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L’évaluation annuelle des politiques et des institutions nationales révèle des résultats inégaux



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LES POINTS MARQUANTS
  • L’évaluation des politiques et des institutions nationales (CPIA) mesure la solidité des États africains en termes politiques et institutionnels.
  • Le dernier rapport d’évaluation attribue une note de 3,2 points sur 6 à l’Afrique subsaharienne.
  • Ces données peuvent aider les pouvoirs publics et les citoyens à mesurer les progrès de leur pays.

WASHINGTON, le 27 juin 2013. Alors que la croissance se poursuit en Afrique, il est nécessaire d’évaluer les progrès réalisés par les États africains dans l’amélioration de leur cadre institutionnel et de leurs politiques, bonne gouvernance et  développement allant de pair. 

« L’Évaluation de la politique et des institutions nationales » (CPIA) mesure et suit ces évolutions depuis 1980 et les résultats sont publiés depuis 2006.

Le CPIA comporte 16 grands indicateurs du développement regroupés en quatre catégories : la gestion économique, les réformes structurelles, les politiques d’insertion sociale et d’équité ainsi que la gestion et les institutions du secteur public. Les pays sont notés sur une échelle allant de 1 (faible) à 6 (élevé) pour chaque indicateur. La note globale de la CPIA représente la moyenne des 16 indicateurs.

Selon Punam Chuhan-Pole, économiste en chef par intérim pour la Région Afrique de la Banque mondiale, l’évaluation effectuée en 2012 « révèle qu’à l’échelle régionale, les pays africains ont fait preuve d’une assez bonne résistance au niveau de la qualité de leurs politiques et institutions, ce qui témoigne globalement d’une gestion économique prudente ».

Tandis que l’indice global pour l’Afrique subsaharienne reste stable à 3,2 points, Punam Chuhan-Pole souligne que les résultats sont inégaux et qu’il existe des écarts importants entre États.

Parmi les 39 pays les plus pauvres de l’Afrique subsaharienne — soit les États qui reçoivent des prêts sans intérêts et des dons de l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale — 11 pays ont enregistré une amélioration de la qualité de leurs politiques et institutions nationales tandis que 12 autres ont reculé sur ce plan.

Parmi eux, le Cap-Vert, qui peut se targuer, avec le Kenya, d’avoir  la note la plus élevée (3,9), a vu cependant son score baisser pour la troisième année consécutive. Le Soudan du Sud et l’Érythrée (deux pays dont les pouvoirs publics font face à de profondes difficultés) ont reçu la note la plus basse (2,1). Les États sortant d’un conflit (comme la Côte-d’Ivoire et les Comores) ont fait de solides progrès, même si les conflits et l’instabilité politique ont affaibli les politiques et institutions nationales.

Jusqu’à une date récente, le CPIA était principalement utilisé pour orienter l’allocation des ressources de l’Association internationale de développement (IDA) vers les pays pauvres. Aujourd’hui, cette évaluation peut également permettre à nombre de parties prenantes — du côté des pouvoirs publics mais aussi du secteur privé, de la société civile, du monde universitaire et des médias — de suivre plus facilement les progrès de leur pays et les comparer à ceux des autres États.

« Ce rapport a pour but de fournir aux citoyens des informations pouvant appuyer un débat fondé sur des données probantes, lequel peut à son tour mener à de meilleurs résultats en matière de développement », explique Punam Chuhan-Pole.

Le CPIA reflète la volonté Banque mondiale de faire en sorte que les données soient en libre accès et d’encourager la participation d’un large éventail de parties prenantes aux processus de développement grâce à un meilleur partage des connaissances.

Principales conclusions du CPIA

  • L’environnement institutionnel dans les pays d’Afrique subsaharienne est resté relativement stable en 2012 malgré des conditions économiques mondiales difficiles. On observe cependant des écarts considérables entre les pays.
  • Si plusieurs pays d’Afrique subsaharienne sont parvenus à renforcer leur cadre institutionnel, les structures politiques et institutionnelles se sont en revanche détériorées dans un certain nombre d’États, notamment ceux touchés par un conflit ou en situation d’instabilité politique.
  • Les pays dont le score global a baissé sont plus nombreux que ceux enregistrant une amélioration. De 2011 à 2012, le nombre de pays dont la note a baissé a plus que doublé.
  • De grandes difficultés de gouvernance continuent de caractériser la région.
  • Les pays d’Afrique ne rentrant pas dans la catégorie des États dits fragiles enregistrent des notes comparables en matière de gouvernance à ceux des Etats non fragiles localisés dans le reste du monde. A contrario, les États fragiles d’Afrique obtiennent en général des scores inférieurs à ceux des pays fragiles des autres régions du monde.


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