Pays essentiellement désertique, la Mauritanie dispose de grandes étendues pastorales et de seulement 0,5 % de terres arables. Avec environ 4,8 millions d’habitants (2021) et une densité de 4 habitants au kilomètre carré, il s’agit de l’un des pays les moins densément peuplés d’Afrique. En outre, plus de la moitié des Mauritaniens (56 %) vit en zones urbaines (2021).
Situation politique
Le cycle politique de la Mauritanie prendra fin en milieu 2024. Nommé en août 2020, le Premier ministre Mohamed Ould Bilal pilote la mise en œuvre du programme prioritaire élargi du président Mohamed Ould Ghazouani. Ce programme, qui intègre le plan de riposte à la pandémie de COVID-19, met l’accent sur une reprise résiliente.
Situation économique
- La croissance s'est accélérée passant de 2,4 % en 2021 à 5,2 % en 2022, portée par l'augmentation des exportations du côté de la demande, et l'expansion du secteur agricole du côté de l'offre. La croissance économique pour 2023 devrait ralentir à 4,5 %, du fait d'une croissance plus faible dans le secteur extractif, causée par une baisse de la production de minerais de fer et d'or, ainsi qu'une production agricole plus faible. L'inflation annuelle moyenne a atteint 9,5 % en 2022 et devrait baisser à 8 % en 2023, avec la baisse des pressions extérieures sur les prix.
- Le solde budgétaire a enregistré un déficit de 3,5 % du PIB en 2022 par rapport à un excédent de 2,2 % du PIB en 2021. Le ratio de dette sur PIB est resté stable en 2022, autour de 49 %. Le rapport conjoint du FMI et de la Banque mondiale sur l'évaluation de la viabilité de la dette suggère que le risque global de surendettement et le risque de surendettement externe sont devenus modérés alors qu'ils apparaissaient élevés dans le précédent rapport. Cette évolution positive est due à une récente restructuration de la dette et à une amélioration continue de la gestion du risque budgétaire. Le déficit budgétaire devrait baisser pour atteindre 2,3 % du PIB en 2023, soutenu par un niveau de dépenses courantes plus faible, tandis que le ratio de dette sur PIB devrait augmenter légèrement à 49,6 %.
- Selon les estimations, le déficit du compte courant se serait creusé pour atteindre 13,9 % du PIB en 2022, en augmentation par rapport aux 8,1 % du PIB en 2021, entraîné par les prix élevés de l'énergie et des produits alimentaires à l'importation, et des prix à l'exportation plus bas. Le déficit devrait être financé par les investissements directs étrangers dans les industries extractives et des emprunts concessionnels.
Perspectives à moyen terme
Les perspectives à moyen terme sont largement favorables mais sujette à des risques baissiers. La croissance devrait atteindre 6,2 % du PIB en moyenne pour la période 2024-2025, avec le lancement de la production de gaz en 2024, et l'augmentation de l'investissement public. Le déficit budgétaire devrait progressivement se combler avec l'amélioration de la collecte des recettes et la baisse des dépenses liées aux subventions énergétiques. L'inflation moyenne devrait progressivement tomber à 5 % d'ici 2025, avec la chute des prix des matières premières sur les marchés internationaux. Parmi les risques, le prolongement du conflit russe en Ukraine pourrait avoir des retombées négatives supplémentaires sur les secteurs réel, budgétaire, et extérieur. Le maintien de prix élevés du pétrole et des produits alimentaires, associé à la volatilité des prix des matières premières à l'exportation présentent des risques supplémentaires qui pourraient ralentir l'activité économique et aggraver l'insécurité alimentaire. L'insécurité qui affecte le Sahel constitue un autre facteur de risque. La Mauritanie est également exposée à des cycles récurrents de sécheresse causés par le changement climatique, ce qui impacte la production agricole et les revenus des ménages.
Situation sociale
Les effets négatifs de la pandémie sur l’économie ont rejailli sur le marché du travail ainsi que sur les conditions de vie et le bien-être de la population. La COVID a entraîné une hausse du taux d'extrême pauvreté, qui devrait atteindre 6,3 % en 2022 selon les estimations.
Selon l’indice de capital humain de la Mauritanie, un enfant qui vient au monde aujourd’hui n’atteindra que 38 % de sa productivité à l’âge adulte. Le nombre d’années de scolarité corrigées en fonction des acquis est de 4,2 par enfant en moyenne, tandis que 23 % des enfants souffrent d’un retard de croissance dans un contexte de dépenses publiques de santé et d’éducation relativement faibles. À 7,5 % du PIB, les dépenses d’assistance sociale sont élevées pour la région et les dispositifs actuels de protection sociale concernent 47 % du quintile le plus pauvre, soit l’une des meilleures couvertures régionales (voir également la rubrique « Résultats »).
Dernière mise à jour: mars 20, 2023