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ARTICLE 06 juillet 2021

Favoriser l’autonomie des femmes et des filles au Sahel

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« Un jour, je serai chef pâtissière. J’aurai ma propre pâtisserie », assure Alice Adja. Côte d'Ivoire. 

Photo : © Sarah Farhat/Banque mondiale


Chiffres clés

  • 100 000 filles ont bénéficié de kits scolaires, de bourses d’études, d’un hébergement ou d’un soutien scolaire
  • 4 millions de personnes ont été sensibilisées aux questions de santé reproductive, maternelle et infantile, et de violence à l’égard des femmes

Investir dans l’éducation des filles et faire en sorte qu’elles poursuivent leur scolarité sont de premières étapes cruciales dans la construction du capital humain d’un pays et pour offrir des perspectives aux femmes du Sahel. Soutenu par l’IDA, le projet pour l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel (SWEDD) a pour objectif de donner aux femmes et aux adolescentes les moyens de prendre leur destin en main en élargissant leur accès à une instruction de qualité et aux services de santé reproductive, maternelle et infantile.

Mené en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA),le SWEDD s’attache à tirer parti de l’immense potentiel économique des filles en mobilisant tous les acteurs de la société, des chefs religieux aux agents de santé et législateurs, en passant par les mères et les maris des principales concernées. En effet, l’autonomisation des femmes ne bénéficie pas seulement aux jeunes filles, mais aussi à leur famille, à la communauté tout entière et à l’économie d’un pays.

Alice Adja a abandonné l’école à l’âge de huit ans, ses parents n’ayant pas les moyens de payer ses études. Dès 11 ans, ils l’ont envoyée vivre chez une tante à Abidjan, où elle a enchaîné les petits boulots. Aujourd’hui, elle a 23 ans et travaille comme employée de maison dans une famille de la capitale ivoirienne.

Alice fait partie des milliers de jeunes femmes dont le projet SWEDD a changé la vie. Elle porte un nouveau regard sur son avenir. Elle veut créer son entreprise et être son propre patron. « Un jour, je serai chef pâtissière. J’aurai ma propre pâtisserie », assure-t-elle.



Au Niger, seule une fille sur dix achève ses études secondaires. Là-bas aussi, le projet SWEDD a changé la vie d’Innayatou Souradji. « Ma mère et ma grand-mère ne sont jamais allées à l’école parce qu›elles se sont mariées trop tôt », confie-t-elle. « J’ai la chance d’avoir obtenu une bourse pour poursuivre mes études. »

Comme Alice et Innayatou, le projet aide plus de 100 000 adolescentes issues de familles pauvres en leur fournissant des kits scolaires, des bourses, un hébergement et un soutien scolaire.

Mais l’autonomisation des femmes et des filles au Sahel exige avant tout de changer les normes sociales qui régissent les comportements. Au Burkina Faso, le SWEDD finance une « école des maris » qui contribue à transformer les habitudes et les préjugés des époux. L’adhésion des dirigeants religieux et communautaires est tout aussi capitale pour mettre fin à la discrimination, aux violences faites aux femmes et au grand nombre de mariages précoces. Le projet mise également sur une émission de radio qui relaie des messages sur les bienfaits de l’autonomisation des filles. Ces initiatives ont permis de sensibiliser plus de 4 millions de personnes aux questions de santé reproductive, maternelle et infantile, et de violence contre les femmes.

Ainsi, après avoir écouté la radio, Lemeima mint El Hadrami a refusé de donner sa fillette en mariage. Cette maman mauritanienne témoigne : « Les messages à la radio m’ont beaucoup touchée. Je ne veux pas que ma fille subisse les mêmes difficultés que j’ai rencontrées. J’aimerais qu’elle aille le plus loin possible dans ses études, qu’elle ait un bon métier, un métier qui lui permette de vivre décemment. Elle pourrait devenir ministre, médecin ou sage-femme. »

Le projet SWEDD contribue à relever le défi majeur du capital humain au Sahel. En investissant dans les femmes et en veillant à ce qu’elles aient accès aux services de santé et à l’éducation, le projet aura un impact sur l’ensemble de la région à long terme. Il permettra de réduire la mortalité infantile et les taux de malnutrition chronique, d’améliorer la productivité et les revenus des ménages et d’accélérer la transition démographique.



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