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ARTICLE 22 janvier 2018

Soutenir la première plateforme de marché pour des transports intelligents en Afrique

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Des routiers déchargent des sacs d’oignon au marché de gros de Bamako, au Mali. 

Photo : Dominic Chavez/Banque mondiale


Les perturbations apportées par l’ère numérique ont permis d’améliorer la coordination et d’éliminer les inefficacités dans de nombreuses industries. La start-up EmptyTrips s’est donné pour mission d’optimiser le secteur du transport en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et les frais d’expédition des petites et moyennes entreprises.

En Afrique du Sud comme dans de nombreux autres pays, entre 30 et 40 % de tous les camions et wagons de marchandises circulent à vide, à l’aller ou au retour. Ce manque d’efficacité renchérit les coûts de transport et amoindrit la compétitivité. Pire, ces camions vides aggravent inutilement les embouteillages et les émissions de CO2 et font perdre de l’argent aux transporteurs.

Après avoir travaillé dans les plus grandes sociétés-conseils de gestion et entendu ses clients se plaindre du coût des transports, Benji Coetzee a lancé un prototype de plateforme intelligente et connectée pour réduire ces frais, améliorer la transparence et optimiser les modes d’utilisation.

« J’avais remarqué tous ces camions et wagons de marchandise circulant à vide entre Johannesburg et Durban. Les surcapacités et les prix élevés n’ont tout bonnement aucun sens. Cette surabondance devrait faire baisser les prix, pas le contraire », explique l’entrepreneuse. « Quand j’ai pris vraiment conscience de cette anomalie, j’ai décidé de lancer EmptyTrips. »


« De par son coût, le transport peut freiner considérablement la croissance et la prospérité des pays africains. Soit c’est la colonne vertébrale des économies, soit c’est une cause d’engorgement.  »
Benji Coetzee
Fondatrice et PDG d’EmptyTrips

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Benji Coetzee, fondatrice et PDG d’EmptyTrips

Photo © EmptyTrips


Optimiser l’espace disponible

Après six mois de travail et d’autofinancement, Benji Coetzee a lancé EmptyTrips (a) en 2017. Le principe est de mettre en contact les usagers et d’optimiser les capacités disponibles, grâce à des algorithmes et des appels d’offre sur le marché numérique.

Le business plan d’EmptyTrips ressemble à ceux d’Airbnb, eBay et autres plateformes de ce type : agile, adaptable, avec peu d’actifs et capable de proposer des services complémentaires (comme une assurance pour le fret). EmptyTrips est la première plateforme de marché d’Afrique qui donne accès à des affréteurs et transporteurs certifiés, pour la route ou le rail. Mais être un pionnier comporte aussi des risques.

« Pour créer un marché numérique dans un secteur encore totalement vierge, nous devons mener deux opérations de front : constituer une base de données d’affréteurs et d’opérateurs certifiés et constituer une base de données de propriétaires de cargaisons et de courtiers. La plateforme de marché ne peut pas fonctionner sans ces deux éléments. Mais nous devons renforcer les capacités avant de pouvoir proposer des tarifs compétitifs, ce qui nous permettra d’attirer plus de courtiers et d’obtenir davantage de propositions compatibles », souligne Benji Coetzee.

Utiliser les données pour réduire les coûts

EmptyTrips propose à ses utilisateurs une procédure facile et souple : les transporteurs peuvent signaler leurs excédents de capacités en ligne ou attendre de voir apparaître une offre de cargaison pour se positionner. Quand les expéditeurs répertorient leurs marchandises, l’algorithme recherche une offre compatible et suggère au transporteur de proposer un prix compétitif (conteneurs vides). À l’inverse, s’il n’y a pas de disponibilités, les transporteurs peuvent faire une offre sur la marchandise. EmptyTrips prélève une redevance sur chaque transaction, assumée de façon égale par les deux parties.

Pour l’instant, l’entreprise a répertorié près de 300 entreprises, certifié plus de 100 transporteurs et enregistré plus de 1 735 trajets. EmptyTrips a également remporté un concours de présentation de projets organisé au mLab Southern Africa (a), un incubateur d’entreprises soutenu par le programme infoDev (a) de la Banque mondiale, et a participé au programme finlandais Slush Global Impact Accelerator (a), lui aussi soutenu par infoDev.

Depuis l’Afrique du Sud où elle opère aujourd’hui, la start-up entend bien grandir et espère devenir la première plateforme logistique du continent africain.

« Grâce aux données, notre plateforme peut ouvrir les frontières et faciliter les échanges sur le continent. De par son coût, le transport peut freiner considérablement la croissance et la prospérité des pays africains. Soit c’est la colonne vertébrale des économies, soit c’est une cause d’engorgement. Nous aidons les gouvernements à rapprocher les différentes parties prenantes en éliminant les inefficacités qui renchérissent les coûts », explique Benji Coetzee.


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