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Fiches de résultats 14 mai 2021

L’efficacité du Bénin dans la lutte contre la pandémie de COVID-19

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Le soutien de la Banque mondiale aux laboratoires du Bénin a augmenté les capacités de test et permis au pays de maîtriser rapidement l’épidémie.


La Banque mondiale appuie les efforts du gouvernement béninois dans la lutte contre la COVID-19, en l’aidant à faire face aux urgences de santé publique. Le pays est désormais doté de 13 laboratoires pleinement fonctionnels alors qu’il n’en possédait aucun auparavant. Par ailleurs, 89 centres de dépistage ont été équipés, cinq centres de traitement créés et, depuis avril 2021, la population a accès à des tests et une prise en charge gratuits. Plus de 581 843 personnes ont été testées et plus de 7 510 soignées. Ces résultats ont contribué à un redémarrage plus rapide de l’activité économique.

Défi

Avant l’apparition de la pandémie de COVID-19 en janvier 2020, les évaluations du système de santé béninois avaient mis en évidence l’absence d’un système de surveillance solide, capable de suivre les maladies courantes. Le pays ne disposait pas non plus de moyens d’alerte afin de contenir une flambée épidémique ou déceler rapidement et analyser l’apparition d’une concentration anormale de malades ou de morts. Parmi les principales faiblesses identifiées, le manque de personnel de santé qualifié et motivé, l’insuffisance des équipements et des infrastructures pour une anticipation et une réponse efficaces à chaque degré de la pyramide sanitaire et le piètre fonctionnement de la surveillance communautaire. L’absence de laboratoires, d’équipements et de produits réactifs pour poser des diagnostics rapides et précis était particulièrement préoccupante. Au début de la pandémie, les résultats des tests devaient être confirmés au Sénégal, obligeant les patients à attendre le verdict pendant au moins trois jours. Les différents systèmes d’information ne communiquaient pas entre eux, compromettant l’efficacité des opérations de suivi et d’évaluation. De plus, les normes en matière de prévention et de contrôle des infections étaient inadaptées.

En bref, le défi consistait à aider le Bénin à consolider rapidement son système de surveillance épidémiologique, s’équiper pour répondre aux besoins de dépistage des populations et prendre en charge les malades et atténuer les effets économiques et sociaux de la crise. Les mesures partielles mais courtes de confinement et d’atténuation adoptées par le gouvernement pour contrôler la propagation du virus ont eu des conséquences socio-économiques dans tout le pays, en particulier pour les populations vulnérables comme les femmes, les enfants et les jeunes, les étudiants ou encore les dirigeants de petites et moyennes entreprises, surtout informelles. Parmi les effets observés : i) des pertes d’emploi et une hausse du chômage et du sous-emploi impliquant une érosion des revenus des ménages et une aggravation concomitante de la pauvreté monétaire et non monétaire ; ii) l’intensification de l’insécurité alimentaire, notamment dans les zones rurales ; iii) le risque accru de violences sexuelles et sexistes ; et iv) une recrudescence du décrochage scolaire, en particulier chez les filles en milieu rural.

Démarche

Soucieuse de renforcer la réponse sanitaire, la Banque mondiale a mobilisé rapidement des ressources additionnelles à travers le projet de renforcement des systèmes régionaux de surveillance des maladies (REDISSE), le projet de préparation et de riposte contre la COVID-19 et leprojet de nutrition et de développement de la petite enfance. Elle a également utilisé des ressources du projet en riposte à la COVID-19 dans le secteur de l’éducation afin d’accompagner le retour des enfants à l’école. Quant au projet axé sur l’autonomisation économique des femmes et le dividende démographique au Sahel (SWEDD), il cible les filles les plus menacées par le décrochage scolaire et les encourage à poursuivre leurs études.

Environ 97 % des ressources mobilisées pour la riposte sanitaire ont été déboursés en huit mois afin d’apporter une assistance rapide aux plus de 2 400 patients, hôpitaux et autres bénéficiaires visés. Seuls un allégement des délais administratifs et l’adoption de mesures fiduciaires simplifiées ont permis une telle réactivité. Le programme de la Banque mondiale pour accompagner la lutte contre la COVID-19 au Bénin est partie intégrante de l’actuel cadre de partenariat-pays (2018-23), qui souligne la nécessité d’anticiper les épidémies et de renforcer les systèmes de surveillance épidémiologique.

Résultats

La Banque mondiale a aidé le Bénin à consolider son système de santé publique. Huit mois après le lancement du programme, les résultats sont là :

  • élaboration et mise en œuvre d’une stratégie de communication et de mobilisation des citoyens face à la pandémie, traduite dans six langues locales ;
  • organisation d’environ 105 séances de formation sur la surveillance, le traçage des contacts, la prévention et le contrôle des infections, la gestion des cas et la communication sur les risques ;
  • installation de caméras thermiques dans 15 sites de surveillance aux frontières ;
  • aide financière aux hôtels réquisitionnés pour les quarantaines des voyageurs arrivés en avion ;
  • prise en charge des patients isolés ou hospitalisés et des agents de santé dans les centres de traitement ;
  • mise en service de 13 laboratoires équipés de 12 machines de test COVID-19, de kits d’extraction, de kits de réactifs de diagnostic, de 40 armoires de biosécurité et d’équipements pour la chaîne du froid ;
  • création et équipement de 89 centres de dépistage ;
  • distribution d’équipements de protection à plus de 6 000 employés dans les laboratoires et les centres de traitement ;
  • construction de deux hôpitaux en préfabriqué à Abomey-Calavi et Natitingou ;
  • mise en service de trois centres de traitement offrant une centaine de lits équipés pour les soins d’urgence et intensifs ;
  • formation et recrutement du personnel pour les trois centres de traitement, les 13 laboratoires, le SAMU et 80 équipes d’intervention rapide ;
  • formation de trois psychologues et de tout le personnel de santé au port et à l’aéroport de Cotonou ;
  • achat de neuf ambulances entièrement équipées ;
  • achat de masques en tissu confectionnés par les artisans du pays ;
  • distribution de 23 000 kits scolaires aux filles et aux adolescentes dans les 77 communes du pays.

