COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Réforme indispensable de l’enseignement supérieur pour répondre aux besoins des étudiants du Moyen Orient et d’Afrique du Nord

21 octobre 2011




PARIS, le 21 octobre 2011. Le lancement d’une publication sur le sujet : « Enseignement supérieur au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : Atteindre la viabilité financière tout en visant l’excellence », soulignait le besoin croissant de financement pour répondre à la demande des pays du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord (MOAN) pour améliorer les conditions de l’enseignement supérieur et offrir de meilleures opportunités d’étudier et de travailler.
 
Dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale et du « printemps arabe », les défis à relever dans la majorité des pays de la région se sont accrus. En effet, les jeunes étudiants du MOAN exigent d’avantage d’insertion sociale et économique. L’augmentation du nombre d’inscription dans l’enseignement supérieur ne s’est pas traduite par une croissance économique suffisante, alors même que le taux de chômage des jeunes diplômés reste, quant à lui, trop élevé. La croissance économique n’a pas suffit à absorber une main d’œuvre de plus en plus qualifiée, ce pour plusieurs raisons : un PIB trop instable, des offres d’emploi essentiellement tournées vers le secteur public, une économie qui repose sur les revenus du secteur pétrolier et l’exportation de produits bas de gammes et enfin une faible intégration dans l’économie mondiale. A cela s’ajoutent une disparité entre les demandes et les offres d’emploi, une lente adaptation au monde du travail à la sortie de l’université, peu d’intérêt pour des formations ou des stages peu qualifiants. De plus, le nombre d’inscriptions prévu sur les dix prochaines années augmentera aussi rapidement qu’au cours des dix dernières années. En plus de l’impact sur la qualité de l’éducation, l’expansion rapide du nombre d’étudiants a accru la pression sur les finances publiques déjà très limitées.

Dans ce contexte, la Banque Mondiale, et l’Agence française de développement (AFD), en partenariat avec le Centre de Marseille pour l'Intégration en Méditerranée (CMI) ont produit un rapport « Enseignement supérieur au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : Atteindre la viabilité financière tout en visant l’excellence ». Ce rapport apporte des éléments solides justifiant la nécessité, pour les systèmes d’enseignement supérieur au Moyen Orient et en Afrique du Nord, d’adopter des stratégies de financement avec des sources alternatives de revenus et de mieux lier le financement aux résultats ; « les institutions d’enseignement supérieur doivent être capable d’apporter aux futurs diplômés les compétences techniques, sociales, comportementales et psychologiques requises pour faire face aux évolutions rapides dans un environnement mondialisé », dit Adriana Jaramillo, spécialiste de la formation des Seniors et co-auteur du rapport pour la Banque Mondiale. « Pour atteindre ces objectifs, accroitre les sources de financement est nécessaire mais optimiser les dépenses actuelles est crucial ».

De plus, pour répondre aux exigences de l’enseignement supérieur, les pays de la MOAN devront faire appel à des fonds non gouvernementaux, que ce soit à travers les frais d’inscription, le secteur privé, ou les dons.

« Puisque l’on part du principe que l’enseignement supérieur repose à la fois sur du financement public et privé, faire payer intégralement la scolarité aux étudiants serait discriminant et inefficace, alors que diversifier les sources de financement se justifie parfaitement au regard du contexte économique », souligne Thomas Melonio, économiste au département de Recherche Economique et Sociale de l’AFD et également co-auteur du rapport.

Le rapport note enfin que dans certains cas on peut exiger d’une famille qu’elle participe financièrement aux frais de scolarité de l’enseignement supérieur de leurs enfants : c’est le cas des pays ou les taxes d’imposition sont basses ou lorsque les gouvernements s’engagent à promouvoir une certaine équité malgré des ressources budgétaires très limitées. Il est essentiel d’octroyer aux étudiants issus des milieux défavorisées des bourses d’études ou un minimum de revenus afin d’élargir l’accès à l’enseignement supérieur, même si la part des étudiants dans les universités privées est élevée et que les frais de scolarités des universités publiques restent importants. Pour ce faire, il faut lier le financement au résultat.

Le rapport examine enfin une nouvelle façon, pour les pays de la région d’élargir ses sources de financement en cherchant des dons : le système de donation auquel ont recours les universités publiques et privées américaines rencontre un réel succès et les pays de la MOAN pourraient s’en inspirer pour diversifier les sources de financement de leurs universités. « Les dons présentent de nombreux avantages : ils ne requièrent aucune taxe supplémentaire, permettent aux facultés de continuer à développer leurs pôles de recherches et de ne pas se confronter à des censures gouvernementales sur les frais de scolarité » a déclaré Mourad Ezzine, manager du secteur éducatif à la Banque Mondiale. « Bien qu’elle n’existe pas dans la région du MOAN, cette nouvelle source de financement très innovante séduit beaucoup, notamment les leaders politiques ».

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2012/106/MNA

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