WASHINGTON, le 5 juin 2013 – À Djibouti, un projet vise à exploiter les richesses volcaniques pour produire de l'énergie géothermique. Ce projet a le potentiel de réduire les coûts énergétiques de ce petit pays d'Afrique et de favoriser l'accès à l'électricité pour tous ses habitants.
Une contribution de 6 millions de dollars É.U. au Projet de production d'énergie géothermique a été approuvée aujourd'hui par le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale. Elle permettra d'aider Djibouti à évaluer la viabilité commerciale de la ressource géothermique dans la caldeira de Fiale, située dans la région du lac Assal.
«Djibouti se situe dans une région tectonique active, celle du rift Est-africain, où le potentiel géothermique est élevé, pouvant fournir une électricité bon marché, propre, sûre et renouvelable», a déclaré Ilhem Salamon, responsable de projet pour la Banque mondiale. «Contrairement aux énergies éolienne et solaire, qui sont des sources d'énergie intermittentes, l'énergie géothermique est disponible à tout moment. L'exploitation d'une ressource aussi abondante pourrait permettre à Djibouti de s'appuyer presque exclusivement sur une énergie propre et abordable et d'encourager la participation des investisseurs privés dans ce secteur.»
La moitié de la population de Djibouti n'a pas accès à l'électricité à cause de tarifs prohibitifs, de coûts élevés de connexion et d'un réseau électrique qui ne couvre que la ville de Djibouti et sa banlieue. Le projet constitue la première phase d'un processus en deux étapes visant à développer la capacité locale de production d'énergie géothermique et il pourrait permettre à Djibouti de répondre à sa demande de pointe, d'atténuer sa dépendance énergétique et de réduire de 70% le coût de la production électrique. La phase d'exploration, qui bénéficie du soutien de bailleurs de fonds, doit évaluer la faisabilité d'une production d'électricité à grande échelle. Elle sera suivie par l'appel d'offres destiné aux producteurs privés d'électricité pour la construction d'une centrale géothermique ayant une puissance d'environ 56 MW. Cette énergie propre permettra en outre une baisse des émissions de dioxyde de carbone et donc un environnement plus sain pour la population.
«La conception de ce projet se fonde sur les meilleures pratiques à l'échelle internationale ainsi que sur les enseignements tirés de précédentes expériences d'exploitation de la ressource géothermique à Djibouti. Le projet bénéficie du soutien de plusieurs de nos partenaires et il apportera à Djibouti le meilleur du savoir-faire dans ce domaine», a indiqué Homa-Zahra Fotouhi, représentante de la Banque mondiale à Djibouti. «Nous sommes très enthousiastes à l'idée d'apporter cette technique de pointe dans un pays où l'accès universel à l'électricité semblait un espoir vain. Ce projet pourrait transformer les espoirs en réalités.»
La Banque mondiale a mobilisé plusieurs bailleurs de fonds pour cofinancer le coût total du projet, qui se monte à 31 millions de dollars, notamment le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), le Fonds de l'OPEP pour le développement international (FODI), la Banque africaine de développement (BAfD), l'Agence française de développement (AFD), le Fonds pour l'énergie durable en Afrique (SEFA) et le Plan mondial de développement de la géothermie (GGDP) par l'intermédiaire du Programme d'assistance à la gestion du secteur énergétique (PAGE). Les autorités de Djibouti verseront également une contribution.
Ce pojet est financé par l’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960 et chargée d'aider les pays les plus pauvres du monde en leur accordant des prêts (appelés crédits) et des subventions pour la mise en œuvre de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à atténuer la pauvreté et à améliorer les conditions de vie des populations défavorisées. L’IDA est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 82 pays les plus déshérités de la planète. Les ressources de l’IDA apportent un changement positif dans la vie de 2,5 milliards de personnes vivant avec moins de deux dollars par jour. Depuis 1960, l’IDA a soutenu des activités dans 108 pays. Le volume annuel de ses engagements est en constante augmentation et a représenté en moyenne 15 milliards de dollars au cours des trois dernières années.