Pays côtier de l'Afrique de l'Ouest, la Guinée comptait 14,53 millions d'habitants en 2024. L'agriculture, premier employeur de revenus, assure les revenus de 57 % des ménages ruraux et emploie 52 % de la main-d'œuvre, et joue un rôle clé dans la réduction de la pauvreté.
L'exploitation minière est une source majeure de revenus et de recettes d'exportation, mais sa croissance présente des risques environnementaux et peut limiter le développement de secteurs non miniers essentiels à la création d'emplois et à une croissance inclusive. Des problèmes tels que le chômage des jeunes et les inégalités entre les sexes demeurent.
Une approche intégrée combinant développement économique, inclusion sociale et réformes de la gouvernance sera essentielle pour diversifier l'économie, promouvoir une croissance durable et réduire la pauvreté.
Contexte politique
L'élection présidentielle est prévue pour le 28 décembre 2025, à la suite du référendum constitutionnel organisé le 21 septembre 2025, qui a été confirmé par la Cour constitutionnelle. Le nouveau texte a été approuvé par 89,4 % des votants avec un taux de participation de 86,4 % des 6,7 millions d'électeurs inscrits.
La Constitution introduit d'importantes réformes, notamment l'extension du mandat présidentiel de cinq à sept ans avec une limite de deux mandats, un Parlement bicaméral avec 147 députés et 87 sénateurs – soit un tiers du Sénat nommé par le président – et un quota de 30 % de femmes aux postes électifs et de direction. Il établit également une double autorité électorale, le Conseil électoral national pour la supervision stratégique et la Direction nationale des élections pour les opérations techniques, et modernise le cadre électoral grâce à la mise à jour de l'inscription des électeurs, des règlements de candidature, des règles de vote par procuration et de la participation des autorités locales. La constitution et un code électoral ont été promulgués par le président de la République le 27 septembre 2025.
Économie
Après avoir légèrement fléchi à 5,4 % en 2024 (2,9 % par habitant), la croissance devrait s'accélérer à 7,5 % en 2025, sous l'effet d'améliorations sectorielles généralisées. L'exploitation minière reste robuste : les volumes d'exportation de bauxite ont bondi de 31 % en glissement annuel au premier semestre 2025 avec le démarrage de la production de nouvelles entreprises. La croissance dans le secteur non minier s'est également accélérée, soutenue par l'augmentation des investissements publics et les retombées de la réévaluation 2025 de l'indice des salaires des fonctionnaires.
L'inflation a ralenti à 2,5 % entre janvier et avril 2025, contre 5,1 % en 2024, sous l'effet du ralentissement de l'inflation dans les transports et les denrées alimentaires. L'augmentation du PIB réel par habitant, associée à la baisse de l'inflation alimentaire, devrait réduire le taux de pauvreté (<4,20 dollars par jour, PPA de 2021) à 23,5 % en 2025 (contre 28,4 % en 2024).
Malgré une hausse significative des recettes, le déficit budgétaire ne devrait que légèrement se réduire à 4,6 % du PIB en 2025 (contre 4,8 % en 2024), sous l'effet de l'augmentation des dépenses d'investissement et de la consommation publique, qui portera légèrement la dette à environ 44,2 % du PIB en 2025.
La croissance devrait s'accélérer pour atteindre 10,4 % en moyenne en 2026-2027, tirée par l'exploitation minière, qui devrait progresser de 24,5 % en moyenne par an avec le démarrage des exportations de minerai de fer en 2026. La croissance hors mines devrait légèrement augmenter, passant de 5,6 % en 2025 à une moyenne de 5,8 % en 2026-2027, soutenue par la consommation et l'investissement public.
L'inflation devrait rester modérée, à 3 % en 2026-2027. Le déficit budgétaire devrait rester quasiment inchangé, s'établissant en moyenne à 4,5 % du PIB en 2026-2027, tandis que le ratio dette/PIB s'établit en moyenne à 44,3 %.
Les risques à la baisse incluent l'incertitude quant au calendrier de la transition politique, qui pourrait déclencher l'instabilité sociale et retarder les réformes ; la détérioration de la liquidité du secteur financier qui pourrait freiner la croissance dans le secteur non minier ; des conditions météorologiques défavorables perturbant les infrastructures et la production ; et les chocs négatifs liés au commerce mondial, à la demande et aux prix des produits de base. En revanche, une mise en œuvre plus rapide des réformes pourrait accélérer la croissance.
Dernière mise à jour: 08 oct. 2025