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NOTE 11 juin 2020

Programme Kandadji pour la mise en valeur des ressources hydriques dans le bassin du Niger

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Le contexte

Source de revenu pour 80 % de la population active du Niger, l’agriculture et l’élevage contribuent à hauteur de 40 % au PIB. Mais faute de recours systématique aux intrants et par manque d’infrastructures, comme les systèmes d’irrigation et les routes, la productivité et les rendements sont faibles. Vaste pays subsaharien situé au cœur du Sahel et essentiellement désertique, le Niger est irrigué par le fleuve du même nom, dont dépend la survie d’une grande partie de la population rurale. Mais celle-ci doit affronter les conséquences toujours plus manifestes du changement climatique, comme la récurrence des sécheresses et des inondations, ainsi que des pénuries chroniques d’aliments et d’énergie.

Le projet de construction du barrage de Kandadji, à 189 kilomètres au nord-ouest de la capitale Niamey, a pour finalité d’accroître la production de denrées alimentaires et d’électricité, stimuler les emplois et ouvrir des perspectives économiques au profit des familles et des communautés du Sahel.

MANQUE D’ACCES A L’ELECTRICITE, RAREFACTION DES RESSOURCES HYDRIQUES ET INSECURITE ALIMENTAIRE

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Le Niger a l’un des taux d’électrification les plus faibles du monde, avec seulement 10 % de sa population raccordée à l’électricité (et moins de 1 % en zones rurales). Des investissements considérables s’imposent pour remédier à cette situation. D’autant que le pays se situe au 189e et dernier rang de l’indice de développement humain du PNUD et au 155e rang sur 157 de l’indice du capital humain de la Banque mondiale.

L’extrême pauvreté est omniprésente, estimée à 41,5 % en 2019, et touche plus de 9 millions de personnes. L’accès à l’eau potable et à l’assainissement constitue également un défi important, en particulier en zones rurales où il atteint respectivement 44,2 % et 7 %. Par ailleurs, 42 % des enfants souffrent de retards de croissance entraînant des conséquences cognitives et physiques importantes qui risquent de limiter leur épanouissement futur. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, 51,7 % des Nigériens (soit 11,1 millions d’habitants) sont en situation d’insécurité alimentaire sévère, alors que la moyenne pour l’Afrique subsaharienne est de 25,1 % (chiffres 2016-18).

BÉNÉFICES ATTENDUS POUR LA POPULATION DU NIGER

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Le projet Kandadji viendra soutenir les efforts de réduction de la pauvreté dans le pays en apportant de l’électricité dans les habitations et dans les entreprises, mais aussi en améliorant la gestion du fleuve Niger. Une meilleure gestion du bassin versant permettra de renforcer les débits à la saison sèche et d’alimenter la ville de Niamey en eau.

Ce projet s’inscrit dans un programme plus vaste axé sur le développement des ressources en eau et la gestion durable des écosystèmes dans le bassin du Niger. Le barrage et son réservoir permettront d’irriguer jusqu’à 45 000 hectares de terres et, ce faisant, d’augmenter la production agricole, de renforcer la sécurité alimentaire et d’améliorer les conditions de vie des populations vivant en aval.

Grâce à la centrale hydroélectrique, il devrait par ailleurs permettre d’accroître la sécurité énergétique du pays. Enfin, il fournira de l’eau propre et potable aux populations vivant à proximité et créera des emplois, en particulier pour les jeunes et les femmes, en favorisant l’acquisition de nouvelles compétences et en soutenant les moyens de subsistance.


Le projet en bref

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Le barrage de Kandadji sera édifié sur le fleuve Niger à 187 en amont de la capitale Niamey et 489 kilomètres de la frontière avec le Nigéria, et à 60 kilomètres en aval de la frontière malienne.

 

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La première phase de construction du barrage a été engagée en mars 2019 et devrait s’achever fin 2025 ou en 2026, avec le remplissage du réservoir à une cote de 224 mètres au Niger. La seconde phase devrait débuter en 2026 et s’achever en 2031, avec une retenue à la cote de 228 mètres au Niger et au Mali.

