Point de rencontre de deux corridors régionaux importants : le corridor Abidjan-Lagos et le corridor Cotonou-Niamey, la position géographique du Bénin fait de ce pays d’Afrique de l’Ouest un carrefour commercial et touristique important. Le Bénin possède 121 kilomètres de côte le long du golfe de Guinée et partage ses frontières avec le Nigéria, le Burkina Faso et le Niger et le Togo.
Situation politique
Le Bénin jouit d’une situation politique stable avec des alternances démocratiques successives. Le 8 janvier 2023, les partis de la mouvance présidentielle de Patrice Talon ont remporté les élections législatives avec 81 sièges sur les 109 sièges de députés que compte l’Assemblée nationale. Le principal parti d’opposition Les Démocrates, proche de l’ancien président Yayi Boni, a obtenu 28 sièges. L’opposition béninoise signe ainsi son retour au parlement après quatre années d’absence. La réforme du système des partis de septembre 2018 avait obligé partis et mouvements politiques à fusionner tandis que d’autres s’étaient vus dans l’impossibilité de présenter des candidats aux législatives.
Situation économique
L’économie béninoise reste dépendante du secteur agricole et des activités de commerce formel et informel de réexportation et de transit avec le Nigéria. L’année 2022 a été marquée par un léger ralentissement de la croissance, s’établissant à 6 % en 2022, après un fort rebond en 2021 à 7.2 %. La production agricole, notamment de coton, et le secteur des services ont stimulé le taux de croissance. L’inflation s’est accélérée à 2.5 %, mais reste modérée en comparaison avec la moyenne régionale notamment grâce à des mesures fiscales ciblées et temporaires ainsi qu’une bonne production de culture vivrière.
La politique fiscale est restée expansionniste pour une 3ème année consécutive avec un déficit, certes en légère baisse mais qui reste élevée, à 5.6 % du PIB pour 2022 contre 5.7 % en 2021. L’expiration de certaines mesures fiscales de soutien à l’économie ainsi que la progressive augmentation des recettes fiscales permettront de réduire le déficit public dès 2024. Si le risque de surendettement continue à être considéré comme modéré, l’endettement public a fortement cru, en passant de 41.2 % du PIB en 2019 à 52.8 % en 2022, soit une augmentation de 11.6 points de pourcentage de PIB en 3 ans.
Enjeux de développement
Grâce à ces engagements solides en termes de stabilité macro-économique depuis 2016, l’Etat a pu compter sur des marges de manœuvre fiscales pour soutenir les activités économiques pendant la pandémie. La poursuite de la reprise économique dépendra de sa capacité à résorber les fragilités liées à son modèle de croissance. En effet, l’économie est dépendante d’exportations de produits agricoles non-transformés (coton, noix de cajou) et de la réexportation de biens et produits de base importés (voitures d'occasion, riz, etc.) vers le Nigeria. Près de 85 % de la main-d'œuvre travaille dans l'économie informelle. La mobilisation des recettes intérieures reste parmi les plus basses de l'UEMOA malgré une résilience notable en 2020/2021. Les perspectives à court terme dépendent des incertitudes liées au contexte géopolitique, particulièrement au Sahel, et aux conséquences du changement climatique. Le conflit en Ukraine a accéléré les pressions inflationnistes, notamment sur les denrées alimentaires, et pourrait conduire à des pénuries.
Dernière mise à jour: 30 mars 2023