COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Prix alimentaires : garantir l'accès à une alimentation nutritive

10 février 2011




« Le risque d'une flambée des prix alimentaires constitue pour la plupart des pays en développement la pire des difficultés auxquelles ils sont confrontés. L’alimentation accapare une part importante et de plus en plus fluctuante du budget des familles pauvres et urbaines. Lorsque les prix des aliments de base s’envolent, ce sont les pays et les populations pauvres qui en pâtissent le plus. », Robert B. Zoellick, Président du Groupe de la Banque mondiale

Le contexte:

Les prix d’un certain nombre de produits de base sont aujourd’hui proches des pics atteints en 2008, voire plus élevés. Selon les prévisions de la Banque mondiale, les prix des céréales devraient rester volatils et supérieurs à la moyenne jusqu'en 2015 au moins. Dans les pays les plus pauvres, où les personnes consacrent jusqu'aux deux tiers de leurs revenus quotidiens à l'alimentation, la hausse des prix s’impose à nouveau comme une menace pour la croissance économique et la stabilité sociale.

Près d'un milliard de personnes dans le monde souffrent de la faim, et plus de 60 % d'entre elles sont des femmes. Une hausse des prix alimentaires, cela signifie pour les foyers les plus démunis devoir consommer des aliments moins chers et de moins bonne qualité, et/ou supprimer les dépenses consacrées à la santé et à l’éducation. Les agriculteurs, quant à eux, soucieux de ne plus pouvoir se permettre d'acheter de la nourriture, privilégieront les cultures vivrières aux dépends de cultures plus rentables. La malnutrition contribue aux maladies chez les nouveau-nés, les enfants et les mères, ainsi qu’à une baisse des capacités d'apprentissage et de la productivité, tout augmentant la mortalité ; un tiers des décès d'enfants dans le monde sont dus à la sous-nutrition.

D’ores et déjà inscrite à l'ordre du jour du G20, la volatilité des prix alimentaires doit devenir sa « priorité numéro un » selon les termes de M. Zoellick. Dans une récente tribune, le président de la Banque mondiale a préconisé l’adoption d’une série de mesures destinées à garantir l’accès à une alimentation nutritive pour les populations et les pays les plus vulnérables. Ces mesures doivent consister à s’appuyer davantage sur les petits agriculteurs pour résoudre la question de la sécurité alimentaire ; à renforcer l'accès à l'information sur les stocks de céréales (tant du point qualitatif que quantitatif) ; à améliorer le travail de surveillance météorologique, notamment en Afrique ; à approfondir les connaissances sur les relations entre prix internationaux et prix locaux ; à constituer de petites réserves d’apports humanitaires dans les zones sujettes aux catastrophes ; à convenir d’un code de conduite en matière de restriction sur les exportations ; à mettre en place des filets de protection sociale efficaces ; à permettre aux pays d’accéder à des apports d’aide à décaissement rapide (comme solution de rechange aux pratiques de restriction sur les exportations ou d’entente sur les prix) ; et à améliorer l’offre de produits de gestion des risques.

L’action de la Banque mondiale:

Quelque 40 millions de personnes démunies bénéficient du Programme d'intervention en réponse à la crise alimentaire mondiale (GFRP) mis en place par la Banque mondiale. Avec un fonds de 1,5 milliard de dollars, le GFRP apporte (ou apportera) son assistance à une quarantaine de pays à faible revenu sous la forme d’aides agricoles (nouvelles semences améliorées, systèmes d'irrigation) et d’aides alimentaires destinées aux populations les plus vulnérables. Au Bénin, par exemple, les engrais distribués grâce au GFRP ont permis la production de 100 000 tonnes de céréales supplémentaires.

Sur le plus long terme, le Groupe de la Banque mondiale s’emploie à augmenter ses dépenses dans le domaine de l'agriculture, avec une moyenne annuelle de 6-8 milliards de dollars, contre 4,1 milliards de dollars en 2008.

En outre, l’appui fourni par la Banque mondiale s’articule autour des axes suivants :

  • Mise en œuvre du nouveau Programme mondial pour l'agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), établi par la Banque mondiale en avril 2010 à la demande du G20 avec pour objectif de soutenir les programmes menés par les pays en matière agricole et de sécurité alimentaire et de favoriser les investissements en faveur des petits agriculteurs. À ce jour, les contributions ou engagements des bailleurs de fonds (six pays et la Fondation Bill & Melinda Gates) sur les trois prochaines années s’élèvent à environ 925 millions de dollars. Lorsque le GAFSP a été conçu, les promesses d’investissements supplémentaires dans l’agriculture et la sécurité alimentaire se situaient à un niveau bien plus élevé de 22 milliards de dollars. Les dons approuvés et décaissés par le GAFSP depuis son lancement se chiffrent à 321 millions de dollars et ont été destinés à 8 pays (Bangladesh, Éthiopie, Haïti, Mongolie, Niger, Rwanda, Sierra Leone et Togo).
  • Effort de plaidoyer pour l’investissement en recherche agricole et l’efficacité de la recherche, par le biais notamment du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale.
  • Suivi des tendances du commerce agricole et identification des risques de pénurie alimentaire.
  • Coordination avec les agences des Nations Unies, dans le cadre du Groupe de travail de haut niveau sur la sécurité alimentaire, et avec les organisations non gouvernementales.

Le Groupe de la Banque mondiale appuie également des mesures plus larges pour améliorer la nutrition au sein des groupes vulnérables. Grâce aux programmes de filets de protection sociale mis en œuvre par la Banque – sous la forme de transferts en espèces notamment –, quelque 2,3 millions de repas scolaires sont distribués quotidiennement aux enfants dans les pays à faible revenu. La Banque mondiale travaille aussi avec le Programme alimentaire mondial pour aider à nourrir 22 millions d'enfants dans 70 pays. Au cours des dix dernières années, 98 millions d'enfants ont bénéficié des actions menées par la Banque mondiale dans la distribution de doses de vitamine A et de traitements vermifuges ainsi que dans l’information sur les bonnes pratiques nutritionnelles.

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
009

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