L’année scolaire 2023-2024 s’est achevée en beauté au Cameroun pour près de 60 000 élèves scolarisés en dernière année du cycle primaire : malgré de nombreux obstacles, ils ont pu obtenir le « premier diplôme » de leur vie : leur acte de naissance.
Lucresse pensait ne pas pouvoir accéder cette année au lycée bilingue de Ngaoundéré. Comme la majorité des élèves en classe de CM2 de la région de l’Adamaoua, elle faisait partie des 47,1% des élèves inscrits dans le cycle primaire ne possédant pas d’acte de naissance, ce précieux sésame sans lequel, les rêves de poursuite d’études supérieurs se voient stoppées net.
Au Cameroun, l’ampleur du problème des actes de naissance demeure considérable, malgré les campagnes régulières menées par divers acteurs, dont la Banque mondiale et l’UNICEF, pour sensibiliser les parents à l’importance de faire établir l’acte de naissance du nouveau-né dès sa naissance. Selon les données pour 2023 du Ministère de l’Education de base, environ 1 250 000 élèves des écoles primaires publiques du Cameroun étaient scolarisés sans acte de naissance. Ces enfants, une fois en classe de CM2 ou Class 6 dans le système anglophone, ne peuvent pas de soumettre leur candidature aux examens de fin d’année scolaire, avec pour conséquence directe, l’arrêt de leur scolarité en cycle primaire.