La Mauritanie est un pays majoritairement désertique, avec de vastes étendues de terres pastorales et seulement 0,5 % de terres arables. Avec une population estimée à environ 5 millions d’habitants (2024), et une densité de 5 habitants par kilomètre carré, il s’agit d’un des pays les moins densément peuplés du monde avec plus de la moitié des Mauritaniens (61,3 %) vivant en zone urbaine (2024).
Contexte politique
La Mauritanie poursuit ses réformes institutionnelles et socio-économiques après la réélection du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani en juin 2024. Le cadre stratégique intitulé « Mon ambition pour la nation » s’articule autour de cinq piliers clés : la gouvernance institutionnelle, la résilience économique, le développement du capital humain, l’inclusion sociale et la sécurité.
Le pays est devenu un point de transit important dans les flux migratoires régionaux. Le gouvernement, en coordination avec ses partenaires internationaux, s’efforce de renforcer la gestion des migrations et d’assurer la protection des populations vulnérables. A la mi-2025, la Mauritanie accueillait plus de 169 000 réfugiés et 7 000 demandeurs d’asile, principalement originaires du Mali, le camp de réfugiés de Mbera constituant désormais le deuxième plus grand centre de population du pays.
Contexte social
Selon l’indice de capital humain (IHM) de la Mauritanie, un enfant né aujourd’hui devrait atteindre seulement 38 % de sa productivité potentielle à l’âge adulte. Le nombre d’années de scolarisation ajustées en fonction de l’apprentissage est en moyenne de 4,2 ans par enfant, et 25 % des enfants souffrent d’un retard de croissance.
Bien que les dépenses publiques dans ces secteurs restent relativement modestes, les réformes en cours et les programmes stratégiques ouvrent la voie à de meilleurs résultats. Les dépenses d’aide sociale sont relativement élevées (7,5 % du PIB), et les programmes de protection sociale existants atteignent 47 % du quintile le plus pauvre.
Économie
L’économie a ralenti à 6,3 % en 2024 (3,2 % par habitant), en raison de la baisse de la production extractive et de la consommation publique. Cette baisse a été partiellement contrebalancée par de solides investissements dans l’infrastructure de la RGT et de solides exportations. L’inflation a baissé à 2,5 % en 2024, contre 5,0 % en 2023, soutenue par la baisse des prix des denrées alimentaires et des carburants et une politique monétaire prudente.
Le déficit budgétaire s’est réduit à 1,2 % du PIB, sous l’effet de l’amélioration des recettes provenant de la numérisation de l’administration fiscale et de nouveaux prélèvements, ainsi que de la modération des dépenses courantes. La dette publique a diminué à 47,0 % du PIB, soutenue par la prudence budgétaire, la stabilité des taux de change, la baisse de la dette extérieure nominale et l’accélération de la croissance du PIB nominal. Le pays reste exposé à un risque modéré de surendettement, avec une marge de manœuvre pour renforcer les cadres de gestion de la dette.
À l’avenir, la croissance devrait ralentir à 5,3 % en 2025, avant de rebondir à une moyenne de 5,6 % sur 2026-27 à mesure que la production de gaz augmente. L’inflation devrait augmenter progressivement, et le taux de pauvreté pourrait augmenter légèrement en raison de la hausse de l’inflation, de la croissance démographique et du ralentissement de l’expansion agricole, ce qui souligne la nécessité d’interventions ciblées.
Le programme de réformes de la Mauritanie, qui comprend la modernisation budgétaire, la fiscalité adaptée au climat et la protection sociale adaptative, fournit une base pour relever les défis structurels. Il sera essentiel de poursuivre les efforts visant à diversifier l’économie, à approfondir les marchés de capitaux nationaux et à améliorer la gestion des finances publiques pour renforcer la résilience et faire en sorte que la croissance se traduise par des gains de bien-être plus larges.
Dernière mise à jour: oct. 09, 2025