La République centrafricaine (RCA) est un pays enclavé peu peuplé situé au cœur du continent africain d’une superficie de 623 000 km². Malgré ses abondantes ressources naturelles (470 sites miniers dont les principales ressources sont le pétrole, l'or et le diamant), il reste l'un des pays les plus pauvres et les plus fragiles du monde. Le pays a connu plus de deux décennies de crises récurrentes, les plus notables étant la prise du pouvoir en 2013 par la coalition Séléka et la dernière flambée de violence provoquée par la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) en décembre 2020.
Avec un score de 0,26 en 2020, la RCA se classe au 191e rang sur 193 pays en 2022 selon l'indice de capital humain et l'indice de développement humain. Si le pays dispose d'un potentiel agricole important et de vastes étendues forestières, la population n'a pas encore bénéficié de manière significative de ces dotations.
Contexte politique
L'Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA), signé le 6 février 2019 avec 14 groupes armés, continue de servir de principale feuille de route pour la recherche d'une paix et d'une stabilité à long terme, même si certains groupes affiliés à la CPC se sont retirés de l'accord en décembre 2020.
La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), à travers la Feuille de route de Luanda, a contribué à certains progrès dans le désarmement, la démobilisation, la réintégration et la réinsertion (DDRR) des combattants de la CPC. La dissolution de neuf des 14 groupes armés signataires en 2023 devrait soutenir les efforts en faveur de la paix et de la stabilité. L'avancement de la mise en œuvre de la feuille de route de Luanda reste essentiel pour faire avancer le processus DDRR. Une nouvelle constitution a été adoptée en août 2023 et des élections générales sont prévues en 2025.
Économie
L'économie centrafricaine montre des signes de reprise, avec une croissance projetée à 2,1 % en 2025, un taux qui reste inférieur au taux de croissance démographique (3,1 %). L'activité économique devrait être soutenue par l'amélioration de l'approvisionnement en carburant d'ici fin 2024 — grâce à un don exceptionnel de diesel — et la reprise du secteur des télécommunications. Néanmoins, les pénuries chroniques d'électricité, exacerbées par une capacité de production limitée et un manque d'investissements privés, devraient continuer à entraver la reprise, en particulier à Bangui. Le déficit budgétaire devrait se creuser pour atteindre 4,9 % du PIB en 2024, tandis que la dette publique devrait atteindre 60,7 % du PIB. La pauvreté touche environ 71 % de la population, et pourrait s'aggraver après le retrait prévu de l'USAID début 2025. La stabilité macroéconomique dépend de la mise en œuvre de réformes structurelles et du soutien continu des partenaires de développement.
En 2021, la dernière enquête auprès des ménages disponible a révélé que 65,7 % de la population vivait en dessous du seuil international d'extrême pauvreté de 2,15 dollars (PPA de 2017) par personne et par jour. La pauvreté non monétaire est répandue, les ménages étant plus touchés par les privations en matière d'assainissement (69,9 %) et d'électricité (87,7 %) que par la pauvreté monétaire.
La RCA a les besoins humanitaires les plus élevés par habitant, avec 436 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays et environ 680 000 réfugiés et demandeurs d'asile en janvier 2025.
La mortalité maternelle est l'une des plus élevées (835 pour 100 000 naissances vivantes) et le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est le sixième plus élevé au monde (116 pour 1 000 naissances vivantes). La malnutrition chronique touche 38 % des enfants de moins de cinq ans. Le taux de fécondité est de six naissances par femme. Le pays se classe parmi les moins performants en matière d'indicateurs de l'éducation.
Dernière mise à jour: 06 oct. 2025