Skip to Main Navigation
Fiches de résultats 13 juillet 2021

Fournir une assistance monétaire rapide aux ménages pour traverser la crise

Image

Photo : Groupe de la Banque mondiale


Responding to the impacts of COVID-19 in Western and Central Africa, the World Bank has supported the rapid, large-scale roll-out of cash transfers and employment assistance to the poorest communities since the beginning of the crisis. The World Bank supported 19 countries, including Benin, Burkina Faso, Cabo Verde, Cameroon, the Central African Republic, Chad, Côte d’Ivoire, Gambia, Ghana, Guinea, Liberia, Mauritania, Niger, Nigeria, the Republic of Congo, Senegal, Sierra Leone, and Togo. Thus, these World Bank-supported measures benefit about 50 million people (or 10 percent of the region’s total population).

Défi

La région de l’Afrique de l’Ouest et centrale a enregistré relativement moins d’infections au coronavirus que le reste du continent. Pourtant, les conséquences socioéconomiques des mesures de confinement ont été sévères. L’économie régionale se serait contractée de 1,1 % en 2020, entraînant la première récession depuis 25 ans. Les prix alimentaires ont augmenté, les entreprises ont été contraintes de fermer leurs portes et les transferts d'argent des migrants ont été perturbés. Les pauvres des zones rurales et urbaines ont été les plus durement touchés. Au Nigéria par exemple, jusqu’à 5 millions de personnes (2,5 % de la population) pourraient basculer dans l’extrême pauvreté tandis que, dans la région du Sahel, 1,3 million d’individus (1,3 % de la population) pourraient souffrir de la situation. Dans toute l’Afrique subsaharienne, jusqu’à 40 millions d’habitants risquent de plonger dans l’extrême pauvreté.

Démarche

Face à la crise, la Banque a soutenu dès avril 2020 l’extension des filets de protection sociale existants, en particulier dans les zones urbaines. Avant la pandémie, ces programmes apportaient une assistance financière et d’autres services aux plus pauvres. Grâce à leurs procédures bien établies, ils ont pu rapidement distribuer à grande échelle des aides monétaires aux ménages touchés, y compris pendant la pandémie. En Mauritanie et au Niger par exemple, les mesures de riposte financées par l’IDA se sont appuyées sur les registres sociaux recensant les ménages pauvres afin d’identifier les bénéficiaires. Il suffisait ensuite d’utiliser les systèmes de paiement en place pour distribuer l’argent rapidement. En outre, les structures existantes offraient la possibilité de mettre en œuvre des solutions numériques de pointe. Au Togo, les bénéficiaires ont pu ainsi être sélectionnés à l’aide de techniques d’apprentissage automatique, d’analyses de géolocalisation et de métadonnées recueillies via les téléphones portables — une stratégie que le Nigéria est en train de reproduire.

D’autres mesures financées par l’IDA se sont attachées à aider les groupes vulnérables à trouver un emploi. Les opérations de redressement post-COVID engagées dans un certain nombre de pays, notamment au Burkina Faso, au Ghana, au Libéria, au Niger, en République du Congo, au Sénégal et au Tchad, prévoient une formation technique et une formation aux compétences courantes pour les bénéficiaires.

Image
Lancement officiel de la campagne contre la COVID-19 à Simiri (Niger). Photo : Groupe de la Banque mondiale.

Résultats

En Afrique de l’Ouest et centrale, environ 49,7 millions d’individus ont bénéficié directement des activités de la Banque mondiale en faveur de la protection sociale et de l’emploi organisées en riposte à la pandémie. En voici quelques exemples :

  • Au Niger, le dispositif national de filets sociaux Wadata Talaka, conçu initialement pour 50 000 ménages pauvres en milieu rural et urbain, a été rapidement étendu à 400 000 ménages (soit environ 2,8 millions de personnes) afin d’apporter un transfert unique de 45 000 FCFA (82 dollars) à chaque ménage entre avril 2020 et mars 2021. Dans une seconde phase, qui sera lancée en juillet 2021, 31 000 ménages urbains pourront solliciter une assistance monétaire sur 24 mois.
  • En Mauritanie, le gouvernement, l’Agence française de développement et la Banque mondiale ont cofinancé la seconde phase de l’opération de soutien aux filets sociaux, afin d’accompagner 210 000 ménages touchés par la pandémie dans tout le pays. Lancée le 25 janvier 2021, l’opération s’est achevée fin février. Par ailleurs, la Banque mondiale soutient un programme de transferts monétaires sur quatre mois couvrant 36 000 ménages, qui démarrera en juillet 2021 afin de lutter contre les effets cumulés de la pandémie et des chocs climatiques.
  • En République du Congo, le programme national de filets sociaux Lisungi a fourni une aide monétaire ponctuelle d’urgence de 50 000 FCFA (91 dollars) à 230 000 ménages, essentiellement urbains, victimes de la pandémie (soit environ 1 million de personnes) entre juillet 2020 et juin 2021. Vingt mille ménages supplémentaires (90 000 personnes environ) bénéficieront d’une aide monétaire de 12 mois et de mesures parallèles pour l’insertion dans la vie productive.
  • En Sierra Leone, l’IDA a soutenu le programme national de protection sociale en apportant dès juillet 2020 une aide monétaire d’urgence à 29 000 ménages urbains travaillant dans l’économie informelle. Dès la mi-2021, 36 000 ménages urbains supplémentaires devraient bénéficier d’une aide monétaire d’urgence (avec la contribution de l’Union européenne). D’ici la fin de 2021, 71 000 ménages ruraux bénéficieront également de transferts — une opération qui pourrait être menée rapidement grâce aux ressources d’urgence prévues au titre du projet de l’IDA mais également à un système de gestion de l’information permettant l’enregistrement des bénéficiaires et un décaissement quasi simultanés. 

