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En Côte d’Ivoire, le gouvernement et les entreprises privées s’unissent pour créer des emplois pour les jeunes

27 août 2012


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LES POINTS MARQUANTS
  • La crise post-electorale de novembre 2010 a affaibli l’économie ivoirienne
  • Les jeunes sans emploi ont pris part au conflit pour gagner de l’argent
  • Grâce à des partenariats avec le gouvernement et des entreprises locales, un nouveau projet trouve du travail aux jeunes sans emploi

ABIDJAN, le 27 août 2012 – Les jeunes africains veulent davantage d’emplois, et en Côte d’Ivoire le gouvernement et ses partenaires travaillent ensemble à leur création.

Avec l’aide de la Banque mondiale, le ministère de l’Emploi et des Affaires sociales ivoirien  a lancé une initiative pour créer davantage d’emplois et aider les jeunes à développer leurs compétences.

« Un grand nombre de jeunes sans emploi ou sous-employés ont participé à la récente crise »,  indique le coordonnateur  national du Projet  de création d’Emplois Jeunes et de Développement des compétences (PEJEDEC)  , Adama Bamba. « Le groupe le plus actif dans ce conflit était constitué de  jeunes . Aujourd’hui, bon nombre d’entre eux ont obtenu un diplôme, mais stagnent sur le marché du travail sans jamais avoir eu un emploi de leur vie. Ils ne font qu’attendre. »

La crise post-electorale  a eu des effets néfastes sur le tissu  socio-économique.  Le taux de chômage déjà élevé du pays a augmenté encore davantage et ce sont surtout les jeunes qui en pâtissent. Selon l’Institut national de Statistiques  (INS) , il est estimé que 60 % des Ivoiriens âgés de 15 à 35 ans sont en chômage.

Maintenir la paix grâce à la productivité

Dans les pays ayant de récents souvenirs de guerre et de conflit, la tâche de maintenir la paix tout en rebâtissant l’économie nationale et en restaurant la confiance des citoyens peut être très difficile, en particulier si ce pays souffre encore d’extrême pauvreté et que ses jeunes sont en grande majorité sans emploi. En Côte d’Ivoire,  la situation comporte des risques encore plus élevés pour les jeunes , selon Hamoud Abdel Wedoud Kamil, Chargé Principal des secteurs de l’Education à la Banque mondiale et chef du projet   PEJEDEC  

« Le chômage des jeunes accroît le risque de perturbations sociales et de conflits violents », souligne-t-il. « Si nous ne créons pas d’emploi et que nous n’adressons pas un message d’espoir  aux jeunes, c’est comme si nous ne faisions rien. Nous devons leur donner l’occasion d’utiliser des stylos plutôt que des armes. »

 D’un montant de 50 millions USD ,le Projet  de création d’Emplois Jeunes et de Développement des compétences (PEJEDEC)  a déjà commencé à porter  ses fruit, six mois après son lancement à Abidjan. Preuve de son succès, un partenariat entre le gouvernement et le secteur privé du pays  a récemment démarré , offrant  aux jeunes de 15 à 35 ans  des stages rémunérés auprès d’entreprises locales. À la fin de leur formation, les participants peuvent utiliser leurs compétences nouvellement acquises pour postuler à des offres d’emploi au sein même de l’entreprise ou d’autres entreprises , ou même, dans certains cas, pour créer leur propre entreprise.

La Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), la société d’électricité du pays qui est gérée comme une entreprise privée, commencera à former 249 jeunes le 28 août prochain dans son centre de formation à Abidjan. Le géant des télécommunications Orange a embauché 150 jeunes et les forme actuellement aux métiers des télécommunications. D’autres entreprises se sont engagées à accepter des stagiaires ; c’est le cas notamment de la Chambre européenne de commerce qui accueillera 650 diplômés dans ses 25 entreprises membres.

Au total, près de 3 000 jeunes ont commencé ou vont commencer leur stage d’ici à octobre prochain.

Outre les stages en entreprise, le projet comportera également une composante axée sur l’emploi dans le domaine des travaux publics qui offrira aux jeunes n’ayant pas fait de longues d’études des emplois dans le domaine des travaux publics.

M’Balou Kanté, 28 ans, a terminé ses études en 2009 avec un diplôme d’ingénieure en télécommunications, mais elle n’a pas été capable de trouver un emploi permanent depuis. Elle a lu un article au sujet du projet d’emploi pour les jeunes dans un journal local et elle s’y est inscrite. Le 21 août dernier, elle a commencé son stage au siège social d’Orange situé dans le quartier de Cocody Deux Plateaux d’Abidjan.

« Je décrochais quelques contrats, mais ce n’était jamais rien de permanent, alors je restais chez moi pendant des périodes de trois à six mois chaque fois », explique Mlle Kanté. « Ce n’est pas facile parce que depuis la crise, bon nombre d’entreprises ont fermé leurs portes et nombreux jeunes qualifiés restent chez eux sans rien faire. »

Maintenant, je travaille pour une entreprise qui correspond à mes compétences, dit-elle.

« C’est une grande entreprise et pour moi, en tant qu’ingénieure en télécommunications, je ne pouvais pas espérer mieux. C’est vraiment ici qu’il fallait que je sois. »

Créer une stabilité économique

La Banque mondiale travaille en étroite collaboration avec les gouvernements et les organisations de la société civile d’Afrique afin de trouver des solutions pour stimuler la création d’emplois, en particulier pour les jeunes. Le Rapport de cette année sur le développement dans le monde de la Banque mondiale, qui sera publié en octobre, soulignera la manière dont les gouvernements peuvent créer davantage d’emplois pour les jeunes et, par extension, favoriser le développement économique.

« Créer des emplois pour les jeunes rend les économies plus solides, car cela se traduit par une meilleure productivité et un plus grand nombre de consommateurs avec de l’argent à dépenser », note, M. Kamil. « En Côte d’Ivoire, outre une paix durable, nous avons besoin d’une stabilité économique. »


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