avez entendu parler ? Oui ou non ? Moi aussi ? En France, on appelle ça une arlésienne. On en entend parler, mais on ne voit pas.

(Rires)

Donc, chacun se fait une idée d’une grande muraille verte. Au Gondwana quand on parle de ‘grande muraille verte', les gens ne savent pas ce que c’est. Nous au Gondwana quand on a entendu ‘grande muraille verte', on nous a dit qu’on va construire un grand mur dans le désert. C’est ça hein !

Rires

Donc, quand on a entendu ça, nous on a pensé à ça !

Rires et Applaudissements.

Erick Kaglan : C’est avec un humour incisif et bourré d’esprit que cet artiste, humoriste, allusionniste, insinuateur et chroniqueur satirique décrypte le monde qui nous entoure en traitant de sujets comme l’immigration, la mondialisation ou encore la démocratie sur un ton engagé qui lui est propre. Son dernier engagement pour la cause de l’environnement lui vaut d’être nommé ‘Ambassadeur de bonne volonté auprès de la Commission Climat pour le Sahel’. Un titre qui lui va comme un gant et qui lui fait caresser à nouveau son vieux rêve de jeune, étudiant à l’époque les plantes à l’Université et qui ambitionnait de contribuer à rendre la zone du Sahel plus verte.

***

Erick Kaglan : Bonjour à tous, Erick Kaglan avec vous pour ce nouvel épisode de People First, le podcast de la Banque mondiale, région Afrique de l’Ouest et du Centre, qui donne la parole à ses habitants. Et notre invité Mamane est un gondwanais très agile qui sait migrer des plantes aux planches. Et vice versa. Bonjour Mamane.

Mamane : Bonjour, c’est Mamane de la république très très démocratique du Gondwana. Mes amis, je vous conseille, non ! Je vous donne l’ordre d’écouter People First Podcast, parce que je suis dedans.

***

Erick Kaglan : L’un des sujets ayant retenu l’attention des milliers de participants aux dernières assemblées dites de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du FMI auxquelles vous avez participé Mamane, à Washington DC en avril, c’est bien la crise climatique et sa forte pression sur l’environnement et les populations en Afrique. On le sait, la progression de la désertification, de la déforestation et la plus grande fréquence des évènements climatiques sévères entrainent le déplacement des communautés ; une situation qui exacerbe les conflits et l'instabilité et qui remet en cause les avancées en matière de développement humain sur le continent. Comment ne pas avoir une pensée pour les victimes du changement climatique et en particulier ces centaines de milliers de déplacés après les pluies diluviennes et les inondations historiques de l’an dernier au Tchad. Des personnes déplacées et vulnérables que le gouvernement tchadien s’efforce tant bien que mal de reloger dans des habitations de fortune et pour qui la ministre de la solidarité Amina Longoh a aussi fait le déplacement de Washington, pour plaider la cause.

Amina Priscillia Longoh : Depuis 1961, nous n’avons jamais eu d’inondations de cette façon. Alors, nous nous retrouvons actuellement avec 1,2 million de personnes qui sont obligés de quitter leurs maisons, leurs ménages et pour lesquelles nous avons fait des maisons de fortune. On a plus de 84 000 ménages et maisons écroulées, des milliers de bétails qui ont été décimés, des champs engloutis. Le gouvernement a déclaré l’état de catastrophe naturelle. Les partenaires se sont mobilisés, la société civile. Il y a eu beaucoup de donations, mais le gap est encore énorme. Et pour les 1,2 million de personnes affectées, nous avons pu offrir une couverture pour 60%. Il y a 40% qui restent et pour lesquelles nous devons encore mobiliser des ressources.

Erick Kaglan : Le plaidoyer de la ministre tchadienne de la solidarité Amina Longoh. Et l’une des grandes conclusions de ces réunions dites de printemps qui sont d’ailleurs soutenues par les recommandations de divers rapports, c’est bien cette résolution à investir de façon plus intelligente et plus durable dans la gestion des terres et de l’eau pour améliorer la productivité agricole et créer les conditions permettant aux populations de faire face aux différents chocs.

