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Les personnes handicapées méritent plus qu’une journée dédiée par an

03 décembre 2012


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Les équipes de la Banque mondiale et de la Société financière internationale (IFC) au Maroc ont organisé une manifestation conjointe pour marquer la Journée internationale des personnes handicapées.


Chaque année, à l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées célébrée le 3 décembre, les cérémonies officielles se multiplient. En ce jour particulier, nous prenons le temps de penser aux personnes handicapées, d’écouter des discours émouvants et d’échanger des paroles d’encouragement.

Mais qu’en est-il du reste de l’année ? Les équipes de la Banque mondiale et de la Société financière internationale (IFC) au Maroc ont organisé une manifestation conjointe pour marquer l’événement, certes, mais aussi pour poser cette question fondamentale et discuter de solutions durables pour les 3 % de Marocains souffrant de handicap physique.                               

« Les personnes handicapées se heurtent tous les jours aux mêmes difficultés économiques et sociales et attendent autre chose que des discours pour s’en sortir », rappelle Idir Ouguindi, représentant de l’Amicale marocaine des handicapés (AMH) qui participait à cette réunion. Les organisations de la société civile ont beau militer sans relâche auprès du gouvernement et des bailleurs de fonds, l’accès des personnes handicapées aux services de base et aux débouchés professionnels est encore loin d’être acquis. Avec un taux de chômage de 8,9 %, l’emploi des handicapés n’est ni une priorité économique, ni un impératif politique au Maroc. L’absence de programmes sociaux pour répondre aux besoins spécifiques des personnes handicapées, en particulier en milieu rural, est à l’origine de leur profonde marginalisation.

La manifestation organisée par la Banque mondiale et l’IFC a rassemblé des personnes handicapées et des associations militant en leur faveur, ainsi que des représentants du secteur privé, de la société civile et des autorités, dans l’objectif d’identifier des expériences d’intégration économique et sociale et de voir dans quelle mesure elles pouvaient être reproduites. Mais il s’agissait aussi de forger de nouvelles alliances entre parties prenantes et Groupe de la Banque mondiale pour que chacun contribue à faire progresser cette question de l’insertion des handicapés.

L’AMH et l’Association des femmes chefs d’entreprise du Maroc (AFEM) ont présenté les initiatives entreprises pour aider les femmes handicapées à avoir une activité professionnelle et pour tenter de combler le fossé qui les sépare des personnes valides. Outre l’espoir qu’elles suscitent, de telles expériences sont cruciales pour le quotidien de ces femmes. Par le travail, elles obtiennent de quoi vivre et nourrir leurs familles mais, surtout, elles démontrent que loin d’être une charge pour la société, elles peuvent en devenir des atouts. Le Groupe de la Banque mondiale a affirmé son soutien à ce type d’initiatives et son engagement à promouvoir l’intégration des personnes handicapées dans les projets de recherche et de développement qu’il soutient.

Cette réunion en a aussi appelé à notre sens de la citoyenneté et de l’altruisme : en donnant de son temps et en aidant les gens, chacun de nous peut participer à l’amélioration des conditions de vie de ses concitoyens.


« La manifestation a mis en avant les valeurs centrales célébrées en cette journée : le développement de partenariats, la sensibilisation, le don de son temps, le bénévolat... Ce sont elles qui doivent guider nos actions, tous les jours de l’année. »

Joumana Cobein

Responsable principalede l’IFC pour la région du Maghreb

À l’issue de la réunion, les participants ont visité le Centre Mohammed VI pour les personnes handicapées, pour rencontrer les membres du personnel et les bénéficiaires — des jeunes âgés de 4 à 18 ans. Ils ont apprécié la qualité des efforts déployés pour garantir à ces jeunes marocains une intégration citoyenne à part entière à l’âge adulte. Les participants ont souligné unanimement que les personnes handicapées ont bien entendu des besoins spécifiques mais surtout des droits constitutionnels dont le respect relève d’une responsabilité sociale qui doit être assumée par tous. La rencontre s’est achevée dans une ambiance conviviale, avec un spectacle et une distribution de cadeaux éducatifs aux enfants du centre.

« Le secteur privé et le gouvernement marocains travaillent pour appuyer des expériences prometteuses destinées à soutenir l’intégration économique des personnes handicapées. Les prochaines étapes cruciales consisteront à rendre les lieux publics (bâtiments officiels ou infrastructures de transport par exemple) accessibles aux personnes handicapées », a déclaré Said Sekkat, président de la commission en charge de la responsabilité sociale des entreprises au sein de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

À la question de savoir si nous pouvons aider les personnes handicapées, cette journée de travail a répondu par l’affirmative : « Oui, nous le pouvons ».


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