Skip to Main Navigation
COMMUNIQUÉS DE PRESSE25 juin 2025

L’accès à l’énergie s’est amélioré, mais un soutien financier international reste nécessaire pour stimuler les progrès et réduire les disparités

Un nouveau rapport appelle à un soutien financier accru et mieux ciblé pour les énergies renouvelables décentralisées afin d’atteindre 666 millions de personnes vivant dans des zones rurales et vulnérables des pays en développement.

Washington, New York, Paris, Genève, Abou Dhabi, 25 juin 2025 – Tracking SDG 7: The Energy Progress Report 2025 révèle qu’environ 92 % de la population mondiale dispose désormais d’un accès de base à l’électricité. Bien qu’il s’agisse d’une amélioration depuis 2022, année qui avait vu pour la première fois en une décennie une baisse du nombre de personnes sans accès de base, plus de 666 millions de personnes restent encore privées d’électricité, ce qui montre que le rythme actuel est insuffisant pour atteindre un accès universel d’ici 2030. L’accès à la cuisson propre progresse, mais à un rythme inférieur à celui observé dans les années 2010, les efforts étant freinés par les revers liés à la pandémie de Covid-19, aux chocs sur les prix de l’énergie et aux crises de la dette.

Publié aujourd’hui, ce rapport annuel qui suit les progrès vers l’Objectif de développement durable (ODD) 7 met en lumière le rôle des énergies renouvelables décentralisées (une combinaison de mini-réseaux et de systèmes solaires hors réseau) pour accélérer l’accès, puisque la population non connectée vit majoritairement dans des zones reculées, fragiles et à faibles revenus. . Rentables et rapidement évolutives, les solutions décentralisées permettent d’atteindre ces communautés rurales.

Ces solutions décentralisées sont également nécessaires pour accroître l’accès à la cuisson propre. On estime à 1,5 milliard le nombre de personnes vivant en zones rurales sans accès à des moyens de cuisson propres. L’utilisation de technologies propres hors réseau, telles que les installations domestiques de biogaz et les mini-réseaux facilitant la cuisson électrique, peut offrir des solutions permettant de réduire les impacts sanitaires causés par la pollution de l’air domestique. Plus de 2 milliards de personnes dépendent encore de combustibles polluants et dangereux, tels que le bois de feu et le charbon, pour leurs besoins en cuisson.

Des progrès notables ont été réalisés sur plusieurs indicateurs. Les flux financiers internationaux vers les pays en développement en soutien à l’énergie propre ont augmenté pour la troisième année consécutive, atteignant 21,6 milliards de dollars américains en 2023. La capacité installée en énergies renouvelables par habitant a continué d’augmenter d’année en année, atteignant un nouveau record de 341 watts par habitant dans les pays en développement, contre 155 watts en 2015.

Cependant, les disparités régionales persistent, ce qui indique qu’un soutien particulier est nécessaire pour certaines régions en développement. En Afrique subsaharienne – qui accuse un retard sur la plupart des indicateurs — le déploiement des énergies renouvelables s’est rapidement étendu, mais reste limité à une capacité installée moyenne de 40 watts par habitant, soit seulement un huitième de la moyenne des autres pays en développement. Quatre-vingt-cinq pour cent de la population mondiale n’ayant pas accès à l’électricité vivent dans cette région, tandis que quatre familles sur cinq n’ont pas accès à des solutions de cuisson propre. De plus, le nombre de personnes privées d’un accès à la cuisson propre dans la région continue d’augmenter, au rythme de 14 millions de personnes par an.

Le rapport identifie le manque de financements suffisants et abordables comme une cause clé des inégalités régionales et du rythme lent des progrès. Pour consolider les progrès réalisés jusqu’à présent et éviter tout recul en matière d’accès à l’électricité et à la cuisson propre face aux risques émergents sur les marchés mondiaux, le rapport appelle à un renforcement de la coopération internationale entre les secteurs public et privé afin d’intensifier le soutien financier aux pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne. Les actions urgentes comprennent des réformes dans les prêts multilatéraux et bilatéraux pour augmenter la disponibilité des capitaux publics, une mobilisation accrue de financements concessionnels, de subventions et d’instruments de gestion des risques, une meilleure tolérance au risque de la part des donateurs, ainsi qu’une planification énergétique nationale et une régulation adaptées.
 

