Partageant ses frontières avec le Togo, le Nigéria, le Burkina Faso et le Niger, le Bénin possède 121 kilomètres de côte le long du golfe de Guinée et compte près de 11,5 millions d’habitants (2018). Le pays a récemment engagé des réformes économiques et structurelles importantes.
Situation politique
Le Bénin bénéficie d’un régime démocratique stable, malgré quelques tensions lors des élections législatives du 28 avril 2019. La dernière élection présidentielle de mars 2016 s’est soldée par la victoire de Patrice Talon, un homme d’affaires multimillionnaire ayant fait fortune dans le coton. Le gouvernement bénéficie actuellement d’une majorité absolue au Parlement (83 députés). Une réforme du système des partis votée en septembre 2018 par l’Assemblée nationale a obligé plusieurs partis et mouvements politiques à fusionner pour se conformer à une nouvelle Charte des partis politiques. Le pays compte désormais une dizaine de partis reconnus par l’État contre plus de 200 partis recensés avant la réforme. Les prochaines élections communales et locales devraient se tenir en juin 2020.
Situation économique
L’économie béninoise dépend fortement du commerce informel de réexportation et de transit avec le Nigéria (estimé à environ 20 % du PIB) ainsi que de l’agriculture. Malgré une récente tendance à la baisse, le taux de pauvreté reste élevé, à 46,4 % en 2018 (seuil de 1,9 dollars par jour en parité de pouvoir d’achat).
L’activité économique s’est accélérée à 6,7 % en 2018, contre 5,8 % en 2017 (soit un taux de croissance du PIB par habitant de 3,8 %). Cette bonne performance tient au dynamisme de l’activité portuaire (+8,5 % en 2018) et à la bonne santé du secteur agricole soutenu par une production record de coton (+17 % en 2018) et une diversification des filières d’exportation naissantes (ananas, anacarde). La croissance a en outre été tirée par l’effet retardé des investissements publics (principalement dans les infrastructures) et le dynamisme du secteur des services. L’inflation reste modérée, à 1 % en 2018, compte tenu de la politique monétaire prudente menée au niveau régional.
Le déficit budgétaire (dons inclus) a baissé de 5,9 % à 4,0 % du PIB entre 2017 et 2018 en raison de la hausse des revenus et de la réduction des dépenses en capital. Le ratio dette / PIB a néanmoins augmenté, passant de 54,4% en 2017 à 56,8% en 2018. Alors que l'encours de la dette intérieure a diminué de 32,4% à 30,3% du PIB, en raison d'une opération de réajustement en octobre 2018, l'encours de la dette extérieure a fortement augmenté de 4,4 % à 26,5% du PIB.
Le déficit de la balance courante (hors dons) a baissé de 10,2% en 2017 à 8,5% du PIB en 2018, sous l'effet d'une augmentation des exportations de produits agricoles et d'une réduction des importations de produits alimentaires. Les principaux produits exportés en 2018 sont le coton, la noix de cajou et l’ananas, tandis que les produits énergétiques et les produits pétroliers ont constitué les principales importations.
À l’instar des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la politique monétaire du Bénin est gérée par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) qui maintient un ancrage fixe entre le franc CFA et l’euro. Les réserves de change de la BCEAO ont atteint 4,5 mois d’importations en 2018, contre 4,1 mois en 2017, essentiellement grâce aux émissions d’eurobonds du Sénégal et de la Côte d’Ivoire et à la consolidation budgétaire au niveau communautaire. Malgré un resserrement de la politique monétaire en 2018. Les pressions sur la liquidité régionale ont été atténuées par les émissions d'eurobonds. Le taux de change effectif réel (REER) s'est apprécié de 2,4 % en 2018, après être resté stable en 2017, reflétant en partie le raffermissement de l'euro.
Situation sociale
En dépit d’une croissance économique stable et robuste depuis deux décennies, la pauvreté reste répandue et s’explique par un faible niveau du taux de croissance par habitant (en moyenne 1,6 % seulement sur la période 2006–2016). Le taux de pauvreté à l’échelle nationale ressortait à 40,1 % en 2015. Les ménages dirigés par une femme s’en sortent comparativement mieux (28 % sont pauvres, contre 38 % pour les ménages dirigés par un homme), même si les femmes sont pénalisées par un manque d’accès aux opportunités économiques et sous-représentées dans les postes à hautes responsabilités. Les secteurs de l’éducation et de la santé absorbent une part importante des dépenses publiques (respectivement 23 et 7 %, en moyenne). Une gestion plus efficace des dépenses publiques et une répartition géographique plus équitable des ressources permettraient de baisser le taux de pauvreté et de rendre la croissance plus inclusive.
Enjeux de développement
Le Bénin est exposé à divers chocs exogènes : les aléas météorologiques, les fluctuations des termes de l’échange (prix du coton et du pétrole) et la situation au Nigéria. Ce pays est en effet le premier partenaire commercial du Bénin et sa principale source d’activité économique, sachant que 80 % des importations béninoises lui sont destinées. La reprise de l’activité au Nigéria, officiellement sorti de la récession en septembre 2017, a tiré la croissance béninoise.
L’environnement des affaires reste faible malgré des progrès dans l’économie formelle, ce qui continue de dissuader les investisseurs nationaux et internationaux. Le Bénin se situe au 93e rang de l’Indice de performance logistique et au 153e rang sur 190 pays dans le classement Doing Business de la Banque mondiale sur la réglementation des affaires. S’il a récemment progressé en matière de création d’entreprise et de raccordement à l’électricité, le Bénin doit redoubler d’efforts sur le plan de l’accès au crédit et du paiement des impôts. En outre, malgré des progrès, il continue de faire face à des défis majeurs en matière de corruption, se classant au 85e rang sur 180 pays dans l’Indice de perception de la corruption de Transparency International en 2018 avec un score de 40/100.
Dernière mise à jour: 02 oct. 2019