Chaque année, à l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées célébrée le 3 décembre, les cérémonies officielles se multiplient. En ce jour particulier, nous prenons le temps de penser aux personnes handicapées, d’écouter des discours émouvants et d’échanger des paroles d’encouragement.
Mais qu’en est-il du reste de l’année ? Les équipes de la Banque mondiale et de la Société financière internationale (IFC) au Maroc ont organisé une manifestation conjointe pour marquer l’événement, certes, mais aussi pour poser cette question fondamentale et discuter de solutions durables pour les 3 % de Marocains souffrant de handicap physique.
« Les personnes handicapées se heurtent tous les jours aux mêmes difficultés économiques et sociales et attendent autre chose que des discours pour s’en sortir », rappelle Idir Ouguindi, représentant de l’Amicale marocaine des handicapés (AMH) qui participait à cette réunion. Les organisations de la société civile ont beau militer sans relâche auprès du gouvernement et des bailleurs de fonds, l’accès des personnes handicapées aux services de base et aux débouchés professionnels est encore loin d’être acquis. Avec un taux de chômage de 8,9 %, l’emploi des handicapés n’est ni une priorité économique, ni un impératif politique au Maroc. L’absence de programmes sociaux pour répondre aux besoins spécifiques des personnes handicapées, en particulier en milieu rural, est à l’origine de leur profonde marginalisation.
La manifestation organisée par la Banque mondiale et l’IFC a rassemblé des personnes handicapées et des associations militant en leur faveur, ainsi que des représentants du secteur privé, de la société civile et des autorités, dans l’objectif d’identifier des expériences d’intégration économique et sociale et de voir dans quelle mesure elles pouvaient être reproduites. Mais il s’agissait aussi de forger de nouvelles alliances entre parties prenantes et Groupe de la Banque mondiale pour que chacun contribue à faire progresser cette question de l’insertion des handicapés.
L’AMH et l’Association des femmes chefs d’entreprise du Maroc (AFEM) ont présenté les initiatives entreprises pour aider les femmes handicapées à avoir une activité professionnelle et pour tenter de combler le fossé qui les sépare des personnes valides. Outre l’espoir qu’elles suscitent, de telles expériences sont cruciales pour le quotidien de ces femmes. Par le travail, elles obtiennent de quoi vivre et nourrir leurs familles mais, surtout, elles démontrent que loin d’être une charge pour la société, elles peuvent en devenir des atouts. Le Groupe de la Banque mondiale a affirmé son soutien à ce type d’initiatives et son engagement à promouvoir l’intégration des personnes handicapées dans les projets de recherche et de développement qu’il soutient.
Cette réunion en a aussi appelé à notre sens de la citoyenneté et de l’altruisme : en donnant de son temps et en aidant les gens, chacun de nous peut participer à l’amélioration des conditions de vie de ses concitoyens.