 

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Le programme Kandadji donne lieu à de multiples enjeux environnementaux et sociaux qui nécessitent la mise en place de mesures d’atténuation et de compensation complexes.


Réinstallation des populations et restauration des moyens de subsistance

En plus du barrage proprement dit sur le fleuve Niger, le projet prévoit de construire de nouvelles routes d’accès, reconstruire la ville d’Ayérou et créer une dizaine de villages sur les rives de la future retenue d’eau.

Il contribuera en outre à fournir des solutions de stockage de l’eau le long du fleuve Niger pour couvrir les besoins en période de sécheresse, des possibilités d’irrigation, une source d’électricité renouvelable et des emplois pour les habitants du bassin.

Le programme de réinstallation de 9 000 personnes sur le site du barrage, puis la reconstruction prévue d’Ayérou et la réinstallation de 50 000 habitants dans la zone de la retenue représentent de nombreuses opportunités de développement pour les communautés locales pauvres, notamment à travers:

  • la construction de routes, le raccordement à l’électricité et à l’eau potable et le déploiement d’infrastructures et de services collectifs comme les écoles, les dispensaires et les marchés ;
  • la création de 8 000 hectares de périmètres irrigués pour les agriculteurs déplacés ;
  • la construction de plus de 10 000 nouveaux logements ;
  • des programmes extensifs de restauration des moyens de subsistance, agricoles et autres, y compris à travers des formations et des perspectives d’emploi liées aux activités de construction dans les sites de réinstallation des populations ;
  • l’amélioration des perspectives d’emploi, notamment pour les femmes et les jeunes ;
  • l’optimisation des infrastructures d’eau, qui contribueront à améliorer les résultats sur le plan de la santé et de l’éducation et, ce faisant, à renforcer le capital humain.

L’Agence du barrage de Kandadji (ABK) est en train de mettre en place, avec l’aide de la Banque mondiale, une cellule de gestion des plaintes pour pouvoir traiter au mieux les interrogations actuelles et futures entourant le projet.

Pour en savoir plus, rendez-vous à la section « Documents du projet »

Des stratégies actives de communication, des consultations avec la population et une assistance aux personnes déplacées pour pouvoir leur redonner et, si possible, améliorer les moyens de gagner leur vie sont vitales pour le bon déploiement du projet. Chargée de sa mise en œuvre, l’ABK s’est dotée dès 2017 d’une stratégie de communication vis-à-vis des populations locales, qui vient d’être actualisée. Celle-ci prévoit de diffuser et d’échanger régulièrement des informations, par le biais du site web de l’agence et des stations de radio locales soutenues par le projet, mais également lors de manifestions annuelles avec les organisations communautaires afin de favoriser une meilleure adhésion au projet.

Impact sur l’environnement

Les activités de régénération et de protection du fleuve Niger auront trois grands effets positifs :

  • une meilleure protection contre les inondations, des débits plus constants et un accès amélioré à l’eau en amont et en aval du barrage de Kandadji ;
  • la réduction des émissions de gaz à effet de serre en comparaison avec un projet thermique de même capacité avec, à la clé, un rejet moindre de polluants nocifs dans l’atmosphère ;
  • la préservation et le renforcement de la diversité biologique, grâce à la création de la réserve naturelle nationale de Kandadji et du sanctuaire des hippopotames.

En outre, l’étude d’impact et le plan de gestion environnemental et social réalisés pour le programme prévoient des mesures spécifiques pour regénérer les écosystèmes abritant la flore et la faune locales, et notamment :

  • la création de bourgoutières le long du fleuve, pour nourrir les hippopotames et le bétail ;
  • l’aménagement d’habitats permanents pour les hippopotames autour des îles qui seront créées une fois le réservoir rempli ;
  • la plantation d’eucalyptus ;
  • la création de zones de nidification pour l’avifaune ;
  • la création de passes à poissons pour les migrations ;
  • le contrôle de la prolifération des plantes aquatiques envahissantes.