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ARTICLE 18 avril 2018

L’accès à l’énergie est au cœur du développement

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Mobisol


LES POINTS MARQUANTS

  • Un milliard de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité. Plusieurs centaines de millions d’individus disposent d’une alimentation électrique peu fiable et onéreuse, ce qui freine considérablement le développement économique des pays émergents.
  • Pour parvenir à généraliser l’accès à l’électricité, il faut à la fois développer les réseaux traditionnels et les solutions hors réseau, mais aussi un environnement favorable (politiques publiques, institutions, planification stratégique, réglementation et incitations).
  • Dans le cadre de ses efforts visant à mettre fin à l’extrême pauvreté et à promouvoir une prospérité partagée, la Banque mondiale s’est engagée à aider les pays à assurer l’accès de tous à une énergie fiable, durable et d’un coût abordable. Depuis 2010, elle a contribué à l’élargissement de l’accès à l’énergie dans plus de 35 pays, en fournissant plus de 5 milliards de dollars au travers de quelque 70 projets.

C’est là un obstacle fondamental au progrès pour une proportion non négligeable de la population mondiale, avec des conséquences tangibles sur un large éventail d’indicateurs du développement, notamment la santé, l’éducation, la sécurité alimentaire, l’égalité entre hommes et femmes, les moyens de subsistance et la réduction de la pauvreté.

Le nombre de personnes accédant à l’électricité augmente depuis 2010, au rythme d’environ 118 millions par an, mais ces efforts devront s’intensifier si l’on veut atteindre la cible de l’Objectif de développement durable n° 7, qui consiste à garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables et modernes, à un coût abordable, d’ici à 2030.

Parce que les personnes qui ne bénéficient toujours pas de ce service habitent dans des zones reculées et/ou sont pauvres. Dans les zones urbaines, ce sont les populations pauvres qui ne sont toujours pas desservies. Or, même s’il est a priori plus facile de relier ces habitants au réseau électrique, il peut s’avérer compliqué de doter d’infrastructures permanentes les quartiers informels où vivent nombre d’entre eux. En revanche, le coût d’extension du réseau peut être prohibitif pour les ménages installés dans des zones reculées, où même les systèmes hors réseau peuvent se révéler difficiles à envisager sur le plan financier.

Les principaux obstacles à l’extension du réseau électrique résident dans l’insuffisance des capacités de production, la mauvaise qualité de l’infrastructure de transport et de distribution, le coût de la fourniture dans les zones reculées ou, tout simplement, le prix de l’électricité.

Concernant l’électrification hors réseau, et notamment les mini-réseaux, les principaux problèmes tiennent à la qualité des politiques publiques, à la pertinence de la réglementation, au manque de planification et d’appui institutionnel, à des financements insuffisants pour les entreprises opérant sur ce segment et au coût pour les ménages les plus pauvres.

Exemples de réussites

Depuis quelques années, plusieurs pays enregistrent des progrès incontestables en matière d’expansion de l’accès à l’électricité, et présentent plusieurs facteurs communs : pérennité de l’engagement politique et du soutien financier, incitations et mesures favorables, solidité des institutions et bon équilibre entre solutions sur le réseau et hors réseau.

Certains pays ont réussi à trouver l’équilibre entre viabilité financière des fournisseurs d'électricité et maintien de tarifs à la consommation abordables, par exemple par une utilisation stratégique et ciblée des financements publics. Cette politique peut revêtir diverses formes, en fonction du contexte local.

Ainsi, le Bangladesh, dont le programme de coopération rurale a porté de 32 % à 62 % la proportion de la population ayant accès à l’électricité entre 2000 et 2014, s’appuie à la fois sur des installations solaires domestiques hors réseau, fournies par le secteur privé, et une extension du réseau principal, financée sur des fonds publics.

Des pays comme le Viet Nam et le Ghana ont plutôt misé sur l’extension du réseau, tandis que la Chine et l’Inde ont combiné divers modèles d’activité et technologies, avec des solutions basées sur le réseau et hors réseau.

Au Kenya, par exemple, 700 000 installations solaires domestiques ont été mises en place, suivant un modèle de facturation au service. Ce modèle offre une flexibilité de paiement qui permet d’élargir l’accès à l’électricité. Il est de plus en plus utilisé dans de nombreux pays, et se développe rapidement dans toute l’Afrique. L’un de ses principaux avantages tient à la possibilité d’échelonner les paiements.

La Banque mondiale aide depuis longtemps les pays en développement à élargir l’accès à une énergie moderne, fiable, durable et d’un coût abordable. Grâce à des programmes tels que Lighting Global (a), par exemple, elle appuie les investissements dans le réseau électrique et le développement de marchés hors réseau.

L’enjeu du dernier kilomètre

L’enjeu du dernier kilomètre, c’est-à-dire l’accès effectif des foyers, des entreprises et des équipements collectifs à l’électricité, constitue une priorité pour la Banque mondiale, en particulier en Afrique et en Asie du Sud. Sur les six dernières années, elle y a consacré 28 projets, dont 25 sont axés sur des solutions hors réseau.

En Éthiopie, le programme d’électrification (crédit de 375 millions de dollars de l’IDA) appuiera le Plan national d’électrification lancé en 2017. Ce plan se concentrera sur les services « du dernier kilomètre ». Un million de ménages bénéficieront de cette connectivité. La priorité sera, dans un premier temps, la fiabilité de la fourniture d’électricité aux établissements d’enseignement et de santé. À l’heure actuelle, 24 % des écoles primaires et 30 % des centres de santé seulement ont accès à l’électricité.

La Banque mondiale a aidé le Bangladesh à déployer 1,4 million d’installations solaires domestiques. Plus de 18,5 millions de ruraux bénéficient désormais d’un accès fiable à une électricité d’origine solaire.

L’un des grands volets de la stratégie de la Banque consiste à intensifier ses efforts avec les partenaires de développement et le secteur privé au moyen d’instruments financiers qui, parallèlement aux réformes sectorielles et institutionnelles, encouragent les solutions sur le réseau et hors réseau et attirent les investissements privés.

En Tanzanie, par exemple, les projets soutenus par la Banque mondiale ont contribué à la création de l’agence d'électrification rurale et d’un fonds connexe, qui promeuvent tous deux l’électrification dans l’ensemble du pays.

Baisse des coûts et amélioration de l’efficacité énergétique

La Banque mondiale continue de produire des études de pointe pour trouver des solutions aux problèmes énergétiques. Ainsi, une série d’études appliquant un cadre de référence à plusieurs niveaux (a) apportent un éclairage nouveau et approfondi sur le niveau et la qualité de l’accès à l’électricité au moyen de solutions sur le réseau et hors réseau, ainsi que dans les zones non desservies.

Les innovations et les technologies modernes disponibles donnent de l’espoir pour l’avenir. La baisse des coûts des technologies de stockage et des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique accrue des équipements et appareils électriques offrent de formidables possibilités pour développer l’offre de services tout en réduisant la consommation d’énergie.

En outre, les modèles d’activité reposant sur les nouvelles technologies, comme la facturation au service dans la filière solaire, offrent des opportunités prometteuses pour des projets d’électrification hors réseau menés par le secteur privé, à condition toutefois que les pays mettent en place un climat favorable à l’investissement.


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