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Une étude met en lumière la progression de l’accès aux services financiers malgré la crise économique

16 septembre 2010


LES POINTS MARQUANTS
  • En dépit de la contraction des économies l’année dernière, l’accès à la finance formelle a progressé dans les pays en développement.
  • L’édition 2010 du rapport sur l’accès au financement révèle des tendances encourageantes concernant l’élargissement de l’accès aux services financiers.
  • En lien avec un élan de volonté général, les décideurs sont déterminés à respecter un programme de promotion de l’inclusion financière.

Le 16 septembre 2010 — Dans un environnement pourtant dominé par un resserrement des marchés du crédit et par un ralentissement des économies, un nombre croissant de personnes dans les pays en développement ont accédé à des services financiers en 2009. On estime que 2,7 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès aux services financiers formels – plus sûrs et moins chers que leurs alternatives informelles. Cependant, les nouvelles technologies facilitent le développement d’infrastructures de détail à moindre coût, et l’on assiste à une évolution du paysage de l’inclusion financière.

Les organismes de réglementation devront faire en sorte que l’introduction de nouvelles lois pour des règles plus saines s’accompagne des moyens de les faire appliquer, afin que les plus pauvres puissent aussi bénéficier de la diffusion accrue de l’accès aux services financiers.

Tel est le tableau que dresse le rapport Financial Access 2010 sur la situation de l’inclusion financière dans le monde. Deuxième édition de ce rapport annuel, cette étude a été menée par le Groupe consultatif d’aide aux personnes les plus pauvres (GCAP)(a) et le Groupe de la Banque mondiale auprès des organismes de réglementation financière de plus de 140 pays. Elle révèle que le nombre total de comptes bancaires à travers le monde a progressé malgré la baisse du volume des comptes de dépôt et des prêts.

Avec 65 comptes de dépôt de plus pour 1 000 adultes en 2009, le nombre de comptes de dépôt a enregistré une progression moyenne de 4,3 %. L’impact de la crise financière est plus sensible dans l’utilisation des services de crédit, le nombre de prêts pour 1 000 adultes n’ayant que très peu évolué entre 2008 et 2009.

Un besoin de données

Dans leur grande majorité, les populations les plus pauvres ont recours à la finance informelle pour gérer la vie financière du ménage – économies sous le matelas, emprunts à des proches ou à des usuriers. Dans le monde entier, les décideurs sont cependant déterminés à s’atteler à la promotion de l’inclusion financière et à l’élargissement de l’accès aux services financiers formels, jugés plus sûrs.

Le rapport Financial Access 2010, qui s’inscrit dans un mouvement plus vaste qui vise à améliorer l’évaluation de l’accès aux services financiers, fournit des données clé sur les politiques favorisant l’inclusion financière. Et, en lien avec un élan de volonté général impulsé par le G20 et visant une meilleure évaluation de l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises (PME), le rapport est en mesure de fournir les premières données mondiales comparables sur le volume des prêts accordés aux PME, estimé à 10 000 milliards de dollars en 2009.

« Alors que l’on assiste à la multiplication des appels en faveur d’une collecte renforcée et améliorée des données concernant l’inclusion financière, y compris de la part du G20, l’étude annuelle Financial Access fournira des données clés et contribuera au suivi des progrès sur la durée », a déclaré la directrice générale adjointe du GCAP, Alexia Latortue.

Les données pour l’année 2009 indiquent que ce sont les pays appartenant à la tranche des 20 % les plus pauvres qui ont enregistré l’augmentation médiane la plus importante dans l’ouverture de nouveaux comptes, ce qui signifie que l’accès progresse plus vite dans les pays les moins développés.

« L’accès à des comptes courants et d’épargne est un besoin fondamentale », explique Nataliya Mylenko, auteur principal du rapport Financial Access 2010. « Le fait qu’un nombre croissant de personnes utilisent les services de dépôt, malgré la forte volatilité des marchés financiers internationaux, confirme à quel point ces services sont essentiels pour les familles en période de risque et d’incertitude. »

Réformes politiques

Compte tenu du nombre croissant d’utilisateurs, les données confirment également la nécessité, pour le législateur et les organismes concernés, de s’attacher encore davantage à la protection des consommateurs et à la réglementation du secteur financier.

Dans le monde entier, les organismes de réglementation semblent avoir tiré les leçons douloureuses de la longue crise financière internationale. Les deux tiers des organismes interrogés pour l’étude ont indiqué que des réformes en faveur de la protection des consommateurs étaient en cours d’élaboration.

Si cette tendance constitue une bonne nouvelle pour les futurs épargnants et emprunteurs, le rapport montre aussi toutefois que le manque de ressources empêche les organismes de réglementation de mettre concrètement en place les réformes ou, dans le cas des législations concernant la protection des consommateurs, qu’ils ne disposent pas des moyens de coercition nécessaires.

Nouvelles technologies

Malgré les nombreux obstacles à la mise en place de politiques saines, il existe un certain nombre de tendances encourageantes, notamment l’essor de l’infrastructure de détail et le recours aux nouvelles technologies pour offrir des services financiers plus sûrs et à moindre coût. À l’échelle mondiale, une succursale bancaire, cinq distributeurs automatiques de billets (DAB) et 167 terminaux de points de vente pour 100 000 adultes ont été créés en 2009.

Pour la première fois, le nombre de DAB a dépassé le nombre de succursales bancaires dans les pays à faible revenu. Mais, en termes de couverture physique, les pays à revenu faible et intermédiaire restent encore toutefois à la traine par rapport aux pays à revenu élevé. Certes le Burundi a doublé son nombre de distributeurs automatiques, mais il n’en dispose encore que de quatre.

« La diffusion croissante des nouvelles technologies, telles que les moyens de paiement mobiles et les services bancaires en ligne, devrait assurer voire accélérer la progression de l’inclusion financière », affirme Oya Pinar Ardic, l’un des auteurs du rapport.

Des perspectives prometteuses

L’édition 2010 de Financial Access montre des voies prometteuse pour l’inclusion financière, qu’il s’agisse de la volonté des pays de modifier leurs politiques ou du nombre de personnes accédant désormais à des services dont elles étaient auparavant exclues.

« Le fait que l’accès aux services financiers ait modestement progressé pendant la crise traduit la détermination de nombreux décideurs dans le monde à faire en sorte que leurs citoyens aient un meilleur accès à de meilleurs services financiers », souligne Janamitra Devan, vice-président du Groupe de la Banque mondiale en charge du département Finances et développement du secteur privé.

« Nous espérons que ces données seront exploitées par les décideurs qui, dans le monde entier, travaillent à réduire le fossé dans l’accès aux services financiers. »

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