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Le travail de terrain depuis Paris

11 décembre 2015


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Six chefs d'Etat et de gouvernement, les dirigeants du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international appellent les pays et les entreprises du monde entier à donner un prix au carbone. De gauche à droite: Secrétaire général de l'OCDE Angel Gurría; Le Premier ministre canadien Justin Trudeau; Le président mexicain Enrique Peña Nieto; Le président du Groupe de la Banque mondiale Jim Yong Kim; Le président français François Hollande; La chancelière allemande Angela Merkel; Présidente chilienne Michelle Bachelet; et le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn.

Max Edkins/Banque mondiale

LES POINTS MARQUANTS
  • Après 15 jours à Paris pour la conférence sur le climat, la délégation du Groupe de la Banque mondiale rend compte des multiples événements, réunions bilatérales et conférences de presse auxquels elle a participé.
  • Jamais le Groupe de la Banque mondiale n’aura eu meilleure occasion de réfléchir avec ses clients et ses partenaires à des solutions durables pour un développement économique résilient et sobre en carbone.

Tandis que les dernières négociations ont lieu pour trouver un accord historique à la 21e Conférence des parties, organisée à Paris, la délégation du Groupe de la Banque mondiale revient sur ces deux semaines pendant lesquelles elle a pu démontrer son engagement en faveur du climat dans les pays en développement.

Les dizaines de manifestations, réunions bilatérales et conférences de presse ont permis de rappeler certaines des actions clés de l’institution. En voici un aperçu :

Augmenter la part des travaux consacrés au climat. En réponse à la demande de nos clients, cette part passera à 28 % d’ici 2020, soit une progression d’un tiers, ce qui, conjugué à d’autres ressources, devrait nous permettre de mobiliser chaque année 29 milliards de dollars de financements climatiques à l’horizon 2020 (a) et de soutenir la mise en œuvre des plans de nos clients, conformément à leur engagement de réduction des émissions au niveau national. Cela permettra également, comme le souligne le récent rapport Ondes de choc, de concrétiser notre double ambition de réduire l’extrême pauvreté et de promouvoir une prospérité partagée.

Aider l’Afrique à mieux affronter le changement climatique en pariant sur une croissance verte. Le nouveau plan de la Banque pour le climat en Afrique a été salué par les dirigeants africains lors d’une manifestation organisée en ouverture de la COP21 avec le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. Ce plan, qui appelle à lever 16 milliards de dollars d’ici 2020, devrait être financé à hauteur de 5,7 milliards par l’Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, grâce à des sources bilatérales et multilatérales, divers instruments dédiés à la lutte contre le changement climatique et le secteur privé. Le plan identifie une douzaine d’interventions prioritaires dont un nouveau mécanisme pour des investissements à l’épreuve du climat en Afrique (a), soutenu par l’Union africaine et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique afin de favoriser la conception et la planification d’infrastructures résistantes au changement climatique.


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Le président du Groupe de la Banque mondiale Jim Yong Kim et Makhtar Diop, vice-président pour l'Afrique, présentent le Business plan pour le climat en Afrique à la COP21. A leur côté Jamal Saghir, Ali Bongo Ondimba, Faure Essozimna Gnassingbé, Macky Sall et Patrice Trovoada.

Banque mondiale

Militer pour l’adoption de la tarification du carbone à l’échelle planétaire. Aux côtés du président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, un groupe de dirigeants, parmi lesquels le président français François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, le président mexicain Enrique Peña Nieto, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Dessalegn, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et la présidente chilienne Michelle Bachelet, a appelé les pays et les entreprises du monde entier à donner un prix au carbone, ce prix étant indispensable pour lutter contre le changement climatique et transformer l’économie mondiale.

