WASHINGTON, 17 août 2010 - La Banque mondiale a annoncé aujourd’hui qu’elle versera 55 millions de dollars au profit d’Haïti. Cette aide, qui intervient au moment où le pays déploie de grands efforts de redressement au lendemain du tremblement de terre du 12 janvier qui a fait plus de 230 000 morts et provoqué de vastes destructions principalement à Port-au-Prince, sa capitale, permettra à la nation caribéenne de faire face à certains de ses besoins de financement les plus urgents. Le versement aura lieu dès que le gouvernement d'Haïti finalise les documents juridiques pour les dons, qui ont été signés dans la capitale haïtienne, le mardi de la semaine dernière.
Les 55 millions de dollars octroyés à Haïti comprennent un don de 30 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale approuvé par le Conseil des Administrateurs le 5 août, complétés par un cofinancement additionnel de 25 millions provenant du Fonds de reconstruction d’Haïti (HRF) géré par la Banque et auquel ont contribué le Brésil, la Norvège, l’Australie, la Colombie et l’Estonie.
« La Banque mondiale prend des mesures rapides et décisives pour assurer que les ressources sont acheminées à Haïti où les besoins sont encore importants », a déclaré la vice-présidente pour l’Amérique latine et la Caraïbe de la Banque mondiale, Pamela Cox. « Il est important de mettre à la disposition du gouvernement les fonds lui permettant de faire face aux frais de reconstruction à court terme ; mais pour accélérer la reconstruction, il est nécessaire que les bailleurs de fonds honorent le plus tôt possible les engagements pris à New York au début de cette année ».
Les fonds décaissés aideront Haïti à faire face aux besoins de financement urgents pour la reconstruction. Ces besoins ont été accentués par les manques à gagner de recettes consécutifs au tremblement de terre. Les dommages et pertes causés par le tremblement de terre ont été estimés à près de 8 milliards de dollars par l’Évaluation des besoins après la catastrophe (PDNA) effectuée en février 2010. La destruction de la Direction des impôts et l’impact du tremblement de terre sur les activités économiques ont entraîné une révision à la baisse des prévisions de recettes fiscales de l'ordre de 20 % pour l’exercice 2009-2010. Les dons de l’IDA et du HRF permettent de disposer de ressources pour financer les dépenses essentielles pendant le dernier trimestre de 2010, dans le contexte du Plan d’action pour le relèvement et le développement national présenté par le gouvernement à la communauté internationale en mars 2010.
En outre, ces dons permettront au gouvernement haïtien de maintenir et de renforcer les réformes en matière de gouvernance économique qu’il avait engagées avant le tremblement de terre et de soutenir son nouveau programme visant à renforcer les mécanismes de transparence et de responsabilisation. Cette attitude est particulièrement importante, vu la hausse des flux de capitaux pour financer la reconstruction à Haïti.
Soutien de la Banque mondiale à Haïti
Pour aider Haïti à se redresser après le tremblement de terre du 12 janvier, le Groupe de la Banque mondiale s’est engagé à verser 479 millions de dollars avant juin 2011. L’intégralité des financements accordés par la Banque mondiale depuis la mi-2005 s’est faite sous forme de dons. Plus de la moitié du montant total promis a déjà été mis à la disposition d’Haïti :
- 107 millions de dollars de nouvelles ressources provenant de l’Association internationale de développement (AID) et de fonds fiduciaires ont été approuvés pour soutenir des projets de reconstruction et de développement ;
- 55,5 millions de dollars de l’AID ont été consacrés au soutien des besoins sociaux et de reconstruction d’urgence depuis janvier 2010 ; et 42,5 millions de dollars ont été apportés sous forme d’appui budgétaire ;
- 39 millions de dollars de dette, soit l’intégralité de la dette d’Haïti envers la Banque mondiale, ont été annulés ; et
- 49 millions de dollars ont été consacrés au soutien du secteur privé en Haïti par la Société financière internationale (SFI), l’institution du Groupe de la Banque mondiale chargée des opérations avec le secteur privé, qui a également décaissé 7,6 millions de dollars depuis le tremblement de terre.
Parmi les résultats obtenus en Haïti grâce au soutien du Groupe de la Banque mondiale à ce jour, on peut citer :
- L’achat et l’équipement de bureaux pour le ministère de l’Économie et des Finances et la Direction des impôts (plus de 500 employés), permettant le fonctionnement du ministère et la collecte des revenus.
- L’évaluation des dégâts structurels de plus de 200 000 immeubles.
- L’évacuation d'environ 90 000 mètres cube d’ordures et de débris des principaux canaux de drainage de Port-au-Prince, réduisant le risque d’inondation des campements temporaires dans la capitale.
- L’achat et la distribution de 50 000 lampes solaires permettant de renforcer la sécurité et de réduire le risque d’incendie pour plus de 200 000 personnes.
- Le transfert de 3 millions de dollars au Programme alimentaire mondial pour favoriser la distribution alimentaire à 200 000 enfants de 6 à 23 mois et le transfert de 1 million de dollars à l’Organisation panaméricaine de la santé pour favoriser les services de santé de base aux femmes enceintes et allaitant et aux enfants de 0 à 24 mois.
- Le financement de la scolarisation de 140 000 enfants et la fourniture de repas chauds tous les jours pour 50 000 enfants dans plus de 1 200 écoles.
- La réalisation de six systèmes d’approvisionnement en eau desservant 37 000 personnes dans les communautés rurales du sud qui luttent pour absorber l'exode de la capitale.
- La structuration par IFC du processus d’appel d’offres international de TELECO, qui constitue le plus important investissement direct étranger depuis le séisme ; un investissement de 100 millions de dollars par le premier opérateur de téléphonie mobile au Vietnam, Viettel, afin d'étendre les services de télécommunications en Haïti.
Fonds de Reconstruction d’Haïti
À la demande du Gouvernement d’Haïti, la Banque mondiale a mis en place le Fonds de Reconstruction d’Haïti (FRH) en mars 2010, en partenariat avec la Banque interaméricaine de développement et les Nations unies. Des bailleurs de fonds se sont engagés à verser environ 500 millions de dollars au FRH en mars. À ce jour, cinq bailleurs ont confirmé leurs promesses de dons d’un montant total de 99 millions de dollars, dont 67 millions ont été reçus.
Le FRH est l’une des sources de financement de la reconstruction post-séisme. La majorité des ressources promises à Haïti lors de la conférence des bailleurs de fonds du 31 mars (5,3 milliards de dollars) transitera probablement par des bailleurs bilatéraux et des ONG, sans passer par le FRH.
