Principales réalisations
- Entre 2010 et 2018, 53 millions de personnes vivant à proximité de l’axe de transport et de commerce Abidjan-Lagos ont bénéficié de la réduction des temps de trajet et de la facilitation de la circulation des personnes et des biens le long de ce corridor.
- Entre 2008 et 2016, 1,5 million de Nigérians ont eu accès à une route praticable en toute saison à une distance de deux kilomètres, ce qui a amélioré l’accès aux marchés et aux services et permis aux agriculteurs de vendre leurs produits à des prix plus élevés.
- Entre 2012 et 2016, au Soudan du Sud, l'accès à des services et marchés essentiels toute l’année a été étendu à près de 100 000 habitants des zones rurales, dont 48 % de femmes.
- Le temps de passage à la frontière de Raxaul-Birgunj, entre l’Inde et le Népal, a été réduit de 62 %, pour passer de 2,3 à 0,87 jour entre 2013 et 2021.
- Les coûts pour les poids lourds circulant sur l’axe routier Osh-Batken-Isfana entre la République kirghize et le Tadjikistan ont diminué de 20 % entre 2014 et 2019.
Défi
Les progrès sont largement insuffisants pour atteindre l’Objectif de développement durable (ODD) no 2, qui vise à éradiquer la faim d’ici à 2030 : en 2023, plus de 250 millions de personnes étaient confrontées à des crises alimentaires. Le coût du transport est un facteur qui influe considérablement sur les prix des denrées et sur la sécurité alimentaire, en particulier dans les pays les plus pauvres du monde, où les dépenses alimentaires constituent jusqu’à 70 % du budget des ménages. Dans certaines régions d’Afrique, le coût de transport local peut représenter jusqu’à 50 % du prix des produits alimentaires. Dans de nombreux pays en développement, l’insuffisance des infrastructures tout au long de la chaîne d’approvisionnement et l’inefficacité des services de transport se traduisent par des coûts de transport élevés et des délais importants, de fortes fluctuations dans les prix alimentaires, des pénuries et des pertes post-récolte. Comme le souligne le World Resources Institute (a), en Afrique subsaharienne, la valeur des pertes après récolte enregistrées chaque année pour les seules céréales est supérieure à celle de l’aide alimentaire reçue au cours de la dernière décennie et égale à la valeur annuelle des importations de céréales.
En outre, les perturbations des chaînes d’approvisionnement, qu’elles aient été causées par la pandémie de COVID-19 ou qu’elles soient imputables aux conflits et aux effets du changement climatique, peuvent engendrer un ensemble complexe de difficultés qui augmentent le coût du transport des produits alimentaires, en affectant toute la chaîne logistique, des producteurs aux consommateurs, et avec des répercussions qui s’étendent au monde entier. L’invasion de l’Ukraine par la Russie au début de l’année 2022 a exacerbé les tensions qui pesaient déjà sur l’approvisionnement alimentaire à la suite de la pandémie. L’invasion a interrompu les exportations céréalières de l’Ukraine pendant un certain temps et a conduit à la recherche de circuits alternatifs pour se reconnecter aux marchés mondiaux. Les effets conjugués de la pandémie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine ont entraîné une augmentation de 56 % de l’indice FAO des prix alimentaires entre février 2020 et mars 2022, année où il a atteint un niveau record. L’indice a depuis reflué, même si, en février 2024, il était encore supérieur de 10 % à son niveau de février 2020 (en termes réels).
Démarche
Les projets financés par la Banque mondiale dans le secteur des transports visent à améliorer l’accès aux intrants agricoles et aux produits alimentaires, à réduire les coûts de transport, à réduire les délais et les coûts des échanges transfrontaliers, et à faciliter le transport des denrées et des intrants aussi bien à l’intérieur qu’entre les pays et les régions. Ils sont conçus pour aider les pays à maintenir et à renforcer leurs liens avec les marchés locaux et internationaux, ce qui est essentiel pour assurer l’accès aux intrants, garantir la disponibilité d’aliments, stabiliser les prix, limiter les pertes après récolte et remédier aux privations en cas de pénurie ou de perturbation importante des systèmes alimentaires.
Le soutien de la Banque mondiale permet aux pays de développer leurs infrastructures de transport en créant notamment des réseaux résilients dans les zones rurales et à l'échelle régionale. Adaptées aux besoins de chaque contexte, les opérations associent généralement le développement d’infrastructures (ports, routes, chemins de fer, aéroports et postes-frontières) et des réformes de la politique publique et de la réglementation. Cette approche vise à assurer aux agriculteurs un meilleur accès aux intrants agricoles et à garantir à la population une plus grande sécurité alimentaire grâce à la disponibilité de produits frais, diversifiés et abordables. La baisse des coûts de transport conduit également à une réduction du gaspillage alimentaire et favorise le développement économique en général.