Erick Kaglan : Alors, le sujet est assez préoccupant pour laisser ‘Président Fondateur’ indifférent. C’est dans ce contexte de crise qu’il va enfiler une autre casquette, celle d’Ambassadeur Climat pour le Sahel regroupant près de 30 pays. Dites-nous Mamane, comment étudie-t-on les plantes à l’Université en France pour devenir un humoriste à succès comme vous en et ensuite Ambassadeur Climat en Afrique ?

Mamane : En fait, depuis le début, ça a toujours été le moteur dans ce que je fais. Faire de l’humour, faire de l’art, tout en étant utile. J’ai tourné le dos à une carrière de scientifique. Comme on dit, j’ai quitté les plantes pour les planches. Mon sujet de troisième cycle c’était : l’influence du stress hybride sur la nutrition azotée des légumineuses. C’était pour reverdir le Sahel, le désert, c’était ça mon credo. Et je me retrouve aujourd’hui, par l’humour à chercher à faire ça, avec cette initiative de ‘la grande muraille verte’. Et l’immigration, ça me parle, en étant étudiant en France, puis en ayant basculé dans la carrière d’humoriste, j’étais un immigré. J’ai même connu une brève période où j’étais sans-papier en France. C’est une réalité que je connais. Je vois beaucoup de mes frères et sœurs africains qui vivent cela. C’est pour cela que j’ai fait ce retour vers l’Afrique pour contribuer au changement déjà de narratif, au changement de la vie en Afrique pour que les Africains puissent vivre, travailler et s’épanouir là où ils vivent dans leur continent.

***

Erick Kaglan : Des Africains qui restent chez eux où les conditions de vie doivent être améliorées pour les y maintenir, cela a toujours été votre souhait et vous avez toujours poussé à votre manière les dirigeants à opérer des réformes. Et vous êtes convaincu que la culture peut contribuer à atteindre cet objectif, c’est ça ?

Mamane : Tous les peuples racontent leurs histoires. Pourquoi aujourd’hui, les jeunes du monde entier, et même les moins jeunes sont fascinés par les États-Unis, Hollywood, New-York ? Moi, j’ai un cousin, il n'a jamais mis les pieds à New-York, mais il me dit que s’il vient ici, il ne va pas se perdre. Je dis comment ça ? Il me dit : j’ai vu tellement de films américains que je connais tous les quartiers américains. Voilà, c’est la force du cinéma, de la culture américaine qui a inondé le monde, lavé le cerveau des gens. On est fasciné, on veut être américain. C’est cela la force de la culture. Donc, c’est à nous de changer ce narratif, de rendre notre appartenance africaine attrayante : ‘Je suis africain et fier de l’être‘. Si on arrive à redonner leur fierté aux jeunes africains, c’est la porte ouverte à toute la réhabilitation de l’Afrique. Et peut-être qu’on ne sera pas de ce monde pour le voir, mais au moins, on aurait planté la petite graine.

Mamane (Extrait de spectacle, Washington DC, Avril 2023) : Je suis ici pour vous parler de restauration des terres pour une meilleure sécurité alimentaire et une croissance verte. On a invité le gondwanais à venir parler, parce qu’au Gondwana, on est les spécialistes de la restauration des terres. Vous voyez ! J’ai amené quelques photos pour vous les montrer des exemples de restauration des terres au Gondwana. Vous voyez ?

Rires et Applaudissements

***

Erick Kaglan : Dans cette prestation Mamane, vous évoquez de façon ironique les mauvaises pratiques qui contribuent à accentuer les effets du changement climatique. Alors dites-nous. En quoi va-t-elle consister votre mission d’Ambassadeur Climat pour le Sahel ?

