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ARTICLE22 avril 2024

« Quand on a de l’eau, on a la vie ». L’accès à l’eau potable transforme la vie des ménages dans les quartiers de Conakry

The World Bank

Makalé Cisse prend de l'eau au robinet installé à son domicile par le projet financé par la Banque mondiale.

Crédit : Zubah Beavogui / Banque mondiale

LES POINTS MARQUANTS

  • Plus de 30 000 personnes ont bénéficié des services améliorés d’eau potable dans le Grand Conakry grâce aux investissements majeurs du Projet urbain eau de Guinée (PUEG).
  • Plus de 12 000 compteurs installés ont permis aux clients de rationaliser leur consommation d'eau, tout en améliorant l'efficacité du système.
  • 650 agents et cadres ont bénéficié du renforcement de capacités techniques, opérationnelles et commerciales dans le cadre du projet.

Chaque matin, au chant du coq, Sig Madina, un quartier populaire de Conakry, se réveille aux bruits des charretier-vendeurs proposant des bidons remplis d'eau contre 2 000 ou 5 000 francs guinéens, selon la capacité du bidon. L’eau potable est désormais disponible pour les habitants du quartier qui en ont besoin pour leur survie quotidienne.  

Mais cela n’a pas toujours été le cas. Il y a seulement 24 mois, l'eau était une ressource rare à Sig Madina. Les ménages peinaient à recueillir un minimum d’eau auprès des charretiers. Chaque jour, Makalé Cissé, mère de cinq enfants, ne pouvait acheter que 20 bidons de 20 litres, pour satisfaire aux besoins de sa famille : se laver, préparer à manger et boire. Ce qui lui coûtait l’équivalent de 60 dollars par mois, soit environ 20 % de son budget mensuel.

Lorsque l'argent venait à manquer, Makalé et ses filles parcouraient, à pied, plus de deux kilomètres, bidons sur la tête, pour aller chercher de l’eau à la borne-fontaine la plus proche. Se lever tôt était la norme.

« Non seulement c’était loin, mais l’eau n’était pas de bonne qualité. Mes enfants tombaient régulièrement malades et la recherche d’eau affectait la performance scolaire de ma fille », explique-t-elle. Aïssata, sa fille ainée a échoué à deux reprises au Baccalauréat. « Je partais souvent en retard à l’école et je n’avais pas de temps pour réviser mes leçons. Je n’avais pas de choix ; je devais aider ma mère », raconte Aïssata.

Comme à Sig Madina, de très nombreux ménages étaient confrontés aux difficultés d’approvisionnement en eau potable à Conakry et sa banlieue en raison de la vétusté des conduites d’eau, datant de la période coloniale.

Robinet à domicile : un soulagement pour Makalé

Maintenant que j’ai de l’eau à portée de main, j’ai plus de temps pour me concentrer sur mes autres tâches quotidiennes. Cela libère du temps également pour mes filles qui, désormais, se concentrent pleinement sur leurs études.
Makalé Cisse
The World Bank

Makalé Cisse et ses filles. A gauche : Aissatou qui a obtenu son baccalauréat après l'installation du robinet d'eau.

Crédit : Zubah Beavogui / Banque mondiale

Depuis quelques mois, l’installation d’un robinet domestique et d’un compteur chez Makalé lui permet d’accéder plus facilement à l’eau potable. « Quand on a de l’eau, on a la vie », lance-t-elle avec un sourire radieux.

Fini les réveils difficiles à l’aube pour attendre les charretiers. Finies les longues distances à pied pour s’approvisionner à la borne-fontaine. « Maintenant que j’ai de l’eau à portée de main, j’ai plus de temps pour me concentrer sur mes autres tâches quotidiennes. Cela libère du temps également pour mes filles qui, désormais, se concentrent pleinement sur leurs études », témoigne-t-elle.

Avec l’installation de compteur, Makalé ne paie désormais que l’équivalent de 10 dollars tous les deux mois, contre 60 dollars mensuels auparavant.  Elle investit la différence dans les activités génératrices de revenus pour subvenir aux besoins de sa famille et financer la scolarité de ses enfants.

Des services améliorés d’eau potable dans le Grand Conakry

Ce changement important dans la vie de Makalé et des autres ménages des quartiers défavorisés de Conakry est l’un des résultats du Projet urbain eau de Guinée (PUEG) démarré en 2018, grâce à un financement de la Banque mondiale.

Pour améliorer l’accès à des services d’eau, le PUEG a investi dans des infrastructures au profit des populations des quartiers mal desservis : la réalisation de plus de 1 500 nouveaux branchements sociaux a permis l’accès aux services d’eau potable à plus de 30 000 personnes ainsi que l’installation de plus de 12 500 compteurs permettant aux bénéficiaires de rationaliser leur consommation d’eau, tout en améliorant l’efficacité du système.  

« Grâce au projet, nous avons pu accroitre la capacité de stockage et de distribution en réduisant fortement le volume des pertes d’eau et de l’eau non facturée », explique Moussa Camara, directeur général adjoint en charge des Infrastructures et développement à la Société des eaux de Guinée.  « La pose de nouvelles conduites a permis de réduire d’énormes fuites d’eau et d’améliorer la desserte en eau dans ces quartiers. Mieux, la qualité de l’eau servie aux ménages a été améliorée », ajoute-t-il.  

Le projet PUEG est arrivé à son terme, cependant que les actions se poursuivent dans le cadre du nouveau Projet eau et assainissement de Guinée (PEAG), financé à hauteur de 200 millions de dollars par la Banque mondiale. Le PEAG apportera un changement majeur dans l’accès à l’eau potable en milieu urbain, par  l’augmentation du volume de production, de transport, de stockage et de distribution de l’eau potable pour les populations du Grand Conakry.

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