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Aider les agriculteurs à prendre conscience de leur valeur grâce aux écoles de terrain

02 mai 2017


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Lina Balanda, qui a suivi une formation dans une école pratique de la province de Huambo.


Dans les pays africains qui, comme l’Angola, possèdent d’abondantes ressources pétrolières, une large proportion de la main-d’œuvre dépend encore de l’agriculture pour vivre. Les petites exploitations agricoles sont vitales pour assurer la sécurité alimentaire. Une formation aide les petits agriculteurs à miser davantage sur les cultures de rapport et à calculer leur prix de manière à gagner leur vie.

LUANDA, 2 mai 2017 - Barnabe Chico Saguale est le président de l’école pratique d’agriculture à Bié, une province du centre de l’Angola. Il sait tout ce qu’il doit à cet établissement de terrain, parrainé par le Projet pour le développement des petites exploitations agricoles axé sur le marché (MOSAP).

Car c’est là qu’il a appris, avec d’autres petits exploitants comme lui, à valoriser le temps et le travail qu’ils consacrent pour cultiver leurs terres, avant même d’aller vendre leurs produits sur le marché. Jusque-là, personne ne tenait compte des heures passées dans les champs à préparer le sol, semer, récolter, désherber et épandre des engrais.


« J’élève mes enfants seule mais je suis propriétaire de ma maison, que j’ai construite avec le fruit de la vente de mes produits.  »

Lina Balanda


Le fait d’avoir appris à calculer ces coûts leur permet de réaliser un profit quand ils vendent leurs produits et d’entretenir le cycle de production — mais aussi d’avoir des arguments à faire valoir face à des clients qui voudraient payer moins cher.

Plus de la moitié des participants sont des femmes

Tandis que les postes à responsabilité dans les écoles pratiques en Angola sont majoritairement tenus par les hommes, 56 % des stagiaires sont des femmes dont le quotidien, à l’échelle individuelle, a radicalement évolué.

« J’élève mes enfants seule mais je suis propriétaire de ma maison, que j’ai construite avec le fruit de la vente de mes produits », explique Lina Balanda qui a suivi une formation dans une école pratique de la province de Huambo.

Cette femme énergique et déterminée aimerait bien être la première des participantes à pouvoir s’acheter une moto qu’elle conduirait elle-même. Car si les motos sont monnaie courante en Angola, elles sont rarement pilotées par des femmes. Et Lina voudrait prouver au reste du monde que les femmes, dans les campagnes angolaises, arrivent elles aussi à s’extraire de la pauvreté.

50 000 petits exploitants formés

L’Angola est un pays richement doté en ressources naturelles mais son activité économique souffre encore des contrecoups de la guerre civile et d’une exploitation inégale du sous-sol minier. En moyenne, l’agriculture contribue à 5,5 % seulement du PIB alors même que pratiquement la moitié des Angolais (44 %) travaillent dans ce secteur. Près de 80 % des agriculteurs sont de petits exploitants qui auraient besoin d’accéder à des pratiques agricoles optimales et diverses technologies pour améliorer leur productivité.

Grâce à une aide de 30 millions de dollars de l’IDA (le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres), ce projet a permis aux agriculteurs des provinces de Bié, Huambo et Malanje de renforcer leurs compétences en organisation et commercialisation et d’accéder à des nouvelles technologies, des services de vulgarisation et des intrants agricoles. Il a également contribué à renforcer les organisations professionnelles.

Le projet s’inscrit dans la lignée de la stratégie de réduction de la pauvreté de l’Angola en appui à la sécurité alimentaire et la relance de l’économie rurale. Au moment de sa clôture, en mars 2016, près de 725 écoles pratiques avaient été créées et plus de 50 000 petits exploitants formés en vue d’améliorer la production et la vente de leurs récoltes (pommes de terre, maïs et haricots notamment).

Le projet pour le développement des petites exploitations et la commercialisation de leurs produits, qui bénéficie d’un financement de la Banque mondiale de 70 millions de dollars, a été lancé en 2017 dans la province de Bié afin d’augmenter le nombre d’agriculteurs bénéficiaires. Il permettra également de renforcer les capacités du ministère de l’Agriculture sur le plan statistique et analytique et en matière d’informations commerciales, de développement de l’irrigation et de vulgarisation agricole.


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