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publication 10 décembre 2021

Plan d’action régional pour agir contre la violence basée sur le genre dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord

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Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), les femmes et les filles sont particulièrement exposées à diverses formes de violence basée sur le genre. Au cours de leur existence, pas moins de 40 % des femmes de cette région subissent de la part d’un partenaire intime des violences physiques ou sexuelles. Ces formes de violence s’étendent aux violences exercées par un partenaire intime, aux violences sexuelles exercées par une personne autre que le partenaire, aux féminicides, aux mariages précoces, aux mariages d’enfants, aux mutilations génitales féminines, aux excisions et au harcèlement sexuel. La pandémie de COVID-19 a exacerbé ces risques de violence et rendu l’accès aux services plus compliqué pour les survivantes. Ces défis sont par ailleurs accentués dans les pays en situation de conflits ou de fragilité, entraînant un degré accru de violences, notamment les sévices sexuels et les mariages forcés, ainsi qu’une désorganisation des prestations de services.

Malgré certaines améliorations sur le plan politique et juridique, des freins majeurs à une prévention et à une riposte efficaces perdurent, notamment des lacunes d’ordre juridique et politique, l’indigence des capacités institutionnelles et l’inadéquation de la protection et des services offerts aux survivantes. Certes, les États ont, dans leur majorité, signé des conventions et des traités internationaux en matière de droits humains et annoncé des mesures pour transposer leurs engagements dans les textes de loi et au cœur des stratégies et des plans d’action nationaux, mais, dans la pratique, les progrès sont restés lents et insuffisants. Pour les survivantes et les personnes exposées, les normes et comportements sociaux discriminatoires continuent de peser lourdement.

Sur le plan individuel et collectif, la violence basée sur le genre laisse de profondes séquelles et le coût de l’inaction est élevé. Ces formes de violence peuvent vivement affecter la santé et le bien être des femmes et provoquer un traumatisme psychologique. À l’échelle d’une société, le tribut à payer est lourd : le capital humain des survivantes peut s’étioler, leur participation au marché du travail et aux activités civiques se réduisant. Selon des estimations datant d’avant la pandémie de COVID-19, les coûts associés à la violence basée sur le genre pourraient représenter jusqu’à 3,7 % du PIB dans certains pays, soit une proportion deux fois plus élevée que le budget consacré à l’éducation dans de nombreux pays.

Pour combattre plus efficacement les différentes facettes des violences aux femmes, la Banque mondiale lance un Plan d’action régional au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Ce plan d’action recense des recommandations concrètes destinées à prévenir la violence basée sur le genre et à y remédier. Les recommandations s’articulent autour de trois axes : i) données et connaissance, ii) concertation en matière de politiques, et iii) engagement opérationnel. Les diagnostics par pays du rapport servent à analyser la prévalence, les progrès et les lacunes en matière de prévention et de riposte face à ces violences. Le rapport présente de manière succincte l’examen rigoureux des interventions de la Banque mondiale au sein de la région MENA, entre meilleures pratiques et enseignements. L’action de la Banque Mondiale dans la région MENA, assortie d’exemples tirés d’autres régions, constitue la pierre angulaire des initiatives à venir, sur laquelle reposeront les principes clés d’une stratégie globale de prévention et d’action. Des initiatives visant à infléchir les normes et les comportements sociaux jalonnent chacune des recommandations à suivre.

À travers ce Plan d’action régional, nous souhaitons nous mobiliser afin d’intensifier notre travail sur le terrain et inscrire la violence basée sur le genre au rang des priorités politiques de la région.

Rapport intégral en anglais