Mieux se préparer en cas de grippe aviaire et humaine

08 avril 2013



En Mongolie, le Projet de lutte, de préparation et d’intervention contre la grippe aviaire et humaine a renforcé la capacité des organismes d’aide d’urgence, des hôpitaux et des services vétérinaires à détecter et à faire face aux épidémies potentielles de maladies infectieuses, par exemple à une pandémie de grippe aviaire et humaine. Ce projet a permis de constituer 22 équipes d’intervention conjointe, via l’intégration de ces organisations dans tout le pays. Il a donné lieu à la mise en pratique, pour la première fois dans le pays, d’une initiative pour une approche unitaire de la santé, qui consiste à établir des liens de collaboration entre médecins, vétérinaires et autres disciplines scientifiques et sanitaires.

Défi

Pays enclavé, frontalier de la Chine et de la Fédération de Russie, la Mongolie se trouvait confrontée aux risques d’épidémie liés à l’existence de cas de grippe aviaire fortement pathogènes, avec risque de transmission à l’homme, dans ses pays voisins. 

Du fait de sa position géographique, la Mongolie joue par ailleurs un rôle très spécifique et unique dans l’action mondiale contre la grippe aviaire : chaque année, des millions d’oiseaux migrent, à travers la Mongolie, entre leur lieu de reproduction, dans l’Arctique, et leur zone d’hivernage, dans le Sud. Leur suivi est donc une tâche essentielle pour ce pays.

Devant la menace de maladie, la Mongolie a défini une stratégie et un plan d’action nationaux sur trois ans contre la pandémie de grippe aviaire et humaine, et demandé leur évaluation à la Banque mondiale. Cette évaluation, réalisée en 2007, note que le pays a progressé dans sa capacité de réaction, mais met aussi en évidence des carences, telles que le manque de ressources techniques et financières, ainsi que la faible capacité du personnel local à lutter contre les maladies.

Solution

Le projet était axé sur le renforcement de la capacité des principaux organismes participant à la préparation et à l’intervention en cas de grippe aviaire et humaine : l’agence nationale de gestion des situations d’urgence, le département des services vétérinaires du ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de l’Industrie légère, le ministère de la Santé et leurs représentations à l’échelle des provinces (aimags). Le projet a pour objectif de sensibiliser davantage les instances décisionnaires et hauts fonctionnaires, à examiner et à améliorer le cadre actuel de politique publique et de réglementation concernant la maladie, à étayer les structures de pilotage et de supervision en place, grâce à l’adoption des meilleures pratiques internationales, et à élaborer des procédures opérationnelles standard. 

En outre, ce projet a permis d’instaurer des systèmes informatisés de surveillance et d’alerte précoce, dans tout le pays, d’accroître les compétences techniques des équipes d’intervention, dans différents secteurs, et de moderniser les installations de lutte contre les infections et les unités de soins intensifs des hôpitaux provinciaux qui pourraient être les plus exposés à ces maladies. 


« Avant, nous n’avions qu’un stéthoscope pour dépister les malades et pour définir un traitement. Aujourd’hui, notre service de soins hospitaliers compte huit différents types d’équipements médicaux modernes. »

Ms. Myagmar

Médecin dans l’établissement de santé de la province de Darkhan Uul

Résultats

  • De 2008 à 2011, avec l’appui du projet, les organismes d’aide d’urgence en Mongolie ont suivi 16 sessions de formation et d’exercices pour apprendre à mieux coordonner et gérer hôpitaux et cliniques vétérinaires durant une épidémie de grippe ou d’autres maladies infectieuses.
  • Le projet a permis de former 125 téléopérateurs de centre d’appel, qui travaillent dans les organismes d’aide d’urgence de 21 aimags pour qu’ils améliorent leurs compétences en communication.  
  • Il a permis de constituer 22 équipes d’intervention conjointe (santé, agriculture, gestion des urgences et services d’inspection) dans l’ensemble du pays.
  • Trois laboratoires vétérinaires provinciaux ont été agréés par l’État pour détecter les épidémies de grippe aviaire.
  • Plusieurs politiques et stratégies nationales ont été formulées ou révisées. Le projet a également contribué à l’élaboration d’outils de travail et de lignes directrices techniques :
  1.     Système d’information sur les interventions en cas d’incidence ;
  2.     Protocoles opérationnels standard pour l’intervention rapide, les opérations et le renforcement rapide des moyens déployés ;
  3.     Lignes directrices pour les exercices et simulations d’alertes et pour la lutte anti-infectieuse dans les hôpitaux ;
  4.     Plan de communication sur le risque dans une situation d’épidémie de grippe.


  • Des progrès importants ont été réalisés dans l’étendue et la rapidité de traitement des résultats des tests. Cette réactivité permet aux autorités de traiter les animaux et les personnes plus vite et plus efficacement :
  1.     Tous les cas de mortalité de volailles font désormais l’objet d’une enquête, contre seulement 75 % auparavant.
  2.     Le délai moyen entre le prélèvement in situ d’un échantillon en cas de soupçon de grippe et l’arrivée de cet échantillon dans un laboratoire a été ramené à 1-1,4 jour, contre près de 3 jours auparavant.
  3.     Le délai moyen entre la réception d’un échantillon biologique dans un laboratoire et l’envoi, par ce dernier, des résultats des tests au demandeur a été réduit à 1 jour, contre 7-8 jours auparavant.
  4.     Aujourd’hui, il ne s’écoule plus que 4-5 jours entre le lancement d’une enquête sur une pandémie de grippe aviaire et humaine et l’enregistrement des données correspondantes dans le système d’information national, contre un mois auparavant. 

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

Le projet a été financé par un don de 4,7 millions de dollars, provenant du Mécanisme multidonateurs de lutte contre les grippes aviaire et humaine (AHIF). Ce fonds est administré par la Banque mondiale et actuellement alimenté par 10 organismes d’aide dont la Commission européenne est le chef de file.

Partenaires

Plusieurs organisations internationales, notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Wildlife Conservation Society, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ont apporté une assistance technique au projet ou supervisé sa mise en œuvre.

Perspectives

Les effets du projet sont très durables, l’approche unitaire de la santé étant à présent bien ancrée dans le pays. La capacité d’action face à l’apparition d’autres maladies infectieuses a aussi été accrue et l’on peut encore s’attendre à des améliorations supplémentaires.

Bénéficiaires

Mme Myagmar, médecin dans l’établissement de santé de la province de Darkhan Uul, située au centre du pays, témoigne : « Avant, nous n’avions qu’un stéthoscope pour dépister les malades et pour définir un traitement. Aujourd’hui, notre service de soins hospitaliers compte huit différents types d’équipements médicaux modernes ».

Image
22
équipes d’intervention conjointe en santé, agriculture, gestion des urgences et services d’inspection couvrent l’ensemble du pays.


CARTE DU PROJET (a)




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