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Le Groupe de la Banque mondiale se donne un nouveau cap pour relever les défis climatiques les plus urgents

07 avril 2016


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LES POINTS MARQUANTS
  • Le Plan d’action sur le changement climatique que le Groupe de la Banque mondiale a adopté aujourd’hui est destiné à aider les pays à tenir les engagements qu’ils ont pris lors de la COP21 de Paris et à faire face aux effets croissants de l’évolution du climat.
  • Il importe tout particulièrement d’améliorer la résilience des individus et des populations aux chocs climatiques, ce qui impose de nouveaux efforts pour développer les systèmes de préalerte, la protection sociale climato-intelligente et la résilience des zones urbaines et côtières.
  • Le Groupe de la Banque mondiale intensifie les mesures axées sur les énergies renouvelables, les villes durables, l’agriculture climato-intelligente, les transports écologiques et d’autres aspects, en fixant des objectifs ambitieux pour 2020.

Le changement climatique freine considérablement le développement. À l’horizon 2050, il faudra nourrir 9 milliards de personnes, loger 2 milliards de nouveaux citadins et leur procurer des services, et assurer l’accès universel à une énergie d’un coût abordable, tout en ramenant les émissions mondiales de gaz à effet de serre à un niveau qui permettra d’espérer un avenir durable. Dans le même temps, les inondations, la sécheresse, la montée du niveau des mers, les menaces pesant sur l’eau et sur la sécurité alimentaire, ainsi que la fréquence des catastrophes naturelles, vont s’intensifier, ce qui risque de faire basculer 100 millions de personnes de plus dans la pauvreté au cours des 15 prochaines années.

Les pays s’emploient désormais, avec un sentiment d’urgence de plus en plus grand, à concevoir des systèmes d’alimentation en énergie et de transport plus durables, à renforcer la résilience de leurs villes et à préparer les populations, les services publics et l’infrastructure aux chocs climatiques à venir. Plus de 180 pays ont présenté leurs engagements pour l’action climatique (les « contributions prévues déterminées au niveau national » (a)) avant l’accord historique conclu à la COP21 en décembre 2015.

Afin d’aider les pays à relever ce défi, le Groupe de la Banque mondiale a adopté aujourd’hui un nouveau Plan d’action sur le changement climatique. Ce plan énonce des actions concrètes pour que les pays puissent concrétiser leurs contributions nationales et définit des objectifs ambitieux pour 2020 dans des secteurs à fort impact : énergie propre, transports écologiques, agriculture climato-intelligente, résilience urbaine, mobilisation du secteur privé pour augmenter les investissements climatiques dans les pays en développement.


« Le changement climatique est le problème le plus important de notre temps, et l’on ne pourra pas y faire face en menant des actions isolées, secteur par secteur. La complexité de ce problème appelle le déploiement de solutions dans une multitude de secteurs, tels que l’énergie, l’eau, l’agriculture, les transports, l’urbanisme et la gestion des risques de catastrophes. La Banque mondiale est particulièrement bien placée pour collaborer avec les pays à la recherche de solutions qui leur permettent de renforcer leur résilience aux chocs climatiques, protéger leur environnement et leurs habitants, et réduire leurs émissions.  »
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Laura Tuck

Vice-présidente du Groupe de la Banque mondiale pour le développement durable

Pour un impact maximal, le Plan d’action est centré sur des transformations en profondeur et sur de nouvelles politiques publiques qui joueront un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique. Dans le cadre de ce plan, la Banque mondiale prévoit de doubler ses contributions actuelles pour le renforcement des capacités mondiales dans le domaine des énergies renouvelables : d’ici 2020, elle entend participer à la mise en place de 30 gigawatts de capacités supplémentaires et mobiliser 25 milliards de dollars de financements privés pour les énergies propres. De plus, le Groupe de la Banque mondiale va multiplier par quatre les ressources financières qu’il consacre aux transports climato-résilients, il intégrera l’action climatique dans la planification urbaine, via sa Plateforme mondiale pour des villes durables, et il renforcera le soutien à la gestion durable des forêts et de la pêche.

Dans l’optique d’accélérer les investissements du secteur privé, le Groupe de la Banque mondiale travaillera avec les instances de réglementation, créera des champions de la banque « verte » et continuera de promouvoir le développement du marché des obligations vertes. La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, et qui est aussi la plus importante institution mondiale pour le développement dont les opérations sont exclusivement tournées vers le secteur privé dans les pays en développement, a l’intention de porter le montant annuel de ses investissements dans l’action climatique à 3,5 milliards de dollars, contre 2,2 milliards actuellement. En outre, elle cherchera à mobiliser 13 milliards de dollars de financements privés supplémentaires par an d’ici 2020. L’IFC accroîtra ses investissements pour l’action climatique dans un certain nombre de secteurs : production d’énergie renouvelable raccordée au réseau, bâtiments écologiques, maîtrise de l’énergie à usage industriel/commercial et infrastructure urbaine climato-intelligente, notamment. L’IFC continuera également de recourir à des instruments financiers innovants et à s’appuyer sur des recommandations pour développer ses activités dans les énergies renouvelables distribuées, dans l’accès hors réseau à l’énergie et dans l’agriculture climato-intelligente. Parallèlement, elle continuera de conseiller ses clients sur la façon d’utiliser des ressources comme l’énergie ou l’eau avec un meilleur rapport coût-efficacité et un impact environnemental moindre.

« Outre l’action des pouvoirs publics, l’ingéniosité et les innovations du secteur privé seront fondamentales pour la transition vers une économie mondiale climato-résiliente et sobre en carbone », explique Nena Stoiljkovic, vice-présidente des Services mondiaux à la clientèle à l’IFC. « L’IFC s’attachera à augmenter ses investissements climato-intelligents dans les pays en développement et à mettre à profit des sources de capitaux privés encore inexploitées pour le financement de l’action climatique. »

Le Plan d’action reconnaît qu’il est urgent de renforcer la résilience aux chocs climatiques, en particulier aux catastrophes naturelles et à leurs répercussions délétères sur l’agriculture et sur les chaînes de valeur agricoles. Des programmes d’investissements dans une agriculture climato-intelligente seront élaborés pour au moins 40 pays, et, à l’horizon 2020, tous les prêts agricoles intègreront la dimension climatique. L’utilisation de semences climato-résilientes, l’irrigation efficiente, la productivité du bétail et la gestion des risques feront partie des priorités. Le Groupe de la Banque mondiale a aussi pour objectif de mettre en place d’ici 2020 des systèmes de préalerte qui protègeront 100 millions de personnes dans 15 pays. Sur la même période, il s’emploiera à faire accéder 50 millions de personnes à des systèmes de protection sociale qui pourront s’adapter aux effets du changement climatique.

« La question essentielle est de savoir comment mobiliser les ressources disponibles pour atteindre les objectifs ambitieux définis à Paris », a indiqué John Roome, directeur principal chargé des questions relatives au changement climatique au sein du Groupe de la Banque mondiale. « Grâce au Plan d’action, nous aiderons les pays à introduire la lutte contre le changement climatique dans leurs politiques nationales, ainsi que dans leurs processus de planification et de budgétisation, et à mobiliser des financements et à les utiliser de manière optimale pour produire un impact maximal. »

Conformément au Plan d’action, le Groupe de la Banque mondiale mènera une réflexion sur les risques et les opportunités découlant du changement climatique, pour tous ses cadres de partenariats-pays. L’analyse des risques climatiques est déjà appliquée aux projets financés par l’Association internationale de développement (IDA), le Fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, et sera étendue à d’autres opérations au début de 2017.  


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