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La jeunesse du monde entier risque de devenir une “génération perdue"

12 août 2010


LES POINTS MARQUANTS
  • Alors que partout dans le monde, on célèbre la Journée internationale de la jeunesse, le taux de chômage mondial des jeunes est de 13 % et nombre d'entre eux ont perdu l'espoir de trouver un emploi.
  • La Banque a investi 2,3 milliards de dollars d'aide par le biais de programmes d'éducation, de santé et d'emploi. La Banque investit 15 fois plus pour les jeunes aujourd'hui qu'en l'an 2000.
  • Un prochain rapport de la Banque démontrera les bénéfices économiques d'un tel investissement.

12 août 2010 — Alors que partout dans le monde, on se prépare aujourd'hui à célébrer la Journée internationale de la jeunesse avec une cérémonie au siège des Nations Unies, l'Organisation internationale du travail (OIT) alerte que le chômage des jeunes a atteint un nouveau record dans le monde et qu'il ne cesse d'augmenter. L'OIT met en garde contre le « risque que la crise engendre une “génération perdue”, avec des jeunes gens exclus du marché de l'emploi et ayant perdu tout espoir d'obtenir un travail qui leur assure une vie décente. »

Selon un nouveau rapport de l'OIT publié aujourd'hui, sur les quelque 620 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans, économiquement actifs, environ 81 millions étaient sans emploi fin 2009. Il s'agit du plus haut niveau jamais atteint en 20 ans, depuis que l'organisation tient à jour ces données. Le taux de chômage des jeunes dans le monde a atteint 13 % en 2009 contre 11,9 % lors de la dernière évaluation de 2007.

Cette grave situation devrait lourdement peser sur l'état d'esprit des dirigeants concernés par la jeunesse, du Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et de tous ceux qui se réunissent aux Nations Unies ce matin pour le lancement de l'Année internationale de la jeunesse consacrée au thème du dialogue et de compréhension mutuelle. « Cet événement est l'occasion pour la communauté internationale et le système des Nations Unies de prouver leur engagement envers les jeunes », selon une déclaration (pdf) de 27 dirigeants d’instances des Nations Unies, dont la Banque mondiale.

Comme le montre le rapport de l'OIT, les jeunes d'aujourd'hui ont besoin de tout le soutien possible pour les aider à trouver un premier emploi ou à conserver celui qu'ils ont aujourd'hui. Mais leur route vers une vie meilleure est semée d'autres obstacles. Alors que le monde accueille à présent le plus grand nombre de jeunes de son histoire, un nouveau rapport de la Banque mondiale sur l'investissement en faveur des jeunes précisera d'ici la fin du mois quel est le coût réel pour les familles et la croissance économique d'un pays une situation où les jeunes sont confrontés seuls au VIH/SIDA et d'autres maladies, à la violence, au chômage, à l'inégalité et à la perte de confiance dans leur capacité à trouver un emploi, acquérir de nouvelles compétences pour améliorer leur salaire et leur niveau de vie, élever une famille et devenir de vrais citoyens au sein de leur communauté.

Investir dans la jeunesse, c'est « vital »

Les conséquences de la crise économique se faisant toujours ressentir, il est vital d'investir dans la jeunesse. Pour l’exercice 2010, la Banque a investi 2,3 milliards de dollars d'aide à la jeunesse par le biais de programmes d'éducation, de santé et d'emploi, une somme sans précédent qui va ouvrir la voie à un engagement accru et persistant de la Banque envers les jeunes du monde entier.

Toujours pour l’exercice 2010, la Banque a accordé des prêts et des dons à 37 pays pour des investissements destinés spécifiquement aux 15-24 ans. Ces dix dernières années, la Banque a investi plus de 9,5 milliards de dollars en faveur de la jeunesse et ses investissements destinés aux jeunes sont 15 fois plus élevés aujourd'hui qu'en l'an 2000. En dix ans de travail, le nombre de projets a également triplé, passant de 18 pour l’exercice 2000 à 51 pour l’exercice 2010 (tableau 1). Des chiffres qui montrent que les pays sont toujours plus nombreux à vouloir investir dans la jeunesse.

Les investissements de la Banque dans la jeunesse ont bénéficié à toutes les régions du globe. Au Kenya, un projet d'un montant de 60 millions de dollars, financé par la Banque, améliore l'accès à des programmes de travail temporaire s'adressant aux jeunes et renforce leur employabilité. De l'autre côté de l'hémisphère, au Mexique, un prêt de 700 millions de dollars permet d'améliorer l'efficacité de l'enseignement secondaire et sa réactivité face au marché du travail. Ailleurs dans le monde encore, en République démocratique populaire du Laos, la Banque finance un projet de près de 1 million de dollars pour former la prochaine génération de main d'œuvre susceptible de travailler dans l'énergie hydroélectrique et l'exploitation minière du pays. De l'autre côté de la frontière, au Vietnam, 30 millions de dollars sont consacrés à la formation professionnelle des jeunes et des jeunes adultes des zones rurales.

Le soutien aux jeunes favorise la stabilité

Ces pays, comme tant d’autres dans le monde, ont choisi d'investir dans la jeunesse. Le prochain rapport de la Banque montrera "qu'investir en faveur des jeunes est une initiative pertinente pour l’économie." Par exemple, les pays qui forment des travailleurs qualifiés, en bonne santé et productifs sont plus susceptibles d'atteindre une prospérité globale, une stabilité politique et un bien-être social généralisé.

Les capacités et les qualités acquises durant l'enfance et la jeunesse déterminent largement la vie adulte. Par conséquent, un investissement efficace dans la jeunesse permet de recueillir d'importants bénéfices, dont profitent non seulement les individus eux-mêmes et leur famille proche, mais toute la société.

« Soit nous ne faisons rien - et nous prenons le risque de mettre les jeunes à l'écart de notre société et de leur transmettre méfiance et désespoir -, soit nous investissons dans la plus grande source de potentiel humain dont a jamais disposé le monde, et nous récoltons les bénéfices de cet investissement avec une croissance plus forte et un plus grand bien-être social pour les générations à venir », explique le Dr Wendy Cunningham, économiste en chef et responsable du programme Enfance et Jeunesse de la Banque.

Le portefeuille global de prêts de la Banque reflète sa volonté d'investir dans la jeunesse : rien qu'en Amérique latine et en Asie du Sud, la Banque a prêté plus de 550 millions de dollars par an pour les exercices 2009 et 2010, soit environ 60 % du total des prêts de la Banque (tableau 2). De la même manière, différents secteurs de la Banque sont de plus en plus impliqués dans la jeunesse mondiale et son potentiel : à leur tête, l'éducation, mais aussi la protection sociale ; l'agriculture et le développement rural ; la santé, la nutrition et la population ; le développement urbain ; les politiques économiques ; l'énergie et l'exploitation minière ; l'environnement ; la gestion financière ; la gouvernance du secteur public ; et enfin le développement social.

 


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