Principaux résultats des indicateurs clés

  • Presque 92 % de la population mondiale a désormais accès à l’électricité, dont près de 310 millions ont obtenu l’accès depuis 2015, ce qui laisse plus de 666 millions de personnes sans électricité en 2023. Parmi les 20 pays présentant les plus grands déficits d’accès à l’électricité en 2023, dix-huit se trouvent en Afrique subsaharienne. La plus forte progression entre 2020 et 2023 a eu lieu en Asie centrale et méridionale, où les deux régions ont fait des avancées significatives vers un accès universel à l’électricité, réduisant leur déficit d’accès de base de 414 millions en 2010 à seulement 27 millions en 2023.
  • Peu ou pas de changement a été observé concernant l’accès aux combustibles et technologies propres pour la cuisson entre 2022 et 2023. Bien que la part de la population mondiale y ayant accès  soit passée de 64 % en 2015 à 74 % en 2023, environ 2,1 milliards de personnes dépendent encore de combustibles et technologies polluants. Si les tendances actuelles se maintiennent, seulement 78 % de la population mondiale aura accès à une cuisson propre d’ici 2030.
  • En 2022, la part mondiale des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie (CFBE) était de 17,9 %, la CFBE continuant d’augmenter progressivement. La capacité installée en énergies renouvelables a atteint 478 watts par habitant en 2023, soit une croissance de près de 13 % par rapport à 2022. Toutefois, ces progrès restent insuffisants pour atteindre les objectifs internationaux en matière de climat et de développement durable. De plus, des disparités importantes persistent. Malgré l’extension de la capacité renouvelable, les pays les moins avancés et l’Afrique subsaharienne ne disposaient que de 40 watts par habitant en capacité installée, contre plus de 1 100 watts pour les pays développés.
  • L’efficacité énergétique mondiale a connu un progrès lent ces dernières années. La tendance mondiale montre que l’intensité énergétique primaire — le rapport entre la consommation totale d’énergie et le produit intérieur brut — a diminué de 2,1 % en 2022. Bien qu’il s’agisse d’une amélioration plus de quatre fois supérieure au faible taux de 0,5 % enregistré en 2021, cela reste insuffisant pour atteindre la cible initiale de l’ODD 7.3. À l’avenir, l’intensité énergétique devra s’améliorer en moyenne de 4 % par an.
  • Les flux financiers publics internationaux vers les pays en développement pour soutenir l’énergie propre ont augmenté de 27 % en 2022, atteignant 21,6 milliards de dollars américains en 2023. Toutefois, le rapport révèle que  ces pays ont reçu moins de financements en 2023 qu’en 2016, année où les engagements avaient atteint un pic à 28,4 milliards de dollars américains. Malgré une diversification progressive, les financements restent concentrés, seuls deux pays d’Afrique subsaharienne figurant parmi les cinq principaux bénéficiaires. Les instruments basés sur la dette ont représenté la majeure partie de l’augmentation des flux publics internationaux en 2023, soit 83 %, tandis que les subventions ne représentaient que 9,8 % des flux.

Le rapport sera présenté aux décideurs lors d’un événement spécial de lancement le 16 juillet 2025, dans le cadre du Forum politique de haut niveau sur le développement durable à New York, qui suit les progrès des ODD.


