Îles Salomon : Offrir une deuxième chance aux populations défavorisées des zones urbaines

04 avril 2013


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Association locale construisant une échelle en béton.

Photo : Bureau du Projet d’accès rapide à l’emploi

À Honiara, la capitale des Îles Salomon, la Banque mondiale a mis en place un projet d’intervention rapide pour fournir des emplois de courte durée et une formation aux jeunes et aux personnes vulnérables des zones urbaines afin d’atténuer l’impact de la crise économique et de réduire les tensions. De juin 2010 à septembre 2012, le Projet d’accès rapide à l’emploi a offert une formation et des emplois à plus de 4 500 personnes, dont 57 % de femmes et plus de 50 % de jeunes.

Défi

Les Îles Salomon sont un pays fragile sortant d’un conflit. Cette petite nation a traversé à partir de 1998 une période de vives tensions qui a abouti à une mission régionale d’assistance et de maintien de la paix en 2003. Cependant des différends de longue date sont demeurés non résolus, et de violentes émeutes ont de nouveau éclaté en 2006. Le gouvernement était déjà aux prises avec les effets conjugués d’une fragilité persistante, de la forte croissance démographique d’Honiara (où les estimations indiquent que 33 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté) et d’un chômage élevé, lorsque la crise économique mondiale de 2009 a frappé l’archipel. Le gouvernement a alors sollicité l’appui de la communauté internationale pour l’aider à faire face aux effets de la crise, et notamment aux troubles sociaux associés au ralentissement économique. Le sous-emploi dans les zones urbaines, qui frappe surtout les jeunes, reste un problème considérable à Honiara, la capitale.

Solution

Le projet vise à venir en aide à la population la plus vulnérable d’Honiara, soit tout particulièrement les jeunes et les femmes, en accroissant leurs revenus grâce à des emplois de courte durée dans des activités à forte intensité de main d’œuvre.

Le projet a été entrepris sous la forme d’une opération au titre des interventions rapides dans les situations de crise et d’urgence, et financé par l’Association internationale de développement (IDA), le Fonds pour la construction de la paix et de l’État (SPF) et le Fonds pour les infrastructures dans la région Pacifique (PRIF). Ce financement mixte a permis à l’équipe de la Banque de mobiliser rapidement des fonds et de concentrer ses efforts sur l’exécution d’une petite portion de l’initiative globale. Cette démarche a permis au projet de toucher rapidement les bénéficiaires, car le démarrage de nombreuses activités a été entrepris parallèlement au processus de financement de l’IDA. Les activités de création d’emplois sont principalement centrées sur le ramassage des déchets, le nettoyage de cours d’eaux et de plages, la rénovation et l’entretien de routes.

Résultats

De juin 2010 à fin septembre 2012, le projet a :

  • généré plus de 287 000 jours-homme de travail (soit environ 60 % de l’objectif des 500 000 visé) ;
  • payé approximativement 1 153 735 dollars de salaires à des résidents pauvres d’Honiara ;
  • fourni à plus de 4 500 personnes un emploi et une formation en cours d’emploi, avec une durée d’emploi de 60 jours par personne en moyenne ;
  • obtenu la participation d’environ 57 % de femmes ;
  • obtenu la participation d’environ 51 % de jeunes ;
  • impliqué plus de 570 groupes de jeunes, de femmes et d’associations locales répartis dans toute la ville ;
  • mené à bien la réalisation de 870 mètres de trottoirs en béton sur 15 sites dans les quartiers.

La plupart des emplois créés concernaient la collecte des ordures et le nettoyage de cours d’eau et de plages, la rénovation et l’entretien de routes ainsi que d’autres activités de rénovation urbaine. Un programme de formation élémentaire de préparation à l’emploi enseigne les compétences, les attitudes et les pratiques appréciées par les employeurs dans l’économie formelle et sur le marché du travail.


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Jeunes entretenant une route.

Photo : Bureau du projet REP

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

Le coût total du projet est estimé à 7,2 millions de dollars sur cinq ans, et est financé par un don de 3,2 millions de dollars de l’IDA, un don de 2 millions de dollars du Fonds pour la construction de la paix et de l’État (géré par la Banque), et un financement de 2 millions de dollars du Fonds pour les infrastructures dans la région Pacifique (administrée par la Banque et soutenue par l’Agence australienne pour le développement international et le gouvernement de la Nouvelle-Zélande). Les fonds devraient être répartis comme suit : 5,8 millions de dollars pour le dispositif d’accès rapide à l’emploi, 800 000 dollars pour les actions de formation préalable à l’emploi, et 600 000 dollars pour les activités de gestion du projet.

Partenaires

Outre les organismes de contrepartie nationaux (le ministère de l’Infrastructure et du Développement et le conseil municipal d’Honiara) qui sont responsables de sa mise en œuvre, le projet fonctionne en étroite coopération avec l’Agence australienne pour le développement international (AusAID), la Banque asiatique de développement (principalement dans le secteur des transports) et le gouvernement de la Nouvelle-Zélande, dont il reçoit un appui parallèle.


« Je n’ai pas réussi à trouver du travail à Honiara pendant six ans. C’était vraiment dur parce que je dois nourrir et envoyer à l’école mes quatre enfants. J’ai été très heureuse de pouvoir participer au programme de formation et d’emploi du Projet d’accès rapide à l’emploi. Mon salaire me permet de faire face aux besoins élémentaires de ma famille et aux frais de scolarité. Je suis contente de voir les changements dans le quartier. Il y avait beaucoup d’endroits sales et nous les avons nettoyés.  »

Surina

Mère d'une famille de quatre enfants, dans le quartier de White River

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Surina. Photo: Alison Ofotalau/Banque mondiale

Perspectives

Le projet a été conçu comme une opération de court terme destinée à faire face à la crise économique et à prévenir les troubles sociaux pouvant en découler. Sa viabilité à long terme ne constituait donc pas une préoccupation essentielle du projet. Néanmoins, certains aspects liés à l’approche et aux systèmes utilisés par le projet pour l’allocation et le suivi des transferts de rémunération sont pertinents pour tout projet de protection sociale qui envisagerait des mesures de court terme similaires à l’avenir (que ce soit dans la capitale ou dans les centres urbains de province).

4 500
personnes, principalement des jeunes et des femmes, ont bénéficié d'une formation et eut accès à emplois.


CARTE DU PROJET





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