Innover grâce aux financements carbone. L’Allemagne, la Norvège, la Suède et la Suisse ont annoncé une nouvelle initiative pour la lutte contre le changement climatique portant sur un montant de 500 millions de dollars et soutenue par la Banque mondiale. Cette initiative, baptisée « Transformative Carbon Asset Facility », doit inciter les pays en développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Le dispositif procèdera à la mesure et à la rémunération des réductions d’émissions résultant de programmes de grande envergure dans les énergies renouvelables, les transports, la maîtrise de l’énergie, la gestion des déchets ménagers ou le développement de villes sobres en carbone.

Soutenir la transition vers des villes climato-intelligentes. À Paris, les maires de plus de 450 villes représentant un milliard d’êtres humains se sont engagés à réduire les émissions de plus de moitié en 15 ans. Le rapport State of the City Climate Finance (a), lancé à cette occasion, met en lumière les difficultés que rencontrent les pays en développement pour réduire les émissions des villes et avance des solutions innovantes. La Banque mondiale apporte chaque année près de 3 milliards de dollars de financements et d’assistance technique pour favoriser la transition vers des villes climato-intelligentes.

Raccorder les populations non desservies grâce à des solutions sobres en carbone. Au titre de son « Business plan pour le climat en Afrique », la Banque fournira 8 milliards de dollars de nouveaux financements pour les énergies renouvelables d’ici 2024 afin d’assurer le raccordement au réseau des citadins africains et l’installation de systèmes solaires hors réseau dans les communautés isolées. Aujourd’hui encore, plus de 600 millions de Subsahariens sont privés d’électricité.

Mettre fin aux gaz torchés. Pendant la COP21, la Banque a annoncé que 45 États, compagnies pétrolières et autres entités avaient validé l’initiative « Zero Routine Gas Flaring by 2030 » visant à arrêter le brûlage de gaz à la torche sur les sites de production pétrolière. Le Nigéria — l’un des pays du monde où cette pratique est la plus répandue — a annoncé son intention de rejoindre cette initiative. Le rejet du gaz associé à la production de pétrole entraîne l’émission d’environ 350 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère chaque année.

Protéger les forêts et bâtir des paysages résilients. Des forêts et des paysages sains contribuent à absorber les excédents de CO2 et constituent des barrières naturelles pour protéger les communautés vulnérables. Pendant le Forum mondial des paysages, organisé en marge de la COP21, le Groupe de la Banque mondiale, l’Union africaine et le World Resources Institute ont annoncé l’Initiative africaine des paysages résilients (ARLI) qui cherche, entre autres, à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées et déboisées d’ici 2030. La Banque prévoit de mobiliser 1,6 milliard de dollars en faveur des forêts et des paysages résilients au titre de son Business plan pour le climat en Afrique. Elle a également annoncé son soutien à la deuxième étape de l’initiative de la Grande muraille verte, pour aider les pays d’Afrique, du Sénégal à l’Éthiopie, à endiguer la dégradation des terres et conforter ainsi les moyens de subsistance des populations, en mobilisant 1,9 milliard de dollars supplémentaires pour des projets en lien avec l’environnement et les ressources naturelles, l’agriculture, la gestion des risques de catastrophe, la protection sociale et le secteur de l’eau. Des lettres d’intention ont été signées avec le Mozambique et Madagascar pour l’achat de crédits carbone en appui aux moyens de subsistance dans les zones forestières.

Garantir des transports résilients et écologiques. Le secteur des transports, qui représente 23 % des émissions de CO2 dues à l’énergie, fait partie de la solution pour lutter contre le changement climatique. Pendant la COP21, le Groupe de la Banque mondiale s’est engagé avec sept autres grandes banques multilatérales de développement à accroître son assistance financière et technique aux pays mettant en œuvre des solutions de transport durables au titre de leur contribution nationale à la réduction des émissions. Ces huit institutions privilégieront les solutions sobres en carbone, continueront à harmoniser les outils et les indicateurs utilisés pour évaluer les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports et œuvreront au développement conjoint d’une approche systématique pour généraliser la résilience climatique dans ce secteur.

