L'économie tchadienne s'est contractée depuis 2015, empêchant le pays de réduire son taux de pauvreté et d'améliorer ses résultats en matière de développement. Alors que le taux d'extrême pauvreté a diminué entre 2011 et 2018, les progrès ont cessé depuis 2015 et la pandémie de COVID–19 a même effacé certaines avancées en 2020. En outre, le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté a augmenté, passant de 5,8 millions en 2011 à 6,5 millions en 2018, du fait d’une croissance démographique rapide combinée à des progrès modestes en matière de réduction du taux de pauvreté.
La mise à jour du Diagnostic systématique du pays confirme que les cinq principales contraintes identifiées par le précédent diagnostic continuent de limiter la croissance économique et la réduction de la pauvreté au Tchad. Le nouveau SCD ajoute à cette liste trois contraintes supplémentaires : (i) l'insécurité et les conflits ; (ii) la volatilité des revenus pétroliers associée à la gestion macroéconomique et budgétaire ; et (iii) la vulnérabilité au changement climatique.
Le nouveau SCD propose six options de politiques pour traiter ces contraintes limitant la réduction de la pauvreté. Le premier train de mesures comprend trois prérequis transversaux essentiels pour renforcer le contrat social, améliorer la gestion des ressources naturelles, et promouvoir l'adaptation au changement climatique. Ils permettront également d’améliorer la gestion macroéconomique et le climat d'investissement. Ces prérequis joueront un rôle particulièrement important pour traiter les contraintes liées aux conflits, à la volatilité des prix des produits pétroliers, au changement climatique et à la faiblesse de l'administration publique.
Un second train de mesures propose trois pistes pour augmenter la productivité des travailleurs et améliorer l'accès aux moyens de subsistance. Ces pistes comprennent entre autres : un appui au développement du capital humain afin d'améliorer la productivité des travailleurs ; une amélioration des infrastructures pour accroître la productivité ; et la promotion de secteurs stratégiques permettant d’offrir davantage d'emplois de qualité.