Mamane : Elle va consister à véhiculer auprès des gens qui ne vont jamais aux différentes COP, qui ne viennent jamais ici à la Banque mondiale, qui ne regardent même pas à la télévision les reportages sur le climat, sur le réchauffement climatique, c’est aller vers ces gens-là, des gens qui regardent nos vidéos d’humour qui ont fait 2, 3, 4 millions de vues, des gens qui en se réveillant le matin, ou même avant de se coucher, pour se distraire, mettent des vidéos d’humour. Passer par ces vidéos d’humour pour parler de changement climatique mais de manière drôle. Le but principal d’abord c’est de faire rire les gens, et derrière, faire rire avec quelque chose d’intelligent : le climat, la cause de la planète, la cause de l’environnement, respecter la nature, nos ancêtres respectaient la nature. Mais aujourd’hui, nous ne respectons plus la nature, et quand je dis nous, c’est le monde entier, tous les continents. Pour nous les humains, on est là, on doit se servir de la nature, alors que non ! La nature, il faut la préserver, faut vivre avec, elle n’est pas éternelle et nous on n’est que de passage.

Erick Kaglan : Mamane, humoriste, allusionniste, insinuateur si on peut décrire ainsi l’artiste que vous êtes. Vous épinglez bien souvent des dirigeants sans toutefois les nommer. Ils ne sont pas naïfs non plus. Et parmi eux, il y en a qui se félicitent de votre nouveau rôle d’ambassadeur. Alors deux petites réactions rapides, celle d’Hervé Ndoba, ministre des finances et du budget de la République Centrafricaine puis celle d’Ingrid Ebouka-Babackas, la ministre du Plan de la République du Congo.

Hervé Ndoba : C’est un engagement qui est très important parce que, voyez-vous, la question du climat n’est pas une question de politicien, une question d’homme d’affaires, une question de caste précise, non ! Il s’agit d’une question de l’ensemble des populations. Et lorsqu’un humoriste de la trempe de Mamane s’engage sur ‘la grande muraille verte’, qui touche au changement climatique, c’est absolument important parce que cela va permettre de passer un message. Et la diversification des messages, justement va nous garantir de pouvoir toucher toutes les couches, toutes les populations pour permettre de comprendre véritablement que la clé sur le changement climatique, c’est d’abord un changement de comportement, c’est d’abord un changement de mindset. Et donc je suis très enchanté que Mamane puisse s’engager sur cette direction-là.

Ingrid Ebouka-Babackas : il dédramatise un problème très grave, mais tout en y mettant suffisamment d’humour pour que l’on comprenne que cela ne peut pas simplement être une question de spécialiste. Deuxièmement aussi, par sa notoriété, il permet certainement à des personnes qui seraient indifférentes à la question, de se rendre compte que finalement, cela peut être important aussi que je contribue financièrement ou que je contribue par mon action à un changement, c’est-à-dire j’intègre la cohorte de tous ceux qui luttent contre le changement climatique. Donc la présence du comédien Mamane est une très belle initiative et nous nous attendons simplement que le comédien fasse un peu le tour de l’Afrique.

Erick Kaglan : Les changements climatiques en Afrique subsaharienne de façon générale, sont particulièrement marqués, avec une intensification des extrêmes de température, des anomalies de précipitations et des catastrophes naturelles, avec des millions de victimes, des sans-abri ou des personnes en situation d’insécurité, surtout alimentaire.

Mamane : des plantes et des planches | People First Podcast
Siméon Ehui, Directeur régional pour le développement durable en Afrique à la Banque mondiale

Erick Kaglan : Selon une étude de la Banque mondiale, cette situation pourrait s’aggraver d’ici à 2050 si rien n’est fait. Il est donc urgent de passer à l’action autant à travers la mobilisation de financements que dans la sensibilisation comme le souligne Siméon Ehui. Il est le directeur régional pour le développement durable en Afrique à la Banque mondiale.

Siméon Ehui : Deux choses à faire pour passer à l’action : d’abord il faut le financement et deuxièmement, il faut sensibiliser les populations. Au niveau du financement, c’est très important parce qu’il faut adapter nos attitudes, nos comportements, et nos manières de faire aux effets du changement climatique ; et pour le faire, il faut des financements. Par exemple, est-ce que les cultures que nous produisons sont résistantes, résilientes aux effets des décisions climatiques, ou alors est-ce que les cultures que nous produisons arrivent à atténuer les émissions des gaz à effet de serre ? Deuxièmement, c’est la sensibilisation des populations. Est-ce que les populations tiennent compte des effets du changement climatique dans leurs comportements quotidiens ? Ce que nous faisions avant n'est plus possible aujourd’hui. Donc, à travers l’initiative que nous voulons faire avec Mamane, on veut sensibiliser à travers l’humour les populations, pour qu’elles se rendent compte de l’importance du changement de comportement vis-à-vis des effets du changement climatique. Si on ne le fait pas maintenant, d’ici à 2050, on pourrait subir des conséquences très graves et il serait trop tard.