Accroître l’aide aux pays en stress hydrique. Le changement climatique exacerbe la pression sur les ressources en eau dans le monde. À Paris, la Banque mondiale a lancé un avertissement : dans seulement 35 ans, 40 % de la population mondiale vivra dans des pays où l’eau est une ressource rare, contre 28 % actuellement. Elle a annoncé vouloir renforcer son aide pour le financement de programmes hydriques en Inde, dans le bassin du Niger, au Maroc et au Kenya — dont un investissement de 500 millions de dollars à l’appui d’un programme d’un montant d’un milliard de dollars conçu par l’Inde pour améliorer la gestion de ses eaux souterraines.

Augmenter l’aide à l’amélioration des systèmes d’alerte précoce. La Banque mondiale s’est associée à la France et à la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophes et le relèvement (GFDRR) afin d’engager une nouvelle initiative, baptisée « Climate Risk and Early Warning Systems » (a), visant à mobiliser plus de 100 millions de dollars d’ici 2020. Il s’agit de combler les failles des services hydrologiques et météorologiques du monde entier et d’étendre les dispositifs existants, surtout dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires où les pauvres sont particulièrement exposés aux risques et conséquences d’événements climatiques extrêmes.

Mobiliser le secteur privé. Le secteur privé a joué un rôle particulièrement visible et actif lors de la COP21. Les dirigeants de nombreuses sociétés, des cimenteries aux nouvelles technologies, se sont engagés à réduire leur empreinte carbone, consommer plus d’énergies renouvelables et s’engager dans une gestion durable des ressources pour renforcer leur participation à la lutte contre le changement climatique. Des institutions financières ont annoncé des centaines de milliards de dollars d’investissement dans les 15 ans en faveur des énergies propres et de la maîtrise de l’énergie, appelant les gouvernements à mettre en place des régimes réglementaires stables et durables, y compris la tarification du carbone. En collaboration avec le World Business Council on Sustainable Development, IFC a participé à l’initiative Low Carbon Technology Partnership en faveur des énergies renouvelables, avec un objectif validé par les scientifiques de 1 500 GW supplémentaires d’énergies renouvelables à l’horizon 2030, dans laquelle les membres s’engagent à acquérir davantage d’énergies renouvelables et émettre des obligations vertes. IFC s’est également associé à des fournisseurs d’énergie, comme le français Engie, pour élargir l’accès à des énergies propres et durables pour les populations encore privées d’électricité.

Harmoniser la comptabilisation des gaz à effet de serre. Douze institutions financières internationales (la Banque asiatique de développement, la Banque africaine de développement, l’Agence française de développement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque européenne d’investissement, le Fonds pour l’environnement mondial, la Gulf International Bank, la National Investment Bank, la Nordic Environment Finance Corporation, la Banque interaméricaine de développement, la Société financière internationale et le Groupe de la Banque mondiale) ont annoncé adopter des approches communes de la comptabilisation des gaz à effet de serre pour leurs projets ayant trait à la maîtrise de l’énergie et aux énergies renouvelables. Elles pourront ainsi réduire les émissions associées à leurs portefeuilles d’investissement.

Intégrer le changement climatique. Enfin, un nombre sans précédent de grandes institutions financières s’est associé au Groupe de la Banque mondiale et à d’autres banques multilatérales de développement pour intégrer le changement climatique dans leurs opérations de financement et autres. Vingt-six institutions financières de pays développés et en développement, qui représentent ensemble un bilan supérieur à 11 000 milliards de dollars, ont signé des principes volontaires à cet effet (Principles to Mainstream Climate Action within Financial Institutions) (a), s’engageant à intégrer des considérations liées au changement climatique dans leurs activités d’investissement et de conseil.

En conclusion, la COP21 aura été une occasion historique pour le Groupe la Banque mondiale de travailler avec ses clients et ses partenaires à la recherche de solutions durables pour un développement économique résilient et sobre en carbone.


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