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COMMUNIQUÉS DE PRESSE07 mars 2022

Djibouti : des signes de reprise sur fond de difficultés et d’incertitudes

DJIBOUTI, 7 mars 2022 – Le bâtiment et les travaux publics sont appelés à rester les principaux moteurs de croissance de l’économie djiboutienne, selon un nouveau rapport publié par la Banque mondiale. L'édition « hiver 2021 » du Bulletin de conjoncture pour Djibouti inaugure une série de publications semestrielles visant à analyser les tendances du développement dans le pays et les obstacles rencontrés. 

Publié en anglais sous le titre Navigating through the Pandemic and Regional Tensions (Traverser la pandémie et les tensions régionales), ce rapport fait le point sur les évolutions économiques récentes de Djibouti et ses perspectives macroéconomiques. D’après les estimations, l'activité économique djiboutienne se serait remise de la crise de la COVID-19, avec une prévision de croissance à 5,1 % pour 2021, contre 0,5 % en 2020, soit le plus faible taux de la décennie. Le rebond économique a toutefois pâti d'une baisse de la demande de services logistiques de la part de l'Éthiopie au cours du second semestre de 2021. 

Le rapport met en évidence une augmentation de l'inflation à 2,6 % en octobre 2021, du fait des répercussions de la hausse des cours internationaux des produits de base et de tensions sur la demande liées à la reprise. Les finances publiques devraient rester sous pression. Le déficit budgétaire global s'est creusé, passant de 0,5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2019 à 1,6 % en 2021. Le compte courant serait passé d'un excédent de 11,6 % du PIB en 2020 à un déficit de 1 % en 2021, sous l'effet d'une croissance des importations de biens et de services supérieure à celle des exportations. La participation de Djibouti à l'Initiative de suspension du service de la dette mise en place par le G20 a toutefois permis au pays de constituer des réserves budgétaires en 2020 et 2021 grâce à la réduction de ses besoins de financement.

« Comme de par le monde, la COVID-19 a anéanti des années de progrès économique et social à Djibouti, observe Boubacar-Sid Barry, représentant résident de la Banque mondiale à Djibouti. À cela s'ajoute l'instabilité grandissante dans la Corne de l'Afrique, exacerbant les difficultés socio-économiques auxquelles sont confrontés les plus pauvres et les plus vulnérables. Dans un tel contexte, les autorités sont appelées à poursuivre les efforts de réforme pour mettre le pays sur la voie d'une reprise économique durable, inclusive et tirée par le secteur privé. »

L'un des principaux risques pour le redressement du pays serait un conflit prolongé en Éthiopie, souligne le rapport. Même si beaucoup d'incertitudes demeurent, le rapport envisage deux scénarios à moyen terme : une résolution pacifique du conflit dans les six mois et un conflit qui se prolonge jusqu'en décembre 2022. En fonction de ces deux scénarios, la croissance du PIB réel en 2022 pourrait s’établir respectivement à 4,3 % et 2,7 %.

Enfin, le rapport examine également la manière dont la COVID-19 a pesé sur le marché du travail et le bien-être des ménages, les plus pauvres étant les plus durement frappés. L'analyse repose sur des données à haute fréquence produites par la Banque mondiale et l'Institut national des statistiques de Djibouti. Même si les indicateurs de bien-être, comme la sécurité alimentaire, laissent entrevoir un redressement, les populations vulnérables et marginalisées doivent faire l'objet d'une attention particulière pour sortir plus fort de la crise.

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