Erick Kaglan : On le comprend, le changement climatique est aussi la conséquence de l’activité humaine quotidienne, comme par exemple utiliser du charbon de bois ou du bois de chauffe pour faire sa cuisine. Illustration au Togo en Afrique de l’Ouest dans un petit village d’un millier d’habitants appelé Kpèzindè dans le nord du pays. Une zone de végétation abondante. Une mine d’or surexploitée depuis des générations.

Mana Agama (Habitante de Kpezindè) : Pour être franche avec vous, je dois avoir coupé l'équivalent d'une superficie de 100 terrains de football’’.

Erick Kaglan : Ce petit village est en réalité un grand fourneau de fabrication de charbon de bois. Comme Mana Agama cette habitante, beaucoup ici en ont fait leur principale source de revenus.

Mana Agama : J'ai tellement fabriqué du charbon de bois que j'en devenais souvent malade à cause de la fumée. Et comme je tombais souvent malade, j'ai commencé par avoir des soucis dans mon foyer.

Erick Kaglan : Un effet boomerang avec pour conséquence la dégradation de la santé de Mana consumée à petit feu. Une santé précaire qui n’est que le reflet de son environnement soumis à de fortes pressions humaines au fil des ans.

Erick Kaglan : Une menace également pour les sols. Kpèzindè était très célèbre pour sa longue tradition de culture de piment. Une épice appelée Kpenzo en langue locale kabyè qui va d’ailleurs léguer son nom au village. Mais depuis quelques années déjà, Kpèzindè ne semble plus bien porter son nom. La production de piment a sensiblement baissé.

Mana Agama : Si d’aventure notre sol ici n'arrivait plus à produire du piment, ma vie ici à Kpèzindè n'aurait plus de sens. C'est la vente de ce piment qui me permet de subvenir aux besoins de ma famille. C'est aussi ce qui me permet de soigner mes enfants. Cela voudrait dire aussi que je ne pourrais plus m'acheter mes pagnes. Et les gens du village vont se moquer de moi alors.

Mamane : Dans beaucoup de pays africains, on sait qu’il y a des sources de gaz, et tout. Il faut privilégier l’énergie solaire, l’énergie éolienne, le gaz, mais on ne le fait pas. Le gondwanais lambda du quotidien, lui il doit faire à manger ; mais elles sont là les solutions, on ne va rien inventer. Il suffit de voir ce que les autres pays font, les pays occidentaux, qu’est-ce qu’ils font ? Il y a des incitations à utiliser les énergies renouvelables. Aujourd’hui en Afrique, dans la plupart des pays africains, vous voulez acheter un équipement solaire, la douane même vous décourage. Donc, être ambassadeur climat, c’est d’aller vers les gens qui vivent tous ces changements qui bouleversent leurs quotidiens et sont obligés de quitter leurs villages puisqu’il ne pleut plus, il n’y a plus d’arbres, le bétail n’a plus à manger. Ils prennent leurs baluchons et viennent s'agglutiner en ville. Pour ceux qui ont un peu plus de courage et plus d’argent, ils traversent le désert et puis se noient dans la Méditerranée. C’est faire ce changement-là quoi. Le djihadisme vient de là.

Erick Kaglan : Alors Mamane, votre spécialité, c’est l’humour et qui parle d’humour parle de divertissement. Comment réussit-on à évoquer le drame changement climatique avec de l’humour sans faire de la diversion ?