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

La Banque mondiale, qui a décaissé 42 millions de dollars, fournit l’essentiel de l’aide des donateurs pour soutenir la riposte du Bénin à la pandémie. Des investissements techniques et financiers à grande échelle ont considérablement renforcé la capacité du gouvernement à contrôler la propagation du virus. Ces efforts ont permis au Bénin d’organiser l’une des ripostes les plus efficaces d’Afrique subsaharienne.

Partenaires

En plus de sa contribution financière, la Banque mondiale collabore avec un grand nombre de partenaires pour accompagner la mise en œuvre du plan de riposte sanitaire à la COVID-19 du gouvernement : le gouvernement belge, l’Union européenne, l’Agence française de développement, l’Agence de coopération internationale du Japon, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, le Programme de développement des Nations Unies, l’Agence des États-Unis pour le développement international, l’Alliance du vaccin, l’Organisation mondiale de la santé et l’ONG Plan International.

Perspectives

Un financement additionnel de 30 millions de dollars pour soutenir le déploiement d’une campagne nationale de vaccination est en cours de préparation. La Banque mondiale évalue en continu les solutions pour limiter l’impact de la pandémie, en particulier sur les populations vulnérables.

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La distribution de kits scolaires a évité à de nombreuses filles de devoir abandonner l’école à cause des difficultés économiques de leurs parents.

Bénéficiaires

Les professionnels de santé accueillent favorablement les mesures d’intervention rapide

Alors qu’ils sont aux premières lignes de la lutte contre la COVID-19, de nombreux professionnels de santé ont contracté le virus. C’est le cas d’Isidore Lokonon, chef des soins infirmiers au SAMU-Bénin. Testé positif, son inquiétude a été en partie atténuée par le renforcement de la logistique dans les centres de soins, grâce au financement de la Banque mondiale : « Quand les résultats sont tombés, j’étais sonné. Mais j’ai vite repris confiance parce que j’étais convaincu de m’en sortir grâce aux traitements. Le Bénin est bien armé face à la COVID-19 », explique-t-il. « Les équipements et le matériel nous permettent d’intervenir plus vite et plus efficacement. »

Au-delà d’un soutien direct aux professionnels de santé pour leur fournir les équipements nécessaires à la prise en charge des malades, Isidore Lokonon se réjouit de l’amélioration du dépistage, de la prise en charge rapide des patients et de la réactivité globale, qui s’est révélée essentielle pour maîtriser au plus vite la pandémie.

« La Banque mondiale est intervenue dès que possible et du mieux qu’elle a pu pour contenir la maladie. Le Bénin manquait de lits de soins intensifs — une lacune qui est devenue encore plus patente avec la survenue de la pandémie mais, très vite, les choses se sont améliorées », souligne Eugène Zoumènou, directeur du SAMU-Bénin.

« Quand on voit ce qui se passe dans le reste du monde, c’est une chance que le Bénin ait très vite pris conscience de la gravité de la situation et ait pu, grâce à des partenaires comme la Banque mondiale, mobiliser des ressources financières, techniques et humaines pour une réponse rapide, organisée et efficace », se félicite Rodrigue Glèlè Aho, coordinateur du centre de traitement des épidémies à l’hôpital d’Allada, à 50 kilomètres de Cotonou. « La constance et la régularité de l’aide fournie par l’institution [la Banque mondiale] ont joué un rôle décisif dans la riposte. Nous avons pu ainsi préserver pendant ces longs mois le niveau d’exigence requis pour la prévention et la prise en charge des patients. »

Au 20 avril 2021, plus de 1 900 professionnels de santé ont bénéficié directement du soutien de la Banque mondiale.

Le soutien de la Banque mondiale aux laboratoires du Bénin a augmenté les capacités de test et permis au pays de maîtriser rapidement l’épidémie.

« Les kits scolaires vont nous permettre de rester à l’école »

Pour favoriser le retour des enfants à l’école au début de l’année scolaire 2020-21, des kits scolaires ont été distribués aux filles et aux adolescentes dans le cadre du projet axé sur l’autonomisation économique des femmes et le dividende démographique au Sahel (SWEDD-Bénin).

« C’est un honneur pour nous, filles et adolescentes de la commune de Tori-Bossito, d’être les bénéficiaires de cette initiative louable, car les kits scolaires vont nous permettre de rester à l’école. Pour nos parents qui n’ont pas les moyens de payer notre scolarité à cause de la crise du coronavirus, c’est un soulagement et une incitation à ne pas garder les filles à la maison », confie Marlène Fandjinou, élève au collège d’enseignement général de Tori-Bossito. « Nous en ferons bon usage et nous nous engageons à travailler plus dur pour continuer de bénéficier de cette attention durable de la part de notre gouvernement et de la Banque mondiale. »