Défi
La gestion de l’eau et de l’assainissement est une composante importante du tissu économique et social de la province du Jiangsu, en Chine. Mais les pénuries d’eau, la rareté de cette ressource et la pollution agissaient comme autant de freins à une croissance économique sans exclus. D’autant que le secteur de l’eau potable et de l’assainissement était très fragmenté et peu efficace. En juillet 2007, la pollution des eaux de surface a même provoqué une prolifération d’algues dans des sources essentielles pour la population, obligeant la ville à fermer d’urgence son réseau d’approvisionnement. Pour satisfaire la demande, les autorités municipales ont dû puiser dans les aquifères mais les prélèvements, trop importants, ont entraîné des infiltrations d’eau de mer dans les zones côtières.
Critique, la situation a encore été aggravée par l’incapacité des grandes villes de la province à offrir des services de traitement des eaux usées. Dans de nombreux quartiers urbains et dans les zones rurales adjacentes, les populations n’avaient tout bonnement pas accès aux égouts ou avaient des systèmes d’adduction d’eau inadéquats.
Pour améliorer la situation environnementale et les performances économiques, il est apparu indispensable d’améliorer les services d’alimentation en eau potable et d’assainissement et donc d’investir dans le renforcement des capacités institutionnelles et financières des secteurs concernés.
Démarche
Le Projet d’adduction d’eau et d’assainissement du Jiangsu prévoyait des interventions visant à améliorer la qualité des eaux de surface (lacs, cours d’eau, canaux…). Comme il s’agissait également de renforcer la viabilité de l’ensemble du système d’approvisionnement, le projet avait pour objectif d’appuyer la mise en œuvre du plan d’approvisionnement intégré des villes et des campagnes de la province du Jiangsu et de soutenir des investissements censés renforcer durablement les capacités institutionnelles et financières et permettre une extension des réseaux d’eau municipaux. Le projet entendait aussi favoriser à terme l’essor de services d’alimentation en eau et d’assainissement grâce à une stratégie ambitieuse de gestion des ressources hydriques. L’intégration et le regroupement des services pour desservir durablement les populations urbaines et rurales figuraient au cœur du projet.
Le projet concernait une ville sous-provinciale (Nanjing), deux villes-préfectures (Yancheng et Zhenjiang) et deux villes-districts (Danyang et Taixing), où se répartissaient sept unités d’exécution. Pour mobiliser des moyens financiers en appui à la sécurité et la qualité de l’eau, le projet a prévu une remise à plat complète des tarifs de l’eau et de l’assainissement à l’échelle de toute la province. D’une manière générale, il s’est attaché à améliorer l’efficacité des services d’eau et d’assainissement dans le Jiangsu et, parallèlement, à réduire les rejets polluants dans les cours d’eau.
Résultats
Le projet (2009-15) a bénéficié directement à 4 769 000 personnes et 78 villes et villages, à travers notamment des interventions institutionnelles et une assistance technique. Il a eu pour principaux effets d’améliorer l’efficacité des services d’eau et d’assainissement ainsi que les normes de qualité de l’eau. Grâce au renforcement et au développement des capacités institutionnelles à l’échelle de la province, l’optimisation de la collecte des eaux usées et la surveillance de l’environnement, le projet a directement contribué à améliorer les services d’eau potable et d’assainissement :
- extension des services d’eau et d’assainissement fonctionnant 24 heures sur 24 à 84 villes rurales, entraînant une hausse des ventes d’eau et, partant, des recettes ;
- dans les villes couvertes par le projet, le taux de couverture du réseau d’adduction d’eau a atteint 99,8 % ;
- dans les villes couvertes par le projet, la part de l’eau non facturée a été ramenée en moyenne de 27 à 22 % ;
- dans les villes couvertes par le projet, la couverture des services d’assainissement a atteint 95 % ;
- les rejets polluants dans les cours d’eau du Jiangsu ont été ramenés à 60 729 tonnes par an de charges de demande biochimique en oxygène dans les eaux résiduaires des localités faisant partie du périmètre du projet ;
- l’introduction d’un système d’information géographique avec ses fonctionnalités de cartographie et de suivi a permis d’améliorer la performance opérationnelle du réseau de distribution d’eau.