Le Tchad est confronté à des problèmes de sécurité liés aux conflits dans les pays voisins, ainsi qu’aux conséquences du changement climatique, en particulier l’accélération de la désertification et l’assèchement du lac Tchad.
En raison de la crise soudanaise et du flux continu de nouveaux réfugiés et rapatriés, le gouvernement tchadien estime que près de 900 000 personnes pourraient arriver d’ici la fin de 2025. Le Tchad accueillait déjà environ 450 000 réfugiés en provenance du Soudan, de la République centrafricaine et du Nigéria.
La pauvreté et la vulnérabilité sont généralisées au Tchad, 44,8 % de la population vivant en dessous du seuil national de pauvreté en 2022. L’extrême pauvreté (2,15 dollars/jour par habitant (PPA de 2017)) a augmenté de 2,6 points de pourcentage entre 2023 et 2024, pour atteindre 36,5 %.
L’indice de capital humain de la Banque mondiale pour le Tchad est de 0,30, ce qui signifie qu’un enfant né aujourd’hui sera 70 % moins productif à l’âge adulte qu’un enfant ayant reçu une éducation de qualité et des soins de santé appropriés. Avec 856 décès pour 100 000 naissances vivantes, le Tchad a l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés, un phénomène aggravé par le nombre élevé de grossesses précoces (164,5 naissances pour 1 000 adolescentes âgées de 15 à 19 ans).
Situation politique
L’élection présidentielle de mai 2024 et les élections locales de décembre 2024 devraient permettre un retour à l’ordre constitutionnel et à la stabilité. Cependant, la situation post-électorale est marquée par une crise politique suite à l’arrestation et à la condamnation à 20 ans de prison de Succès Masra, président du parti Transformers et principal opposant.
Le 3 octobre 2025, le Parlement tchadien (Assemblée nationale et Sénat) a approuvé des amendements à la constitution qui prolongent le mandat du président de cinq ans à sept ans sans limite. La session a été boycottée par certains partis d’opposition. La nouvelle constitution a été promulguée par le chef de l’État le 8 octobre 2025.
Économie
Les résultats économiques du Tchad ont été marqués par la volatilité et une croissance modeste, en raison de sa forte dépendance au pétrole. Le secteur représente environ 15 % du PIB, contribue à 41 % des recettes publiques et 76 % des exportations.
L’agriculture, environ 40 % du PIB fait vivre une grande partie de la population, a été touchée à par les sécheresses, les inondations, les conflits et les déplacements.
Le marché du travail est largement informel (environ 88 % des emplois) et basé sur l’agriculture.
La stabilité financière reste fragile dans un contexte de sous-capitalisation, de prêts non performants élevés et de normes prudentielles à la traîne dans les banques publiques. Les autorités restructurent les deux principales banques publiques tout en s’efforçant de renforcer la stabilité, d’élargir l’inclusion et de renforcer la supervision.
Le Tchad continue d’être affecté par les conflits et les groupes violents dans les pays voisins, ce qui met à rude épreuve la stabilité et les finances publiques. En 2025, les dépenses militaires ont augmenté de 11,6 % par rapport à 2024, atteignant 23 % des revenus intérieurs.
L’économie tchadienne devrait croître de 3,4 % en 2025 (-0,1 % par habitant), principalement tirée par la croissance du secteur non pétrolier (+4,2 %). La croissance du PIB pétrolier est estimée à -0,7 % en raison d’une baisse de la production pétrolière.
Le déficit du compte courant devrait se creuser à 2,5 % du PIB en 2025 en raison de la détérioration de la balance commerciale. Après 5,7 % en 2024, l’inflation devrait ralentir à 4,1 % en 2025. Le taux de pauvreté devrait atteindre 45,4 %, avec 9,5 millions de personnes vivant dans l’extrême pauvreté.
La croissance du PIB devrait s’établir en moyenne à 3,9 % (1,2 % par habitant) en 2026-2027. À moyen terme, la croissance du PIB non pétrolier devrait s’établir en moyenne à 4,2 %. L’inflation devrait se modérer à 3,1 % à moyen terme. L’extrême pauvreté devrait atteindre 47,6 % en 2027.
Dernière mise à jour: 10 oct. 2025