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ARTICLE 16 juin 2020

Maroc: Intensifier les soutiens face à la pandémie de COVID-19

Une réception organisée en honneur des quatre premiers patients rétablis du coronavirus à Meknès, Maroc

©MAP


Aujourd’hui, plus de trois mois après le début de la crise, le Maroc affiche l’un des taux de létalité (nombre de décès par rapport au nombre total d’infections) les plus faibles du monde (moins de 2,6 %), tandis que 90 % des cas sont guéris.

La Banque mondiale apporte de nouveaux financements pour appuyer le secteur de la santé au Maroc

Dès les prémices de la pandémie de COVID-19, le Maroc a pris des mesures drastiques pour tenter de contenir la propagation du virus. Au moment de la déclaration de l’état d’urgence sanitaire le 20 mars, le pays ne comptait que 77 cas de la maladie. Tous les événements publics ont été suspendus, de même que les voyages internationaux, tandis que les déplacements urbains et entre villes ont été soumis à un contrôle draconien. Parallèlement aux efforts déployés par les autorités pour juguler la pandémie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a joué un rôle clé dans la coordination de l’appui fourni au Maroc par les partenaires de développement. L’OMS a notamment accompagné l’élaboration du plan de prévention et de préparation et apporté l’assistance nécessaire en matière de collecte de données, de directives sur les tests de diagnostic et de protocoles de traitement.

C’est, entre autres raisons, la capacité limitée du système de santé marocain à gérer une vague importante de contaminations qui a poussé les autorités à imposer sans tarder des mesures strictes de confinement. Les dépenses publiques pour la santé au Maroc demeurent à un niveau relativement bas par rapport aux autres pays comparables de la région : elles sont restées inférieures à 70 dollars par habitant depuis 2014, tandis que le montant des dépenses totales de santé par personne n’a pas sensiblement varié, autour de 160 dollars environ. Au début de la crise, la capacité d’accueil des hôpitaux marocains s’élevait à 1,1 lit pour 1 000 habitants, soit un taux inférieur à celui enregistré dans les autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord disposant de revenus similaires.


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Les travailleurs de la santé désinfectent l'équipement dans un hôpital au Maroc.
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Dans un contexte de ressources limitées, la pandémie de COVID-19 a posé de multiples défis au ministère de la Santé. Ce dernier a dû gérer une crise sanitaire sans précédent et faire preuve d’agilité et d’anticipation pour faire face aux différents enjeux de la pandémie, du traitement des patients COVID-19 à la nécessité de renforcer le suivi épidémiologique. Vu l’ampleur de la tâche, beaucoup craignaient un effondrement du système de santé. 

Pourtant, le ministère de la Santé s’est révélé résilient en parvenant à déployer une réponse d’urgence, à mettre au point une série de protocoles thérapeutiques pour les malades COVID-19 et à équiper les hôpitaux à travers le pays en matériel médical et de protection, tout en augmentant rapidement la capacité en lits et les services de soins intensifs. Le ministère a dû en outre intensifier ses efforts de communication en assurant des points quotidiens sur l’évolution de la situation épidémiologique. Il a dû s'appuyer pour cela sur un système d’information électronique rassemblant les résultats des tests de diagnostic, permettant ainsi un suivi en temps réel de l’épidémie et des prises de décision fondées sur des données fiables. 

Aujourd’hui, plus de trois mois après le début de la crise, le Maroc affiche l’un des taux de létalité (nombre de décès par rapport au nombre total d’infections) les plus faibles du monde (moins de 2,6 %), tandis que 90 % des cas sont guéris. En imposant des règles strictes de confinement, le Maroc a réussi à empêcher une propagation plus large de l’épidémie et à préserver ainsi les 9 200 médecins du secteur public d’une situation de tension aiguë.

La Banque mondiale amplifie son appui au gouvernement marocain

À la faveur de l’allègement progressif des mesures de confinement dans le pays, le Maroc connaît désormais une reprise des interactions sociales et des activités économiques. Le retour à la normale n’est cependant pas total : le virus continue de faire peser une menace importante, ce qui exige toute l’attention des pouvoirs publics en vue d’empêcher la survenue d’une deuxième vague épidémique. Le ministère de la Santé, qui a fait état de plus de 8 000 cas confirmés de COVID-19 au 5 juin, va continuer à assurer un suivi rigoureux de la situation par le biais d’une capacité accrue de tests. Dans cette phase critique, il faudra en effet assurer un dépistage de masse afin de continuer à aplatir la courbe de l’épidémie et de permettre ainsi la réouverture de l'économie tout en endiguant de prochaines vagues.

Alors que le ministère de la Santé a fait face aux premières phases de la crise en partie en mobilisant des ressources intérieures, il aura besoin de moyens supplémentaires pour gérer la prochaine étape. C’est pourquoi la Banque mondiale a alloué de nouveaux fonds dans le cadre du Programme pour la santé primaire au Maroc, déjà en cours. Elle a, pour cela, réaffecté 13,01 millions de dollars non encore décaissés au titre de ce programme et mobilisé 35 millions de dollars supplémentaires auprès de son mécanisme d’aide accélérée dédié à la pandémie de COVID-19. 

Ces fonds viendront soutenir le renforcement des capacités de détection des malades à travers la fourniture d’une assistance technique, de matériel de laboratoire et de systèmes qui permettront de dépister rapidement les cas et de faciliter le traçage des contacts. Ils ont aussi pour objectif d’aider le Maroc à mobiliser des moyens de renfort par le déploiement en première ligne d’agents de santé qualifiés et bien équipés. 

« Ce soutien destiné à appuyer la réponse des autorités marocaines vise à limiter la propagation du virus, et par conséquent les difficultés sociales et économiques dues à la pandémie, explique Jesko Hentschel, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb. Le programme aidera à améliorer les capacités de dépistage et de traitement des cas de COVID-19, ce qui contribuera à atténuer les répercussions négatives de la pandémie sur l’économie et sur l’accumulation de capital humain. »

« Nous nous félicitions de l’appui de la Banque Mondiale pour accompagner le Maroc dans sa lutte contre la pandémie du COVID 19. Ceci renforcera sans doute les efforts fournis par notre pays sous les orientations éclairées de sa Majesté le Roi Mohammed VI pour contenir cette pandémie au niveau sanitaire, économique et social » a déclaré le ministre marocain de la Santé, Khalid Aït Taleb.



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