Mamane : Bah, il faut être pertinent déjà et puis il faut savoir de quoi on parle. Parce que pour faire rire de quelque chose, il faut bien maîtriser cette chose-là. Tous ces sujets scientifiques me sont familiers, cela me vient de mon background d’études que j’ai faites. Il faut savoir de quoi on parle pour pouvoir le digérer et le ressortir sous forme d’humour. On a une mission pédagogique, essayer par l’humour de transmettre quelque chose, de véhiculer des messages. Divertir sans message, c’est de la diversion. Il faut créer une conscience chez chaque téléspectateur pour qu’il soit un citoyen.

Erick Kaglan : Mais ce faisant, est-ce que vous ne risquez pas de faire rire juste pour soulager les gens de quelque chose ?

Mamane : C’est faire rire. La mission première, c’est faire rire. Un penseur français disait que l’humour, c’est la politesse du désespoir. Quand vous êtes au fond du désespoir, que vous n’avez plus rien, que vous avez tout perdu ; au lieu de pleurer, vous faites un trait d’humour. C’est cela la « politesse du désespoir », le désespoir qui ne se contente pas juste de faire pleurer, de dire: « regardez-moi comme je suis triste », non ! Il sort un trait d’humour. Et l’humour c’est ça. Si vous arrivez à faire rire les Africains sur les coupures de courant, sur les trous dans les routes, sur les écoles qui sont absentes, sur le manque de soins, sur Président fondateur qui vient se faire soigner en Europe même pour un petit rhume et laisse le peuple mourir sans hôpitaux ; si vous arrivez à faire rire les gens de cela, c’est que vous avez gagné.

Erick Kaglan : Est-ce qu’on vous verra bientôt sur le terrain en train de sillonner la zone du Sahel ? On a envie de savoir.

Mamane : Oui, on est en train de monter avec la collaboration et le soutien de la Banque mondiale, une grande caravane artistique pour « la grande muraille verte. » Un grand spectacle avec les meilleurs humouristes africains, venir faire un spectacle pour toutes les populations, aller dans les établissements scolaires, les sensibiliser à cette grande muraille verte, le respect de la nature. Cette caravane, on va la faire avec des artistes, des scientifiques, des gens de la société civile. C’est dur à monter, mais avec la Banque mondiale et d’autres partenaires, on s’attelle à cela.

Erick Kaglan : Et j’imagine que ces caravanes seront l’occasion pour Président Fondateur de s’offrir des bains de foule et séduire ses militants en vue de la prochaine présidentielle, c’est ça ?

Mamane : Voilà, c’est une manière de montrer aux gens que le Gondwana c’est nous tous, le Gondwana, c’est pour nous tous.

Erick Kaglan : Merci Mamane et bonne chance

Mamane : Merci beaucoup.

***

Erick Kaglan : C’est la fin de cet épisode de People First, le Podcast de la Banque mondiale, région Afrique de l’Ouest et du Centre qui donne la parole à ses habitants. Nous espérons que cette entrevue avec Mamane l’humoriste et ambassadeur climat pour le Sahel vous a inspirés. Nous serons heureux d’en partager d’autres avec vous.

Au micro, Erick Kaglan.

Nous écrire, une adresse : peoplefirstpodcast@worldbank.org. Ou tout simplement pfp@worldbank.org

Prenez soin de vous et donnez-vous les couleurs qu’il faut à chaque instant, jour après jour. A très bientôt pour un autre épisode de People First.

***

À propos du People First Podcast :

People First Podcast vient apporter un éclairage humain et concret sur les thématiques de développement spécifiques aux habitants d'Afrique de l'Ouest et du centre, et sur la contribution de la  Banque mondiale. People First Podcast, pour un développement durable et inclusif !

À propos du Groupe de la Banque mondiale :

Le Groupe de la Banque mondiale est l'une des plus importantes sources de financement et de connaissances au monde pour les pays à faible revenu. Ses cinq institutions partagent l'engagement de réduire la pauvreté, d'accroître la prospérité partagée et de promouvoir le développement durable.

Abonnez-vous gratuitement à notre podcast sur votre plateforme préférée

Listen and subscribe for free to our podcast on Spotify

Spotify

Apple Podcasts

Apple Podcasts

Google Podcast

Google Podcast

Follow us

RSS