NOUAKCHOTT, 19 JUIN 2025 - La dernière édition du rapport sur la situation économique en Mauritanie de la Banque mondiale met en évidence un ralentissement de la croissance à 5,2 % en 2024 (2,2 % par habitant), contre 6,4 % (3,4 % par habitant) en 2023. Ce ralentissement est principalement attribué à une baisse de la production extractive et à une consommation publique plus modérée. Malgré le ralentissement, les fondamentaux macroéconomiques du pays continuent de se renforcer, soutenus par une politique monétaire stricte, la baisse des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l'énergie, et une gestion budgétaire prudente.
Dans un contexte mondial incertain, les perspectives à moyen terme restent positives, avec une croissance projetée à une moyenne de 4,9 % entre 2025 et 2027. Cependant, les risques restent élevés, notamment en ce qui concerne la volatilité des marchés mondiaux et les vulnérabilités internes.
Le rapport souligne l'urgence pour la Mauritanie de diversifier son économie au-delà des secteurs extractifs en investissant les revenus miniers dans des secteurs prometteurs tels que l'agriculture, les services et l'économie numérique. Une telle stratégie permettrait de consolider la stabilité macroéconomique tout en favorisant une croissance plus inclusive.
La réforme de la politique sociale est également un levier clé. Le passage progressif des subventions généralisées aux programmes de transferts monétaires ciblés, tels que Tekavoul, représente une avancée majeure dans la stratégie nationale de réduction de la pauvreté. Le registre social national, qui couvre désormais l'ensemble du pays, permet une meilleure identification des ménages vulnérables et un ciblage plus efficace.
Le rapport note que l'impact des programmes de protection sociale reste contraint par le faible niveau des prestations, bien que Tekavoul montre des résultats encourageants en termes de réduction de la pauvreté et des inégalités. Il est donc essentiel d'envisager une augmentation progressive et durable des montants des prestations, ainsi que des améliorations continues du ciblage.
Les recommandations clés incluent la mise à jour régulière du registre social, l'ajustement des subventions alimentaires pour mieux refléter les besoins réels des ménages, le renforcement de la coordination institutionnelle par le biais d'une plateforme nationale et l'expansion des programmes d'inclusion économique.