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Fiches de résultats 13 septembre 2021

La Banque mondiale s’engage aux côtés du Sénégal pour combattre la pandémie de COVID-19

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L’art de rue au service des mesures de prévention de la COVID-19 (Btwienclicks, 26 décembre 2020)


Le Sénégal a été le deuxième pays d’Afrique subsaharienne à être touché par le nouveau coronavirus. Avec l’aide du Groupe de la Banque mondiale, le gouvernement a été en mesure de renforcer ses systèmes de surveillance épidémiologique et sa capacité à dépister et répondre rapidement à la propagation de la COVID-19 en achetant des kits de test, des équipements de protection individuelle (EPI) et d’autres matériels essentiels pour les laboratoires et les établissements de santé. Il a aussi pu mettre sur pied un centre de traitement pour prendre en charge et soigner les patients COVID. Frappé par une troisième vague épidémique, le pays a dû faire face à un afflux de nouveaux cas qui a submergé le système de santé et la capacité des hôpitaux. En outre, l’imprévisibilité de l’approvisionnement mondial en vaccins et les réticences de la population ont freiné le bon déroulement de la campagne vaccinale. Face à cette situation, la Banque mondiale a approuvé le 2 juin 2021 un financement supplémentaire en faveur de l’opération de riposte à la COVID-19 afin de continuer à soutenir l’action des autorités. Cet appui vise à permettre l’acquisition urgente d’équipements et de fournitures médicales et à assurer un accès sûr, abordable et équitable aux vaccins contre la COVID-19 pour renforcer leur déploiement efficace dans tout le pays.

Défi 

Le Sénégal compte environ 17 millions d’habitants (données 2020), dont 48 % vivent dans des zones urbaines. En dépit des améliorations apportées aux systèmes nationaux de veille sanitaire et d’intervention depuis l'épidémie d’Ebola qui a sévi en Afrique de l’Ouest en 2014-2016, il est essentiel de renforcer la capacité du Sénégal à organiser des ripostes plus efficaces. Le pays est menacé par la transmission du coronavirus en raison de la porosité de ses frontières, de la densité des zones urbaines, du peu d’installations de lavage des mains dans les foyers et de l’accès limité à des services de santé de qualité (seulement 0,54 centre de santé pour 100 000 habitants[1]). Il souffre aussi d’une répartition géographique inégale du personnel de santé qualifié et de fréquentes pénuries de médicaments essentiels. En outre, depuis juillet 2021, le pays affronte une troisième vague de la pandémie de COVID-19 et a enregistré plus de 1 765 décès au 31 août. Enfin, le manque de doses de vaccins — phénomène qui affecte l’ensemble du continent africain — se traduit par l’insuffisance et l’inégalité de la vaccination.

[1] OMS, Observatoire mondial de la santé. https://apps.who.int/gho/data/node.main.506.  

Démarche

Le gouvernement s’est montré proactif dans la préparation et la riposte à la pandémie de COVID-19. Avant même l’apparition du premier cas début mars 2020, le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MoHSA) avait préparé un plan d’urgence à la suite de la déclaration d’une urgence de santé publique de portée internationale par l’Organisation mondiale de la santé. Peu après, le gouvernement a sollicité de la Banque mondiale une aide financière pour soutenir son plan d’action à court terme, et 4 millions de dollars ont ainsi été débloqués pour l’achat de matériel, de médicaments et d’équipements de protection individuelle pour les personnels de santé.

Le projet de riposte à la COVID-19, qui vise à prévenir, détecter et lutter contre le nouveau coronavirus, a été mis sur pied en un temps record. Au titre de sa première phase, un financement de 20 millions de dollars a soutenu la mise en œuvre du plan national de réponse d’urgence à la COVID-19, comblant ainsi les principales lacunes du système de santé. Par exemple, le dépistage et la confirmation des infections, le signalement et le traçage des cas contacts et la continuité des services de santé critiques étaient au cœur de cette première phase. Le projet a aussi organisé la collaboration avec les secteurs de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, de l’éducation et de la protection sociale. Dans le cadre de la deuxième phase du projet, un financement de 134 millions de dollars a été approuvé en juin 2021. Il a permis aux autorités de se procurer davantage d’équipements et de médicaments, mais aussi d’acheter des vaccins par l’intermédiaire de différents mécanismes, notamment le programme COVAX et le Fonds africain pour l’acquisition des vaccins (AVAT), mais aussi directement auprès des fabricants. La campagne de vaccination a débuté le 23 février 2021 dans toutes les régions du pays et elle se poursuit actuellement.  

