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Bonne gouvernance et développement en Cisjordanie et à Gazav

20 mai 2011


Jérusalem, 20 mai 2011 - Alors qu’elle vient de publier une étude sur la bonne gouvernance et la réduction de la corruption en Cisjordanie et à Gaza, la Banque mondiale appelle les bailleurs de fonds, les autorités gouvernementales palestiniennes, la société civile et les ONG à tirer parti des conclusions mises au jour par son rapport.

Les problèmes de gouvernance au sein de l’Autorité palestinienne et les conséquences qui en découlent en termes de corruption sont depuis un certain temps déjà l’objet de discussions entre bailleurs de fonds et représentants des autorités. Mais, en dépit du degré d’attention que requiert cette question, très peu de travaux d’analyse ont été réalisés à ce jour sur le sujet. Le rapport de la Banque mondiale vient combler ce vide : il s’agit de la première étude qui évalue de manière détaillée les forces et les faiblesses institutionnelles de l’Autorité palestinienne et qui met en évidence la nature et l’incidence réelle de la corruption en Cisjordanie et à Gaza.

"Excellent rapport, excellent diagnostic et excellent timing": c’est ainsi que Geoff Prewitt, conseiller de haut niveau sur les questions de gouvernance au Programme des Nations unies pour le développement, a salué le rapport à l’occasion d’une séance d’information destinée aux bailleurs de fonds.

Selon la directrice des opérations de la Banque pour la Cisjordanie et Gaza, Mariam Sherman, qui est intervenue dans le cadre d’un atelier organisé à l’intention des représentants de l’Autorité palestinienne, de la société civile et des principales ONG, le rapport "présente des éléments d’analyse clairs, procède à un examen approfondi des faits observés sur le terrain et fournit une base solide pour permettre à l’Autorité palestinienne de définir les priorités qui guideront sa réforme future de la gouvernance".

Pointant les domaines où l’Autorité palestinienne a accompli des progrès remarquables, le rapport signale les réformes mises en œuvre dans la gestion des finances publiques, les participations de l’État et la question traditionnellement problématique de la commission du pétrole. Il fait état des réformes en cours, mais encore inachevées, dans les secteurs suivants : passation des marchés publics, emplois publics et réglementation du secteur privé. Enfin, il met en lumière les domaines où des améliorations sont encore nécessaires, en particulier en ce qui concerne la gestion des terres, la délivrance de permis d’exploitation et les services aux entreprises et l’accès à l’information publique.

"Nous avons un objectif commun : instaurer la bonne gouvernance et mettre en place un système de gouvernance démocratique basé sur la responsabilité et la transparence", a déclaré Ali Jarbawi, ministre palestinien du Plan. "Tel est l’objectif et le souhait des Palestiniens."

M. Jarbawi a souligné le caractère unique du cas palestinien et le fait que l’Autorité palestinienne était privée de contrôle sur de nombreuses parties des Territoires palestiniens, ce qui venait compliquer et la gouvernance et les réformes. Et d’indiquer, par exemple, que pendant près de 30 ans et jusqu’en 1995, les Palestiniens ne contrôlaient pas leur cadastre

"L’environnement dans lequel nous vivons entrave les progrès. Le processus de réforme ne se fait pas par à-coups. Il s’agit d’un processus continu qui demande beaucoup d’efforts, de temps et d’argent".

Mark Ahern, spécialiste senior du secteur public et chef de l’équipe en charge du rapport, a précisé que l’étude s’était concentrée sur les aspects sur lesquelles l’Autorité palestinienne exerce un contrôle direct. "Du point de vue de la Banque mondiale, ce travail n’est pas seulement un exercice académique, il compte aussi au niveau du développement", a affirmé M. Ahern. "Il existe une corrélation directe entre la bonne gouvernance et les résultats auxquels nous aspirons au niveau du développement. Vous pouvez constater, à travers le monde, que la bonne gouvernance va généralement de pair avec de faibles taux de mortalité infantile, des revenus par habitant plus élevés et d’autres indicateurs de développement importants".

Le rapport comporte également les résultats d’une enquête menée auprès de 3 000 ménages palestiniens afin de mesurer comment ils percevaient la corruption et de comparer ces impressions avec la réalité de l’accès aux services publics. Or si l’enquête montre qu’une forte proportion des Palestiniens interrogés pense que les citoyens ont recours au wasta (passe-droits) et aux pots-de-vin pour avoir accès aux services publics, elle révèle aussi que très peu d’entre eux y recourent dans les faits. Alors que toutes les études réalisées précédemment sur la corruption en Cisjordanie et à Gaza se fondaient sur les perceptions, ce nouvel élément offre une perspective importante.

Il constitue "un résultat positif", selon M. Jarbawi, qui dit cependant "comprendre que les perceptions comptent aussi ".


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