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COMMUNIQUÉS DE PRESSE 05 septembre 2019

Note de conjoncture économique de Madagascar : réformer les subventions aux prix du carburant pour financer des politiques plus inclusives

ANTANANARIVO, 5 septembre 2019 – La croissance de l’économie malgache est restée forte en 2018, affichant un taux de 5,2 % et se situant au-dessus de la moyenne régionale et mondiale. Pour la cinquième année consécutive, le taux de croissance économique a excédé le taux de croissance démographique estimé à 2,7 %. Telles sont les principales conclusions de la dernière note de conjoncture économique publiée par la Banque mondiale.

Publication semestrielle, le rapport fait le point sur les développements économiques récents de Madagascar et présente les perspectives économiques à moyen terme. Il souligne qu’une combinaison de conditions macroéconomiques favorables, telles qu’une inflation plus faible, un déficit budgétaire maîtrisé et un niveau adéquat de réserves internationales, a contribué à soutenir la croissance. L’étude table sur des perspectives positives avec une croissance qui devrait atteindre 5,2 % en 2019, une tendance qui devrait se poursuivre à moyen terme.

« Le principal défi consiste à mieux redistribuer les fruits de cette croissance à l’ensemble de la population pour que Madagascar puisse avancer sur la voie de la réduction de la pauvreté », souligne Jan Kappen, responsable par intérim des opérations de la Banque mondiale à Madagascar. « Il est essentiel, à cet égard, d’accroître l’accès à une énergie fiable, durable et abordable, au crédit et aux infrastructures. Il est également important d’améliorer l’accès aux marchés pour les agriculteurs. Enfin, il faudrait investir durablement dans le capital humain de la prochaine génération en améliorant les services d’éducation, de santé et de protection sociale. » 

Intitulé « Gestion du prix du carburant », le rapport consacre un chapitre spécial aux subventions aux prix à la pompe afin d’éclairer le débat public actuel sur la tarification du carburant à Madagascar. Le gouvernement malgache a mis en place différents mécanismes de tarification du prix du carburant afin d’atténuer l’impact de la hausse des prix internationaux du pétrole sur le marché domestique. Mais le rapport montre que ces subventions sont très coûteuses pour l’État et qu’elles bénéficient pour l’essentiel aux plus riches, qui consomment davantage de produits pétroliers.

« Les efforts du Gouvernement pour poursuivre la réforme de la tarification du carburant sont louables, le but étant de garantir que le carburant soit abordable et l’approvisionnement fiable, sans que l'État ait à en supporter les coûts », avance Natasha Sharma, auteure principale du rapport. « L’option du mécanisme d’ajustement automatique des prix offrirait la possibilité à l’État de ne pas subventionner le carburant. Mais cette option devrait être accompagnée de mesures afin d’atténuer les effets des prix élevés et volatiles du carburant sur les pauvres. »

Pour réduire les prix à la pompe, le gouvernement devrait en outre réduire les coûts fixes d’importation et de distribution des carburants (tels que les coûts d'approvisionnement, les frais de stockage et de distribution ainsi que les marges des sociétés pétrolières …) et promouvoir la concurrence dans le secteur pétrolier. Cela nécessite de mettre en place un organisme de régulation efficace chargé de contrôler en toute indépendance les prix à la pompe. Enfin, une transition vers les énergies renouvelables pourrait réduire la consommation du carburant à moyen et long termes.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° : 2019/098/AFR

Contacts

Antananarivo
Dia Styvanley
+261 32 05 001 27
dstyvanley@worldbank.org
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