Défi
Au début des années 2000, la plupart des Samoans n’étaient pas en mesure de bénéficier de services de télécommunications de base en raison du prix des appels. Cette situation avait pour conséquence de renchérir les coûts des entreprises et d’accentuer l’isolement économique dans le pays, confronté à un certain nombre d’autres obstacles :
- un faible taux de couverture téléphonique et d’accès aux réseaux : au moment où le projet a été lancé, en 2003, le Samoa ne comptait que 6,5 lignes fixes pour 100 habitants (contre une moyenne de 12 dans les pays à niveau de revenu comparable), et la pénétration de la téléphonie mobile n’y était que de 1,7 % ;
- un service postal inadéquat : la levée et la distribution du courrier aux particuliers et aux entreprises par SamoaTel (l’opérateur du service postal) étaient insuffisantes, et en-deçà des critères de l’Union postale universelle ;
- une réglementation sectorielle inefficace : l’autorégulation pratiquée par SamoaTel restreignait le développement du secteur, et les accords d’interconnexion étaient limités. Cette situation pesait sur la capacité de l’opérateur de téléphonie mobile à déployer un réseau couvrant tout l’archipel.
Solution
À l’instar de nombreux pays insulaires du Pacifique, le Samoa pâtit de son isolement géographique et économique, notamment de coûts de transaction extrêmement élevés pour les administrations publiques et les entreprises. La réforme des secteurs des télécommunications et de la poste a été cruciale pour aider le pays à surmonter ces obstacles, et a profondément transformé la vie des habitants.
Le Projet de réforme des télécommunications et de la poste soutenu par la Banque mondiale a joué un rôle fondamental à cet égard :
- en aidant les pouvoirs publics à instaurer un secteur des télécommunications plus concurrentiel, apte à comprimer les coûts et à accroître le taux d’utilisation, notamment dans les zones rurales reculées ;
- en soutenant des réformes vitales au sein de l’opérateur SamoaTel, lourdement endetté, afin d’y améliorer la gestion, notamment par une séparation entre l’activité de télécommunications et l’activité postale.
Pour les Samoans qui étaient privés de l’usage du téléphone, de l’internet ou de la poste, à des fins commerciales ou tout simplement pour communiquer, ces avancées se traduiront directement par une réduction des coûts et une amélioration du service et de la fiabilité.
Résultats
L’intensification de la concurrence dans les télécommunications s’accompagne à travers le monde d’une expansion des réseaux et d’une baisse des coûts d’utilisation. Au Samoa, l’augmentation du nombre de licences de téléphonie mobile a entraîné une baisse du prix des communications, parallèlement à une hausse de la fiabilité des services et de leur qualité. La croissance du nombre des utilisateurs de téléphones portables s’est chiffrée à 165 500 nouveaux abonnés entre 2002 et 2010 ; elle s’explique par la diminution des coûts de communication mais aussi par l’extension du réseau aux zones rurales jusque-là non raccordées.
- Une deuxième licence de téléphonie numérique a été attribuée en 2006 ;
- Le nombre total d’abonnés (téléphonie fixe et mobile) est passé de 12 500 en 2002 à 152 800 en 2008 et à 168 000 en 2010 ;
- L’objectif fixé pour les abonnements internet a été atteint en 2010, avec 12 000 abonnés (estimation), contre 3 000 en 2002 ;
- Alors que le projet s’était donné pour objectif d’augmenter de 7 000 le nombre de clients des services de télécommunications dans les zones rurales, celui-ci atteignait 57 943 en 2010 ;
- SamoaPost est aujourd’hui autonome et a enregistré une hausse de son chiffre d’affaires, passé d’environ 1 million de WST (talas samoa) en 2003 à 2,5 millions de WST en 2010 ;
- De 30 en 2002, le nombre de bureaux de poste a été porté à 41 en 2010 (37 à Upolu, 4 à Savai’i).