Développement rural post-conflit et retour des réfugiés

15 mars 2013


Grâce à l’initiative et au financement de l’Association internationale de développement (IDA) et du Fonds pour l’environnement mondial (FEM), 40 000 ménages burundais représentant 216 000 personnes avaient pu reprendre une activité agricole en 2011, après des années de guerre civile. Entre 2004 et 2011, la production de lait est passée de 2,5 litres par jour et par vache à 6 litres. Dans le même temps, la production de riz irrigué, de manioc et d’oignons a augmenté de respectivement 2,5 à 4,5 tonnes (t) par hectare (ha), de 6 à 10 t/ha et de 4 à 12 t/ha. Les femmes ont pris la responsabilité de 45 % des 3 750 sous-projets mis en œuvre dans le cadre de cette opération.

Défi

En 2001, le Burundi pansait ses blessures à la suite d’une guerre civile et ethnique violente qui avait éclaté dans les années 1990 et s’était prolongée jusqu’au tournant du siècle. Ce pays pauvre affichait le deuxième plus faible produit intérieur brut (PIB) par habitant du monde (100 dollars), sachant que 91 % de sa population résidaient en milieu rural et dépendaient de l’agriculture pour vivre. Avec l’effondrement de l’économie sous l’effet du conflit et son cortège de destructions, des biens d’équipement agricoles au bétail, sans oublier l’interruption des services sociaux, le taux de pauvreté avait atteint 58 % en 2003. Malgré le poids de l’agriculture dans l’économie (50 % du PIB et 80 % des recettes d’exportation), la recherche agronomique, la vulgarisation, l’utilisation d’engrais et l’accès au crédit restaient embryonnaires, d’où un niveau de productivité très médiocre. Les perturbations liées au conflit et l’obligation d’assurer les besoins quotidiens des personnes déplacées à l’intérieur du pays ont eu d’autres effets — déforestation, dégradation des bassins versants et érosion — qui ont révélé les failles des pouvoirs publics en matière de gestion de l’environnement et de développement rural.

Solution

Ce projet cherchait donc à restaurer les capacités productives des zones rurales, par le biais d’investissements dans la production et la gestion durable des terres, et à renforcer les capacités des organisations de producteurs et des collectivités locales tout en ciblant les victimes de la guerre, réfugiés et déplacés. Il a investi dans des activités agricoles menées par les communautés, financé des modes de gestion durable des terres et de l’eau, et fourni aux réfugiés et aux déplacés une aide d’urgence pour reprendre une activité productive. Toutes ces mesures ont permis de rétablir les capacités productives des zones rurales. Les organisations de producteurs et communautaires, les organismes d’exécution locaux ainsi que le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage et le ministère de l’Eau, de l’Environnement et de la Gestion des ressources naturelles ont bénéficié d’un appui au renforcement de leurs capacités. Les ministères ont par ailleurs reçu des financements pour équiper leurs bureaux, développer leur flotte de véhicules et assurer leur communication institutionnelle. Enfin, le projet a soutenu l’Institut des sciences agronomiques du Burundi pour contribuer à la généralisation des pratiques de gestion durable des terres.

Résultats

À sa clôture en 2011, le projet affichait le bilan suivant :

  • Plus de 80 % des réfugiés et des familles déplacées ayant bénéficié de « trousses agricoles » financées dans ce cadre avaient repris une activité normale.
  • 40 000 ménages (soit 216 000 personnes) ont pu reprendre leur activité agricole.
  • Sur les 3 750 sous-projets créés, 45 % sont mis en œuvre par des femmes.
  • 3 124 hectares de bassins hydrographiques sont désormais gérés de manière durable.
  • 28 744 hectares de forêts communautaires ont été créés.
  • Environ 71,5 millions d’arbres ont été introduits dans les systèmes de cultures.
  • Huit plans d’occupation des sols à l’échelle des provinces ont été finalisés.

De 2004 à 2011, les volumes de production ont augmenté :

  • Lait : de 2,5 à 6 l par jour et par vache.
  • Riz irrigué : de 2,5 à 4,5 t/ha.
  • Manioc : de 6 à 10 t/ha.
  • Oignons : de 4 à 12 t/ha.

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

Le projet initial comportait trois volets, qui ont bénéficié chacun des contributions de l’IDA et du FEM. Le plus conséquent, pour le soutien à la production et les investissements en faveur d’une gestion durable des terres, a été doté de 38,17 millions de dollars. En deuxième position, le volet d’appui au renforcement des capacités et des institutions (10,92 millions de dollars). Enfin, le volet le plus restreint, qui portait sur le soutien à la coordination et la gestion du projet, a reçu 5,91 millions de dollars.

Partenaires

Le programme d’opérations du FEM a joué un rôle crucial en s’attelant aux causes de la dégradation des terres, en accélérant la diffusion de pratiques durables de gestion et en contribuant à la maintenance des services écosystémiques et à la protection de leurs structures. Le FEM a aussi apporté un soutien précieux sur le plan du financement et de l’exécution du projet.

Perspectives

Afin d’éviter toute interruption de son appui au développement rural du Burundi, l’IDA a monté une deuxième opération, le projet de productivité agropastorale et de développement des marchés agricoles (PRODEMA), destiné à prendre le relais du premier projet en prenant appui sur ses réussites : mobilisation des organisations de terrain, subventions de contrepartie pour le développement conduit par les communautés et acheminement des ressources à travers les organismes d’exécution locaux. Cette deuxième opération poursuivra le travail de renforcement des capacités institutionnelles de base et de soutien aux ouvrages d’irrigation, et s’attachera à consolider de manière durable les succès obtenus par le projet précèdent.

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216 000
personnes ont pu reprendre une activité agricole en 2011, après des années de guerre civile.


CARTE DU PROJET


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