Résultats

Le projet est toujours en cours de mise en œuvre, mais de premiers résultats ont déjà été obtenus (avril 2020-août 2021) :

  • Au total, 72 805 cas de COVID ont été confirmés, dont 9 025 patients en cours de traitement et 1 765 décès au 31 août 2021.
  • 85 % des cas confirmés étaient guéris au 31 août 2021.
  • 100 % des patients qui se présentent dans les établissements de santé avec des symptômes de la COVID sont testés et traités gratuitement dans tout le pays.
  • L’acquisition de 332 118 doses de vaccin Sinopharm a été financée par le projet, et un financement supplémentaire est prévu pour acheter d’autres vaccins AstraZeneca (COVAX), Johnson and Johnson (AVAT) et Moderna (COVAX) au cours des six à neuf prochains mois (soit environ 13 997 400 doses).
  • 350 agents de santé ont été recrutés pour venir en aide aux centres de traitement COVID-19.
  • 901 agents des points d’entrée/frontières et 6 267 personnels de santé ont été formés à la prévention, au contrôle et au traçage des cas de COVID-19 ; au 28 juillet 2021, 17 261 agents de santé communautaires ont été formés à la veille sanitaire.
  • Des équipements et des fournitures — notamment des masques, des gants, des écrans faciaux et des blouses — ont été achetés pour les laboratoires et les établissements de santé. Des moniteurs, des microphones, des réactifs et d’autres matériels ont été achetés pour des laboratoires, ainsi que dix ambulances entièrement équipées pour les services d’urgence. En outre, des abonnements à des applications de réunion en ligne ont également été mis à la disposition de toutes les régions.
  • 95,41 % des hôpitaux et centres de santé des districts ont reçu des EPI et d’autres fournitures de lutte contre les contaminations, au 28 juillet 2021.
  • Les activités de promotion de l’hygiène ont touché 4 482 863 personnes.
  • Un centre de traitement épidémiologique a été créé au sein de l’hôpital Fann de Dakar.
  • Des scanners thermiques supplémentaires ont été installés aux points d’entrée dans le pays (ports et aéroports).
  • Un site web accessible au public et présentant la situation de la COVID-19 dans le pays a été créé et il est actualisé au moins une fois par jour.
  • Le secteur privé (hôtels et autres établissements) a été sollicité pour faire face aux limitations de capacité des centres de santé et proposer un hébergement aux cas positifs confirmés présentant peu ou pas de symptômes.
  • Des centres d’appels ont été équipés pour traiter les appels liés à la COVID-19 et provenant du numéro national gratuit. 

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

L’Association internationale de développement (IDA) a apporté 154 millions de dollars pour venir en appui du projet de riposte à la COVID-19 au Sénégal. Avec le soutien financier du Mécanisme de financement mondial (GFF), la Banque mondiale fournit aussi une assistance technique pour assurer la continuité des services essentiels de santé et de nutrition pendant la pandémie. Le projet régional de renforcement des systèmes de surveillance des maladies (REDISSE) et le plan de réponse à la COVID-19 ont été déterminants pour que le Sénégal puisse accueillir, aux côtés de l’Institut Pasteur, l’un des deux centres de dépistage de la COVID-19 accrédités par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Afrique. Ces atouts ont également facilité l’organisation de formations pour le personnel de 30 autres laboratoires africains. 

Partenaires de développement

Le projet est mis en œuvre en étroite coordination avec les partenaires suivants : Agence française de développement, Agence belge de développement, Clinton Health Access Initiative, Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique, Agence japonaise de coopération internationale, Agence coréenne de coopération internationale, Agence luxembourgeoise pour la coopération au développement, PATH (organisation mondiale œuvrant dans le domaine de la santé), Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Fonds des Nations Unies pour la population, Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis (CDC) et OMS.  

Perspectives   

Des résultats tangibles et considérables ont été obtenus avec une rapidité inédite compte tenu du défi à relever, mais il reste encore beaucoup à faire. L’accent sera mis davantage sur la communication et la participation communautaire afin de combattre : i) la stigmatisation dont font l’objet les personnes testées positives à la COVID-19 ainsi que les travailleurs de santé et de première ligne qui luttent contre la pandémie ; ii) les réticences à se faire vacciner, induites par une désinformation généralisée et des inquiétudes quant à la sécurité et aux effets secondaires. Par ailleurs, l’aide de la Banque mondiale et du GFF permettra de soutenir la continuité des services essentiels pour la santé des mères, des enfants et des adolescent(e)s. Le financement durable du secteur de la santé est également capital pour améliorer la disponibilité et l’utilisation de tels services pendant et après la pandémie de COVID-19.  

Bénéficiaires  

Ce projet bénéficie à l’ensemble des habitants du Sénégal, puisque tous les tests et traitements liés à la COVID-19 sont gratuits pour la population. Les établissements de santé et les laboratoires sont correctement équipés et leur personnel est bien formé, ce qui bénéficie à tous les citoyens, y compris les plus vulnérables. Au 31 août 2021, par rapport aux pays voisins d’Afrique de l’Ouest, le Sénégal se classait à la première place pour le nombre de tests COVID-19 effectués (750 135 personnes testées) ainsi que pour le nombre de doses de vaccin administrées.