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ARTICLE 07 mars 2019

C'est tout ce qui compte : adaptation et résilience face au changement climatique en Afrique


Cet article fait partie d’une série de textes qui seront publiés en préalable à la troisième édition du One Planet Summit organisé à Nairobi (Kenya) le 14 mars 2019. Ce sommet rassemblera des dirigeants, des chefs d’entreprise, des représentants d’organisations internationales et d’organisations de la société civile du monde entier pour favoriser et accélérer les investissements en faveur du climat dans la lignée des objectifs de l’Accord de Paris. Ses trois thèmes prioritaires sont la promotion des énergies renouvelables, le renforcement de la résilience et de l’adaptation et la protection de la biodiversité en Afrique. Restez informés et suivez les débats en direct le 14 mars avec le hashtag #OnePlanetSummit.

DÉFI

Le changement climatique pourrait faire plonger des millions d’Africains dans la pauvreté à l’horizon 2030 et menacer des avancées durement acquises. Alors que beaucoup de pays africains ont accompli ces dernières décennies des progrès considérables sur le plan du développement, avec notamment un taux de croissance annuelle de 4,5 % en moyenne, les aléas météorologiques, hydrologiques et climatiques viennent aujourd’hui mettre en péril ces gains. Depuis 1970, l’Afrique a connu plus de 2 000 catastrophes naturelles, dont près de la moitié au cours des dix dernières années seulement. Ces événements ont touché plus de 460 millions de personnes et causé le décès de 880 000 d’entre elles. Exposés à des risques climatiques de plus en plus importants, les pays africains doivent de toute urgence intensifier les mesures d’adaptation et de résilience.

SOLUTION

Le Groupe de la Banque mondiale redouble aujourd'hui d’efforts pour aider les pays à s’adapter aux dérèglements du climat, comme en témoigne l’adoption récente de son tout premier Plan d’action sur l’adaptation au changement climatique et la résilience. Avec ce plan, la Banque s’engage à porter son soutien financier direct aux mesures d’adaptation à 50 milliards de dollars sur la période 2021 à 2025, à promouvoir une approche intégrée et cohérente pour la gestion des risques climatiques et à élaborer un nouveau système de notation pour encourager les États et le secteur privé à investir dans l’adaptation.

Le plan d’action du Groupe de la Banque mondiale consolide le lien entre adaptation et développement en promouvant des actions de lutte contre le changement climatique efficaces et précoces qui produisent aussi des résultats positifs sur le plan du développement. Des mesures d’adaptation et de renforcement de la résilience proactives présentent en outre un rapport coût-efficacité supérieur aux actions entreprises « après coup ».

Dans le champ de l’agriculture, notamment, l’utilisation de semences améliorées ou les techniques d’agroforesterie sont des pratiques « climato-intelligentes » qui permettent de renforcer la résilience des petits producteurs aux phénomènes météorologiques extrêmes. La diversification de la production alimentaire et la mise en place de mécanismes de protection sociale peuvent aussi accroître la résilience socioéconomique des populations rurales et réduire ainsi leur vulnérabilité aux chocs. Le recours à technologie peut par ailleurs aider les agriculteurs à mieux contribuer à l'atténuation des changements climatiques et s’y adapter. Grâce au big data, il est en effet possible de développer des systèmes intégrés d’alerte sur les conditions météorologiques et les marchés qui permettront aux agriculteurs de prendre des décisions plus informées sur de nombreux aspects : que et quand planter ? quand récolter ? comment gérer sa main-d’œuvre ? où vendre sa production ? Avec, à la clé, des rendements et des revenus plus élevés dans un contexte d'instabilité climatique.

RÉSULTATS

  • Le Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) soutient la mise au point de variétés de cultures vivrières (riz, banane plantain ou maïs, par exemple) adaptées aux contraintes du changement climatique. Il a déjà renforcé la résilience et la productivité de plus de 9 millions d’habitants et 4 millions d’hectares de terres agricoles, tout en contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La production et les revenus des bénéficiaires du programme ont augmenté de 30 % en moyenne, ce qui contribue à améliorer la sécurité alimentaire d’environ 50 millions de personnes dans la région.
  • En apportant une expertise technique et des financements, le Programme de gestion du littoral ouest-africain (WACA) aide les pays à lutter contre l’érosion et les inondations en assurant un aménagement durable de leurs zones côtières. Il vise à stimuler le transfert de connaissances, encourager les concertations entre les pays sur les politiques à mener et mobiliser des sources de financement supplémentaires afin de s’attaquer aux défis de l'érosion, des inondations et de l’adaptation au changement climatique sur le littoral ouest-africain.
  • Le programme Hydromet en Afrique est un partenariat entre plusieurs organisations de développement (a) œuvrant à l'amélioration des services météorologiques, hydrologiques et climatologiques dans l'ensemble de l'Afrique subsaharienne. Les services hydrométéorologiques fournissent des données en temps réel sur les conditions climatiques et des signaux d’alerte cruciaux pour favoriser l’adaptation et assurer un développement résilient. La première phase du programme doit permettre de moderniser les services hydrométéorologiques dans 15 pays africains et quatre centres régionaux pour le climat. Le montant total des investissements de la Banque mondiale dans ce secteur, en cours et en préparation, se chiffre à 900 millions de dollars environ.
  • Le Programme de financement et d’assurance contre les risques de catastrophe (DRFI) (a) aide les pays à généraliser les dispositifs de protection financière au sein de leur population. Le programme apporte aux pays les fonds et l’expertise dont ils ont besoin pour élaborer et mettre en place des stratégies de protection financière adaptées. L’objectif est de permettre ainsi aux autorités nationales et locales, aux propriétaires, aux entreprises, aux producteurs agricoles et aux populations à faible revenu de faire face à une catastrophe plus rapidement et efficacement.
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  • Au Malawi, la Banque mondiale finance le programme de gestion du bassin de la rivière Shire, une initiative des autorités qui vise à améliorer la gestion des terres et de l’eau dans ce qui constitue la principale ressource naturelle du pays. Ce projet axé sur la protection de l'écosystème et des moyens de subsistance a bénéficié directement à près de 500 000 personnes.
  • En Somalie, grâce à un financement de 2 millions de dollars du Fonds pour la construction de la paix et de l’État (SPF), la Banque mondiale contribue à la réalisation de petits barrages à sable au Somaliland et au Puntland afin d’accroître l'accès à l’eau et les moyens de subsistance des populations agropastorales (a). Ce projet pilote a bénéficié à plus de 42 000 personnes, qui ont pu améliorer leur propre consommation d’eau et celle de leur élevage, mais aussi démarrer ou étendre des cultures potagères et des plantations agroforestières. Quelque 200 000 animaux disposent ainsi de nouveaux points d’eau.
  • Depuis plusieurs années, la Banque mondiale, en collaboration avec la Commission de l’Union africaine et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, organise un sommet dédié à l’investissement dans la résilience au changement climatique en Afrique. En réunissant décideurs publics et responsables de la planification aux côtés de chercheurs, de promoteurs privés et de fournisseurs de technologies et de services, cette initiative vise à partager les bonnes pratiques dans ce nouveau champ et à promouvoir des investissements résilients, en vue d'aider la région à s’engager plus activement dans l’action climatique.


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