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ARTICLE 02 mars 2020

Au Malawi, au Mozambique et en Zambie, des agriculteurs adoptent de nouvelles technologies pour améliorer leur rendement et leur efficacité

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Wilson Chafutsa, responsable adjoint Assurance qualité du centre de recherche de Chitedze, observe une lame au microscope. Des étudiants de ce centre de recherche travaillent au développement de variétés de cultures résistantes aux parasites et aux maladies.

Photo: Henry Harlod Chimbali/Banque mondiale


LES POINTS MARQUANTS

  • Plus de quatre millions de personnes au Malawi, au Mozambique et en Zambie ont appris à utiliser de nouvelles techniques agricoles dans le cadre d'un projet régional.
  • Soutenu par la Banque mondiale, ce projet a initié les agriculteurs à l'usage de 367 solutions technologiques.
  • Le projet accompagne également les étudiants en agronomie qui reçoivent une formation de longue durée.

LILONGWE, 2 mars 2020 – Depuis trois ans, Aubrey Kabudula, un agriculteur du village de Maseya, cultive du riz, du maïs et des haricots en utilisant un système d’irrigation alternée par sillons. Grâce à cette technique, où la moitié de la racine de la plante est irriguée tandis que l'autre moitié est dans un sol sec, lui et 175 membres du programme d'irrigation de Nanzolo peuvent cultiver plus de 60 hectares de terre en utilisant moins d'eau qu'avec la méthode courante par submersion.

« Cette technique d'irrigation nous a permis de cultiver des plants différents, trois fois par an », explique Aubrey Kabudula. « À chaque fois, je récolte plus de 1 500 kg de maïs, suffisamment pour nourrir ma famille et en vendre une partie afin de subvenir à d'autres besoins de mon foyer. »

Alors que la productivité agricole a augmenté ces dernières années en Afrique australe, les chocs climatiques récurrents empêchent les agriculteurs de récolter suffisamment de nourriture pour subsister jusqu'à la saison suivante.

Le programme régional de productivité agricole pour l’Afrique australe, qui couvre le Malawi, le Mozambique et la Zambie, a donc été déployé en 2013 pour inciter à l'adoption de techniques agricoles plus efficaces. Il repose sur les actions suivantes :

·        la création de centres régionaux de pilotage pour les produits de base d'importance régionale ;

·        la collaboration régionale en matière de recherche agricole, de diffusion des techniques et de formation ;

·        le partage plus large d'informations, de connaissances et de technologies agricoles entre les pays participants.

Sept ans plus tard, la situation a bien changé, puisque plus de 4,6 millions de personnes ont bénéficié du projet dans les trois pays. Le Mozambique compte un million de bénéficiaires, tandis que le projet a touché environ 1,3 million de personnes en Zambie et près de 2,4 millions au Malawi.

Recherche et technologie

Le programme a diffusé 367 nouvelles solutions auprès des agriculteurs, dont 66 ont été mises au point dans le cadre du projet. Au Malawi, deux variétés de riz, 13 hybrides de maïs, six variétés de haricots et six pratiques agronomiques ont été conçues et mises à la disposition des agriculteurs. Le Mozambique utilise désormais 17 nouvelles solutions technologiques, et la Zambie en a mis au point 22 autres.

Les participants au programme d'irrigation des rizières de Lifuwu, dans le district de Salima au Malawi, ont déjà commencé à utiliser l'une des nouvelles variétés de riz, appelée Mpheta. Elle arrive à maturité plus tôt, ce qui permet aux agriculteurs de faire deux récoltes par an et ainsi d'augmenter leur rendement.

« Je vis mieux parce que nous récoltons maintenant le riz deux fois par an et nous gagnons davantage d'argent. Nous pouvons donc acheter de la nourriture, aider nos enfants à aller à l'école et aussi améliorer nos propres conditions de vie », se réjouit Bizwick Mkoma, l'un des riziculteurs.

Renforcement des capacités

Cypriano Mwale est doctorant en agronomie et il travaille sur les variétés de maïs résistantes au striga (une plante parasite) au centre de recherche de Chitedze, à Lilongwe.

« Nous avons étudié et développé plus de 130 variétés de maïs résistantes au striga, et nous avons à ce jour mis à disposition 30 variétés que les agriculteurs plantent dans leurs champs », explique-t-il. « Nous devons produire des variétés à la fois résistantes, avec un rendement élevé ainsi que tous les nutriments nécessaires. »

D'autres variétés doivent encore être mises à disposition au fur et à mesure de l'avancée des recherches au centre de Chitedze.

Au total, 98 étudiants en licence, master et doctorat ont bénéficié du projet dans les trois pays. Parmi eux, 25 venaient du Mozambique, 52 de Zambie et 21 du Malawi.

Selon Blessing Botha, responsable du programme de productivité agricole pour l’Afrique australe à la Banque mondiale, cette initiative vient en appui d'un large éventail d'interventions à long terme dans le secteur agricole.

« Les solutions technologiques conçues et encouragées dans le cadre de ce projet — par exemple des variétés hautement productives, résistantes ou tolérantes à divers parasites et maladies, des cultures de meilleure qualité nutritionnelle telles que les haricots riches en fer et en zinc — sont pertinentes parce qu'elles répondent aux besoins émergents du secteur agricole dans les trois pays », précise-t-il

La généralisation des nouvelles techniques et le partage des connaissances ont également contribué à faciliter les échanges transfrontaliers de meilleures variétés de cultures et à ouvrir des marchés d'exportation aux producteurs locaux de semences.



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