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

En mai 2021, la Banque mondiale a soutenu 29 interventions en faveur de la protection sociale et de l’emploi face à la pandémie de COVID-19 dans toute l’Afrique de l’Ouest et centrale, pour une enveloppe globale de 1,7 milliard de dollars. Ce soutien se décompose comme suit :

  • 1,2 milliard de dollars pour des projets de l’IDA nouvellement approuvés ou le financement additionnel de projets existants. Sur ce total, 23,3 millions de dollars ont été alloués à travers deux fonds fiduciaires : le fonds fiduciaire multidonateurs pour le Programme d’intervention rapide dans le secteur social (RSR), financé par l’Australie, la Fédération de Russie, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suède, pour 14,3 millions de dollars ; et le fonds fiduciaire multidonateurs pour le Programme de protection sociale adaptative au Sahel, financé par l’Allemagne, le Danemark et le Royaume-Uni, pour 9 millions de dollars.
  • 319 millions de dollars provenant de financements de l’IDA existants et ayant été restructurés ou réorientés pour gérer les conséquences de la pandémie.
  • 177 millions de dollars de nouveaux financements de l’IDA en faveur d’opérations à l’appui de politiques de développement en lien avec la crise sanitaire.

Image
Joelle Dehasse, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Niger, lors du lancement officiel de la campagne contre la COVID-19 à Simiri en septembre 2020. Photo : Groupe de la Banque mondiale.

Partenaires

L’acheminement d’aide d’urgence par le biais des systèmes gouvernementaux de protection sociale illustre parfaitement le lien entre l’humanitaire et le développement. La collaboration avec des partenaires humanitaires et d’autres partenaires de développement, comme le Programme alimentaire mondial et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, a été l’un des piliers de bon nombre d’opérations soutenues par la Banque mondiale. De même, les partenaires non gouvernementaux et du secteur privé ont partout joué un rôle crucial. Le soutien de partenaires administratifs locaux, à l’image des maires, a également souvent été déterminant. Les bailleurs de fonds ont apporté leur soutien technique et financier. L’Allemagne, le Danemark et le Royaume-Uni ont ainsi engagé ensemble plus de 100 millions de dollars pour la riposte au choc de la COVID-19, par le biais du Fonds fiduciaire multidonateurs pour le Programme de protection sociale adaptative au Sahel.

Perspectives 

La riposte à la COVID-19 organisée dans la région a démontré tout le potentiel d’une protection sociale « adaptative » s’appuyant sur les filets sociaux existants pour répondre rapidement et efficacement à un choc, quel qu’il soit. Ces systèmes pourraient être utilisés lors de futures pandémies, d’événements climatiques extrêmes ou de flux soudains de réfugiés.

La réponse à la COVID a été d’autant plus efficace que les pays disposaient de systèmes de protection sociale solides. Ce qui souligne l’importance de constituer des registres sociaux, d’opter pour des systèmes de paiement numériques et de veiller à l’introduction de mécanismes de gestion des plaintes efficaces. La mise en place et le renforcement de ces systèmes seront également essentiels pour accompagner le chantier de la protection sociale en Afrique, en aidant les pays à mieux anticiper de futurs chocs. Ils seront donc au cœur des opérations actuelles et à venir de l’IDA.

De nombreux pays de la région continueront d’être confrontés au défi de l’assistance aux ménages vulnérables. Mais certaines interventions, comme celles menées dans les pays du Sahel, prévoient déjà une seconde phase, dans le but d’accompagner plus longtemps les ménages fragilisés. Cela les aidera également à se reconstruire et à diversifier leurs moyens de subsistance pour mieux se prémunir des chocs futurs.

Bénéficiaires

Isatu Kamara, une marchande de Freetown, en Sierra Leone, a fait partie des bénéficiaires : cette mère de cinq enfants est l’unique pourvoyeuse aux besoins du ménage. À cause de la pandémie, son activité a ralenti et elle a dû consacrer pratiquement la totalité de son épargne aux achats de nourriture et de médicaments et au transport. Pendant la crise, une dépense médicale imprévue pour l’un de ses enfants a épuisé ce qui restait de ses économies, l’obligeant à dépendre de la générosité de ses amis et de sa famille. « La situation a duré jusqu’à ce que l’équipe de la Commission nationale pour l’action sociale (NaCSA) visite le marché afin de cibler directement les bénéficiaires », raconte Isatu. « J’ai pu ainsi obtenir 1 309 000 leones [135 dollars], une allocation qui a changé ma vie. Depuis, j’ai suffisamment d’argent pour continuer mon activité et même la développer… »