CITATIONS

Fatih Birol, Directeur exécutif, Agence internationale de l’énergie (AIE)

« Malgré les progrès observés dans certaines régions du monde, l’extension de l’accès à l’électricité et à la cuisson propre reste désespérément lente, en particulier en Afrique. Cela contribue à des millions de décès prématurés chaque année liés à l’inhalation de fumées, et freine les opportunités de développement et d’éducation. Un investissement accru dans l’approvisionnement en électricité et en solutions de cuisson propre est absolument nécessaire, y compris un soutien pour réduire le coût du capital des projets. »
 

Francesco La Camera, Directeur général de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA)

« Les énergies renouvelables ont connu une croissance record ces dernières années, rappelant au monde leur accessibilité, leur évolutivité et leur rôle dans la réduction de la pauvreté énergétique. Mais nous devons accélérer les progrès  en cette période critique. Cela implique de surmonter des défis, notamment les lacunes en matière d’infrastructures. Le manque de progrès, en particulier sur les infrastructures, reflète un accès limité au financement. Bien que les flux financiers internationaux en soutien à l’énergie propre vers les pays en développement aient augmenté pour atteindre 21,6 milliards de dollars américains en 2023, seules deux régions du monde en ont réellement bénéficié . Pour combler les écarts d’accès et d’infrastructures, nous avons besoin d’une coopération internationale renforcée afin d’accroître les financements abordables et les capitaux orientés vers l’impact en faveur des pays les moins avancés et en développement. »
 

Stefan Schweinfest, Directeur, Division de la statistique des Nations Unies

« Le rapport de cette année montre qu’il est temps de nous unir pour renforcer les acquis et intensifier nos efforts. Malgré les progrès réalisés dans l’augmentation de la production d’électricité à partir de sources renouvelables, qui représente désormais près de 30 % de la consommation mondiale d’électricité, l’utilisation des énergies renouvelables pour d’autres usages énergétiques reste stagnante. Bien que l’intensité énergétique se soit améliorée en 2022, les progrès globaux restent faibles, mettant en péril la croissance économique et les objectifs d’efficacité énergétique convenus lors de la COP28. Le temps presse. Les conclusions du rapport de cette année doivent servir de point de ralliement pour mobiliser rapidement les efforts et les investissements, afin qu’ ensemble, nous assurions un accès à une énergie durable pour tous d’ici 2030. »

Guangzhe Chen, Vice-président chargé des infrastructures, Banque mondiale

« À l’approche du cap des cinq ans pour atteindre les objectifs de l’ODD7, il est impératif d’accélérer le déploiement des connexions électriques, en particulier en Afrique subsaharienne, où résident 85% des 666 millions de personnes sans accès. Dans le cadre du mouvement Mission 300, 12 pays africains ont lancé des pactes énergétiques nationaux, s’engageant à des réformes substantielles pour réduire les coûts de production et de transmission, et à intensifier les solutions d’énergie renouvelable décentralisée. Des initiatives comme celle-ci réunissent les gouvernements, le secteur privé et les partenaires de développement dans un effort collaboratif. »
 

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS)

« Les mêmes polluants qui empoisonnent notre planète empoisonnent également les populations, contribuant à des millions de décès chaque année dus aux maladies cardiovasculaires et respiratoires, en particulier chez les plus vulnérables, y compris les femmes et les enfants », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Nous avons impérativement besoin d’intensifier les actions et les investissements dans des solutions de cuisson propre pour protéger la santé des populations et de la planète — dès maintenant et pour l’avenir. »


À propos du rapport

Ce rapport est publié par les agences gardiennes de l’ODD 7 : l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), la Division de la statistique des Nations unies (UNSD), la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il vise à fournir à la communauté internationale un tableau de bord global pour suivre les progrès en matière d’accès à l’énergie, d’efficacité énergétique, d’énergies renouvelables et de coopération internationale afin de faire avancer l’ODD 7.

L’édition de cette année a été présidée par l’IRENA.  

Le rapport est téléchargeable à l’adresse suivante : https://trackingsdg7.esmap.org/

Le financement du rapport a été assuré par le Programme d’assistance à la gestion du secteur de l’énergie (ESMAP) de la Banque mondiale.
 

Contacts presse

AIE : Oliver Joy, Oliver.JOY@iea.org
IRENA : Nanda Febriani Moenandar, nmoenandar@irena.org
UNSD : Pragati Pascale (UNDESA), pascale@un.org 
Banque mondiale : Lucie Blyth (ESMAP), lblyth1@worldbankgroup.org
OMS : mediainquiries@who.int, Paul Safar, safarp@who.int

Blogs

    loader image

Nouveautés

    loader image