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ARTICLE23 avril 2025

Tchad : les agriculteurs augmentent leurs rendements grâce à la technologie

The World Bank

Opératrice du centre d’appel, N’Djamena. Crédit : Edmond Badge / Banque mondiale.

LES POINTS MARQUANTS

  • L’introduction de bons électroniques et la vulgarisation téléphonique ont permis de fournir des services de conseil aux agriculteurs et une distribution transparente de semences et intrants subventionnés.
  • Le centre d’appel et les paysans-relais ont aidé les producteurs à ajuster leurs pratiques culturales en fonction des conditions climatiques.
  • La disponibilité de semences de qualité contribue à améliorer les rendements sur le terrain.

Situé au troisième étage de l’immeuble du ministère de l’Agriculture, le centre d’appel du Projet de renforcement de résilience climatique et de la productivité agricole (ProPAD) est équipé de technologies modernes et de nouvelles installations électroniques. Ce centre joue un rôle central dans les efforts du Tchad pour moderniser son agriculture par l’adoption de technologies adaptées aux conditions climatiques et l'amélioration des services de vulgarisation et de conseil grâce aux technologies de l’information et de la communication. Le système de « bons électroniques ou e-vouchers » pour la distribution de subventions agricoles et la vulgarisation électronique est utilisé pour la première fois au Tchad.

La mise en place d'une plateforme de bons électroniques et d'une plateforme de vulgarisation électronique a permis au gouvernement de pallier le manque d'agents de vulgarisation, fournissant ainsi des services de conseil agricole aux agriculteurs. De plus, ces plateformes ont instauré un mécanisme transparent pour la distribution des subventions aux intrants dans les zones d'intervention du projet.

Lorsque la situation nécessite une intervention sur le terrain, nous envoyons un des 250 paysans-relais, formé et équipé d'une bicyclette, qui se rend sur place et nous tient informés.
Adoum Djidda Ali,
responsable du centre d'appels

Depuis son lancement en avril 2021, le centre d'appels fonctionne dans une grande salle divisée en boxes où chaque téléconseiller travaille devant un ordinateur connecté à un casque. Les huit membres de l'équipe, comprenant six téléconseillers, un informaticien et un superviseur, ont reçu au total 118 438 appels provenant de plus de 30 000 producteurs de trois provinces (Mandoul, Moyen Chari, Salamat). Pour s'adapter à l'environnement du projet, ils communiquent dans les langues locales de la zone d'intervention du projet, ainsi qu'en français via le numéro vert. « Lorsque la situation nécessite une intervention sur le terrain, nous envoyons un des 250 paysans-relais, formé et équipé d'une bicyclette, qui se rend sur place et nous tient informés », explique Adoum Djidda Ali, le responsable du centre d'appels.

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Opérateurs au centre d’appels Gassi, N'Djaména. Crédit : Edmond Badge / Banque mondiale.

Quand l’électronique booste l’agriculture

Ces agents sont essentiels au dispositif technique destiné à informer et orienter les bénéficiaires, et servent d'intermédiaires entre eux, les contrôleurs cantonaux et les informaticiens gestionnaires du programme e-voucher. Cette plateforme de bons électroniques et de vulgarisation électronique facilite la vente subventionnée des intrants (maïs, sorgho, sésame, pesticides, engrais NPK et urée) via les téléphones mobiles aux producteurs recensés dans les cinq cantons pilotes du projet : Hemat dans le Salamat, Danamadji et Balimba dans le Moyen Chari ainsi que Bedjondo et Bedaya dans le Mandoul.

Les agents du ProPAD, présents dans les zones couvertes par le projet, assistent les bénéficiaires dans l'utilisation de l'e-extension. Ce dispositif permet à 60 000 ménages de recevoir des recommandations pour leurs activités agricoles. Les agriculteurs peuvent également appeler un numéro vert pour obtenir des conseils et orientations. En composant le 13 22, ils peuvent discuter avec un technicien depuis le centre d'appel du projet en français ou dans l'une des langues locales..

Nous avons multiplié notre production ; les travaux agricoles qui nous rapportaient auparavant entre 60 000 et 80 000 FCFA nous permettent désormais de gagner 600 000 à 700 000 FCFA.
Mndadjim Prisca,
responsable d’un groupement de femmes de la sous-préfecture de Balimba

À Balimba, une localité située au sud-est du Tchad renommée pour ses cultures de maïs et d’arachides, l'irrégularité des pluies et le manque d'agents encadreurs fournissant des conseils aux agriculteurs ont affecté la production. Mndadjim Prisca, responsable d’un groupement de femmes de la sous-préfecture de Balimba ayant bénéficié des services du centre d'appel, en explique les avantages : « Nous avons multiplié notre production ; les travaux agricoles qui nous rapportaient auparavant entre 60 000 et 80 000 FCFA nous permettent désormais de gagner 600 000 à 700 000 FCFA. »

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Le chef du village, Ndomaji et un groupement de femmes à Kainodjo, Tchad. Crédit : ProPAD.

Accès à des intrants de qualité

La plateforme du système de « bons électroniques ou e-vouchers » s'est révélée extrêmement efficace pour la distribution de subventions agricoles et la vulgarisation électronique. Grâce à cette initiative, plus de 5 000 tonnes de semences améliorées, adaptées aux différentes zones agroécologiques, ont été fournies aux organisations paysannes. Selon les données du projet, 133 656 producteurs, dont 41 % sont des femmes, ont été inscrits sur la plateforme et ont bénéficié de semences, d'engrais et de pesticides améliorés.

Les champs ont retrouvé leur productivité d’antan. Tamdji Ngardoum, un semencier de Koumra au sud du Tchad, se souvient « Avant, on allait au marché au début de l’hivernage pour acheter des semences dont la fertilité était incertaine avec 3 à 4 kilos avariés sur 10 à 12 kilos de semences. »

Les spécialistes saluent aussi cette amélioration. « Nous avons reçu une trentaine de types de semences améliorées de nouvelle génération ; c’est un soulagement » a déclaré le Dr Djinodji Reoungal, chef de centre régional de recherche agronomique de Bébedjia. Le directeur général de l’Institut Tchadien de recherches agronomiques pour le développement (Itrad), Yacine Doudoua confirme : « Les rendements ont augmenté jusqu’à 80 % depuis l’introduction des nouvelles variétés par le ProPAD. » 

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