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publication 16 avril 2020

Algérie : rapport de suivi de la situation économique (avril 2020)

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Au terme d’une année marquée par l’incertitude politique et des troubles sociaux ayant entraîné la décélération de l’activité économique, Abdelmadjid Tebboune a remporté l’élection présidentielle de décembre 2019. En 2020, l’épidémie de COVID-19 ralentira la consommation et l’investissement, et la chute des prix du pétrole réduira les recettes budgétaires et les recettes d’exportation. Le nouveau gouvernement a la lourde tâche de maintenir la stabilité macroéconomique, de faire face à la crise de santé publique et de poursuivre les réformes structurelles.

La croissance du PIB s’est ralentie pour s’établir à 0,9 % en 2019, contre 1,4 % l’année précédente. Le secteur pétrolier a enregistré une contraction moyenne moindre dans les neuf premiers mois de 2019 par rapport à l’année précédente (-4,3 % contre -6,4 % en 2018). Parallèlement, la croissance de l’activité hors hydrocarbures a atteint 2,6 % au cours de la même période, en baisse par rapport à 3,3 % en 2018.

L’Algérie doit faire face à un choc provoqué à la fois par une baisse de moitié des prix du pétrole, une crise de santé publique et les conséquences des bouleversements économiques à l’échelle mondiale à la suite de l’épidémie de COVID-19. À 30 dollars le baril de pétrole en 2020, les recettes budgétaires totales de l’Algérie diminueraient de 21,2 %. Malgré la réduction des investissements publics (-9,7 %) et de la consommation publique (-1,6 %) prévue par la loi de Finances pour 2020, le déficit budgétaire augmenterait pour s’établir à 16,3 % du PIB. Parallèlement, la baisse importante des recettes l’exportation (-51 %) entraînera un creusement du déficit commercial qui s’élèvera à 18,2 % du PIB et une détérioration du déficit du compte courant qui atteindra le niveau record de 18,8 % du PIB en 2020, malgré les mesures prises pour limiter les importations et circonscrire les effets de la faible demande intérieure.

Les prévisions actuelles tablent sur une contraction du PIB de 3 %, ce qui correspond à un recul de la consommation et l’investissement privés, ainsi qu’à la chute des investissements publics, qui représentent 44 % de la totalité des investissements. Les mesures visant à endiguer la crise de COVID-19 comme la restriction des déplacements et des rassemblements, auxquelles s’ajoutent les fortes incertitudes économiques, décourageront la consommation et l’investissement privés.