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Business plan pour le climat en Afrique : tenir les promesses sur l’action climatique

Dernier numéro: 
  • Novembre 2016



LES POINTS MARQUANTS
  • Un nouveau rapport de la Banque mondiale constate que plusieurs pays africains, comme la Côte d’Ivoire et le Nigéria, réussissent à mettre en œuvre les recommandations écologiques formulées dans son Business plan pour le climat en Afrique.
  • Présenté l’année dernière à Paris, lors de la 21e Conférence des Nations unies sur le climat (COP21), le Business plan propose des actions concrètes pour aider les pays africains à s’adapter au changement climatique et à résister davantage aux chocs environnementaux, tout en réduisant leurs émissions de carbone.
  • À ce jour, 19 pays d’Afrique subsaharienne ont ratifié l’Accord de Paris pour lutter contre le réchauffement climatique et l’Association internationale de développement (IDA), a débloqué 3,6 milliards de dollars pour soutenir la mise en œuvre du Business plan.

WASHINGTON, le 8 novembre 2016 – Moins d’un an après avoir présenté et commencé à financer la mise en œuvre de son ambitieux Business plan pour le climat en Afrique (BPCA) à la COP21 de Paris, la Banque mondiale remarque que plusieurs pays africains enregistrent déjà des progrès.

Un nouveau rapport sur l’état d’avancement de la mise en œuvre du BPCA intitulé Accélérer un développement résilient au changement climatique et à faibles émissions de carbone – présente les progrès déjà réalisés par certains pays africains depuis le lancement du BPCA. Au 7 novembre 2016, 19 pays d’Afrique subsaharienne ont ratifié l’Accord de Paris pour lutter contre le réchauffement climatique, et 45 pays se sont engagés à tenir leurs promesses de réduction de CO2, présentées dans leurs contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN). Le BPCA a identifié plusieurs sources de financement potentielles pour développer ces actions.

Le rapport paraît au moment où des chefs d’État et de gouvernement, des représentants des organisations de développement et des experts, se réunissent à Marrakech cette semaine pour l’ouverture de la 22e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP22).

« Nous avons fort heureusement lancé le BPCA dès la COP21, au cours de laquelle l’Afrique a joué un rôle majeur. Le Maroc prend aujourd’hui le relais de la France à la COP22 pour poursuivre la lutte contre le réchauffement climatique et accorder une place centrale au continent africain. Le moment est venu de redoubler d’efforts pour favoriser un développement résilient au changement climatique et à faibles émissions de carbone en Afrique », a affirmé Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique.

La Banque mondiale assure pleinement son rôle en mobilisant les financements nécessaires. Selon ses estimations, il faudra mobiliser 19,3 milliards de dollars d’ici 2020 pour mettre en œuvre le Business plan à court et moyen termes.

« Jusqu’à présent, l’IDA a mobilisé 3,6 milliards de dollars pour mettre en œuvre le BPCA, notamment les projets approuvés par le Conseil des administrateurs de la Banque depuis la Conférence de Paris, et les projets qui le seront d’ici la fin de l’année 2016 », a expliqué Benoît Bosquet, responsable du secteur Environnement et ressources naturelles pour l’Afrique de l’Ouest.

« Le Business plan est un programme ambitieux et complet », a-t-il ajouté. « Même si son déploiement  total et sa mise en œuvre prendront quelques années pour se concrétiser, des acquis sont déjà visibles dans la mobilisation des ressources et l’action sur le terrain. »

La Banque travaille étroitement avec les pays, les partenaires au développement et le secteur privé pour préparer des programmes et mobiliser des ressources. Son partenariat avec le Groupe africain des négociateurs (AGN) a permis d’inciter davantage de pays à agir en faveur du climat et de renforcer leur pouvoir de négociation. Ce partenariat a pour objectif de renforcer les capacités de l’AGN pour mieux plaider la cause l’Afrique, et permettre aux pays de s’approprier le BPCA.

En octobre dernier, lors des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), les experts de la Banque, les dirigeants africains et leurs partenaires au développement se sont réunis pour examiner les progrès réalisés dans la mise en œuvre du plan. Les autorités ivoiriennes et nigérianes ont présenté les progrès réalisés par leurs pays et certaines initiatives en cours ou prévues.

Daniel Kablan Duncan, Premier ministre et ministre de l’Économie et des finances de la Côte d’Ivoire, a réitéré l’engagement de son pays à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) à 28 % d’ici 2030, à augmenter la part d’énergie renouvelable et à réduire la déforestation et la dégradation des forêts en adoptant une « agriculture zéro déforestation ». Il a appelé les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir les efforts de la Côte d’Ivoire pour mettre en œuvre l’Accord de Paris. « J’espère que cet accord historique entrera en vigueur le plus tôt possible afin de préserver notre précieux bien commun : la Terre », a expliqué Duncan.

La ministre nigériane de l’Environnement, Amina J. Mohammed a pour sa part, évoqué la stratégie de son pays pour concrétiser ses CPDN. « Il est vraiment important que nous mettions en évidence l’Afrique et que les pays soient aux commandes de l’action en faveur du climat », a-t-elle insisté. La ministre a également rappelé le rôle indispensable des partenariats et investissements à long terme pour relever les défis du changement climatique.

Le rapport sur l’état d’avancement de la mise en œuvre constate qu’avec le soutien de la Banque et des partenaires au développement, les pays africains ont réalisé des avancées significatives dans de nombreux domaines essentiels, notamment l’économie bleue, la protection du littoral, les forêts, les paysages, l’agriculture, la migration, le transport, l’eau et l’énergie.

Concernant l’économie bleue, la Banque s’est associée avec Maurice pour organiser une Conférence ministérielle africaine sur les économies océaniques et le changement climatique, à laquelle 20 pays ont participé et souscrit au Communiqué de Maurice, conduisant à un accord technique et financier avec la Banque africaine de développement et la FAO, qui devrait être approuvé par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques à la COP22 de Marrakech.

L’agriculture est un moteur économique majeur en Afrique. Des pratiques agricoles climato-intelligentes telles que l’agroforesterie ou une gestion maîtrisée de l’élevage et des pâturages peuvent réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à la production agricole, tout en éliminant le carbone de l’atmosphère pour le stocker dans les arbres et les sols. La Banque a approuvé 11 projets représentant un engagement total de 1,4 milliard de dollars au titre des engagements de l’IDA, dont bénéficieront plus de 1,6 million d’agriculteurs.

L’institution s’est aussi engagée à développer 1 GW de capacité solaire d’ici 2020. Ses équipes  préparent actuellement un projet régional d’un montant de 200 millions de dollars, destiné à fournir des services modernes d’électricité hors réseau à 9 pays, afin d’élargir l’accès à l’électricité des ménages et des communautés. Un autre financement de 71 millions de dollars vise à augmenter de 280 MW la capacité des centrales géothermiques d’Olkaria I et IV au Kenya.

Enfin, la Banque mondiale soutient des pays tels que la RDC, l’Éthiopie et le Burundi dans le cadre de leurs CPDN pour réaliser les objectifs de l’Initiative africaine en faveur de la restauration des paysages forestiers qui permettra de restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2030.




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